Michel Aze est connu des havrais pour ses talents de musicien mais ce qu’ils ne savent peut-être pas c’est que l’ancien illustrateur de la maison de la culture du Havre, Le Volcan a ressorti  ses pinceaux et ses crayons il y a un an et demi pour réaliser une vingtaine de portraits d’artistes des années 70. 
L’artiste expose pour la première fois ses œuvres à la Galerie Hamon jusqu’au 4 février, une belle occasion pour le rencontrer et découvrir l’univers musical et artistique de ce bassiste mais également en savoir un peu plus sur ce jeune peintre fan et élève de Authouart. 

Bonjour Michel pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Michel Aze. Je suis né dans les années 50…

J’ai toujours eu deux passions dans ma vie : la musique et le dessin.
Mon père et moi jouions de l’harmonica le soir ensemble lorsque j’avais cinq, six ans et il m’a aussi donné le goût du dessin car il dessinait très bien.

Quels ont été vos premiers contacts avec le monde artistique ?

Mon père évidemment.

Quels étaient les artistes que vous admiriez étant jeune ?

J’ai eu une courte période Yéyé  vers 10-12 ans et ensuite, LA révélation à treize ans avec la sortie du premier 33 tours des Beatles.
Puis tous les groupes des années 60 : les Rolling Stones, The Kinks, Pink Floyd, Led Zeppelin, etc…

Quel a été votre parcours d’apprentissage ?

Je suis entré aux Beaux arts du Havre à 17 ans. J’en suis sorti cinq ans plus tard… Sublime expérience. La vraie vie quoi!

Ensuite quel a été votre parcours professionnel ?

Après un court séjour dans l’armée française, j’ai été embauché à la Maison de la Culture du Havre (devenue Le Volcan) en tant que graphiste puis responsable de la communication .
J’y suis resté 38 ans à créer des affiches, programmes, expositions, décors de théâtre, de cinéma… et à côtoyer des artistes de tous horizons !

Côté musical, comment cela a évolué ?

Aux Beaux Arts, nous avons formé les Nitric Système.  Nous faisions principalement des reprises des groupes de l’époque.
J’avais 19-20 ans et je suis devenu bassiste (comme Paul Mc Cartney)
Puis, sur les recommandations de Jean-Pierre Boulais, le guitariste, je suis entré dans un groupe déjà existant   In Mémoriam dont le répertoire était composé principalement de Beatles, Crosby Still Nash and Young, et quelques titres français… 
Puis le groupe s’est séparé en deux et chacun a commencé ses propres compositions. Nous nous sommes retrouvés quelques temps après pour former un nouveau groupe,  avec quelques autres musiciens, appelé  Mémoriance.

Quels ont été les moments marquants de votre carrière musicale ?

Avec  Mémoriance, nous avons participé à un concours national pour les 20 ans du Golf Drouot à Paris et au final, avons remporté le premier prix : l’enregistrement d’un 33 tours nommé « Et après »… sorti en1976. 
Quelques désaccords sur la suite à donner à cette aventure et reformation du groupe avec d’autres musiciens sur un projet qui nous tenait à cœur, Jean-Pierre Boulais  et moi « L’Écume des jours » de Boris Vian.
Un album sortira en 1980 chez Philips avec le producteur de Jane Birkin et Serge Gainsbourg, Philippe Lerichomme. Un 45 tours suivra Sparadrap et achèvera définitivement le groupe !

Qu’est ce qui a provoqué la fin du groupe Memoriance ?

Certains musiciens du groupe n’étaient pas prêts pour une carrière professionnelle donc désaccords et séparation.

Quels ont été ensuite les grandes étapes de votre carrière musicale ?

J’ai tenté une expérience en solitaire un peu plus tard avec des compositions personnelles et des musiciens faisant partie d’une autre formation… très bon souvenir !
Nous avons sorti, J.P. Boulais, une chanteuse appelée Za et moi, un autre 45 tours  Poisons  mais sans grand succès… Dommage..

Vous jouez aujourd’hui avec les Space Makers, quel est le répertoire du groupe ?

Oui avec un des musiciens de cette formation nous avons continué et formé Les Space Makers. Nous jouons des reprises des années 60, 70, 80 et plusieurs morceaux récents…

Où peut-on vous voir jouer ?

Nous jouons principalement dans les bars, les soirées privées et la fête de la musique évidemment !

Vous exposez actuellement vos œuvres à la galerie Hamon jusqu’au 4 février, quel en est le thème ?

Comme indiqué dans ma première réponse, deux passions dans ma vie : le dessin et la musique… j’ai donc allié les deux. 

Les artistes que vous avez peint sont essentiellement des artistes des années 70 ou 80, est-ce dû au hasard ?

Pas de hasard… uniquement ce que j’aime !

Quel est votre processus de création ?

Je peins sur toile à l’acrylique, (parfois rehaussé de crayons de couleurs ou de feutre, avec aussi des ajouts de matières), souvent d’après des photos que je retravaille en noir et blanc, en couleur, selon le thème et l’inspiration !

Cette première exposition est le fruit de combien d’années de travail ?

J’ai commencé la première toile en septembre 2019… j’ai aimé… j’ai continué.

Quel a été l’élément déclencheur pour cette carrière de peintre ?

C’est Jean-Pierre Hamon qui m’a « forcé »… encouragé disons, à peindre. Puis Daniel Authouart lui aussi, après avoir vu les premiers tableaux.
Encouragements très gratifiants, j’ai donc continué et 21 toiles plus tard Jean-Pierre Hamon m’a invité à exposer dans sa Galerie.

Après cette exposition, avez-vous des projets à venir ?

Continuer évidemment ! J’ai des projets pour d’autres toiles dans la continuité des précédentes…  

Quels sont les sujets de tes prochaines créations ?

Plus tard, je ne sais pas… changer certainement ! 

Quels sont les 3 artistes de la région Havraise que tu souhaites nous présenter ?

Daniel Authouart, le maître ! avec qui j’ai collaboré pour une de ses expositions au Volcan puis sur un décor de théâtre ! Il m’a beaucoup appris !
Jérôme Soligny, j’aime son écriture qu’elle soit journalistique ou romancière et évidemment aussi pour notre goût commun pour les Beatles !
Little Bob, un chanteur exceptionnel qui a beaucoup fait pour le rock havrais, français et mondial ! n’ayons pas peur des mots !! 
De plus, un mec généreux ! Je me souviendrai toujours qu’à nos débuts, en 1969, il nous prêtait souvent sa « sono » pour jouer au Kilt Club car nous n’en avions pas !
Merci encore !…

Entretien réalisé par Grégory Constantin décembre 2020

Contribution à la rédaction Fabrice Autret

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