Bonjour Le Noiseur, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
En robe de chambre, je fais de la musique de chambre, dans le groupe il n’y a qu’un membre. Je m’appelle Simon mais on m’appelle Le Noiseur.
J’ai commencé par apprendre la batterie quand j’étais enfant puis j’ai joué dans des groupes au lycée. On faisait de la pop mais la musique qui m’habitait c’était le rap. J’écoutais IAM, Fabe, NTM, Oxmo…
Je me suis alors intéressé aux techniques de productions des instrus hip-hop, j’ai appris à utiliser les logiciels de musique assistée par ordinateur et j’ai pu commencer à écrire mes premières chansons.
Pour écrire une chanson, j’aime bien partir d’une idée de texte, d’un angle, d’un titre ou d’une envie de climat. Je me mets alors à écrire et composer dans mon home-studio et si tout va bien, dans les deux ou trois jours qui suivent j’ai une chanson arrangée, produite qui donne une direction claire de ce que je veux. Tout se fait en même temps, écriture, composition et arrangements.
Je vais ensuite en studio pour finaliser le titre.
Les chansons de Musique de Chambre sont nées du chaos, de ce moment charnière où l’on n’a tellement plus rien à perdre qu’on n’a pas d’autre choix que d’être soi. J’y apparais tel que je suis, avec la mélancolie et le second degré qui me caractérisent. Le très bon accueil qu’il a reçu m’a donc particulièrement touché.
Le titre Summer Slow 88 inclus dans cet EP a été un véritable phénomène avec près de 3 millions d’écoutes sur Spotify, quels ont été les éléments qui ont fait le succès de ce titre selon vous ?
C’est toujours difficile de savoir pourquoi une chanson touche les gens. Pour Summer Slow 88, c’est peut-être la nostalgie heureuse qui se dégage de la chanson ou mon flow un peu à l’ancienne, je ne sais pas vraiment.
Quelles sont les musiques de slow que vous appréciez particulièrement ? Y en a t-il une qui vous a influencé pour ce morceau ?
J’aime tous les slows sauf Wind of Change de Scorpions que je déteste.
Pour Summer Slow j’ai utilisé l’orgue Hammond, qui est un instrument qu’on retrouve dans beaucoup de slows des années 60 et 70 comme par exemple A whiter shade of pale de Procol Harum ou encore Many rivers to cross de Jimmy Cliff.
Les clips présents dans cet EP se déroulent dans un univers très réel de la vie quotidienne, pourquoi cette démarche artistique ?
J’avais envie de cliper tout l’EP avec une même idée. Je voulais aller à la rencontre de gens et de les inclure dans une démarche presque documentaire en les faisant participer aux clips. Je me suis donc retrouvé dans un thé dansant, dans le fournil d’une boulangerie, dans un garage automobile ou encore dans une patinoire. Ca a donné lieu à plus d’improvisation qu’un clip classique et à chaque fois à de très beaux moments avec tous les participants.
Votre dernier clip Relax, single de votre prochain album, explore l’univers de l’enfance dans les rues de Mortagne-au-Perche où vous avez grandi, pouvez-vous nous en parler ?
Relax parle du temps qui passe et des deuils qu’il nous impose.
C’est une chanson à la fois triste et résolument optimiste. L’idée de tourner le clip là où j’ai grandi s’est imposée d’elle-même.
Entretien réalisé par Quentin Bunel, Olivier Defrance et Grégory Constantin Avril 2021
Contribution à la rédaction Fabrice Autret