A l’occasion de la première de 36 Guet des Orfèvres de la Cie La Suite nous sommes allés à la rencontre de Ludovic Saïd qui a bien voulu nous présenter sa cie et son adaptation de l’oeuvre de Terry Pratchett qui se joue le 18,19,25 et 26 novembre au Poulailler, en attendant La Suite…

Bonjour Ludovic, avant d’aborder le sujet du “36, Guet des orfèvres”, pouvez-vous nous parler de votre compagnie ?

Cette compagnie s’appelle “La Suite…”. C’est une association loi 1901. Elle est né en septembre 2014 et génère des projets artistiques relatifs au Théâtre, à l’Improvisation ou à la Vidéo.

Pourquoi avoir donné ce nom à votre compagnie ?

D’abord, le terme de “compagnie” était important pour moi car cela dégage un aspect plus solidaire et plus humain que le mot “troupe” ou “association”. Je ne sais plus comment m’est venu ce nom exactement. Cela faisait 10 ans que je faisais du théâtre. J’ai commencé par l’improvisation à la FRIT en 2006, puis j’ai fait du théâtre de texte avec le Poulailler. C’était super génial et ces deux entités m’ont énormément apportées, mais depuis quelques temps j’avais le sentiment de stagner. J’avais besoin d’une “Suite” à tout ça et d’être maître de mes propres projets, me confronter à de nouvelles difficultés dans l’idée de progresser encore sur la voie artistique. Et puis en y réfléchissant je me suis rendu compte que “La Suite” ça sonnait bien tout en dégageant un aspect qualitatif intéressant (comme une Suite d’hôtel par exemple), on dit aussi “avoir de la suite dans les idées… etc… Tout cela correspondait bien à ce que je souhaitais initier. Je tenais aussi à ces 3 points de suspension qui impliquent un suspense, une ouverture…

D’où votre logo : Un trou de serrure avec 3 points en dessous ?

Absolument !! Ce n’était pas mon idée à la base, moi je voulais surtout travailler sur les 3 points. Et puis mes acolytes (plus expérimentés que moi en terme de communication) ont fini par me convaincre que le trou de serrure était cohérent avec la sémantique qualitative de la suite d’hôtel et qu’il donnait envie d’aller voir derrière ce qui s’y passe. Et les trois points au dessous déterminent respectivement : Théâtre, Impro et Vidéo.

Vous parlez de vos acolytes. Qui sont-ils ? Êtes-vous nombreux dans cette compagnie ?

Nous sommes actuellement 15 membres, mais tous ne participent pas à tous les projets. Je chapeaute l’ensemble mais agit essentiellement sur le pôle théâtre. Corinne Paillette gère le pôle Impro et Grégory Constantin, le pôle vidéo.

La plupart des autres membres sont des amis de la FRIT ou au Poulailler qui ont bien voulu me suivre dans cette nouvelle aventure.

Certains autres proviennent de mes rencontres sur des projets extérieurs comme Patrice Lafilé que j’ai rencontré en jouant dans Hamlet, monté par François Bizet. J’ai aussi recruté Dewi, un de mes plus vieux amis que je n’avais pas revu depuis des années.

Toute cette équipe est très hétéroclyte et s’entend à merveille. C’est un vrai bonheur de bosser avec eux. A leurs côtés le terme de  “compagnie” prend tout son sens !

Parlons plus précisément de cet événement théâtral “36, guet des orfèvres”que vous nous proposez de venir voir les 18,19,25,26 novembre au théâtre Le Poulailler, 7 bis rue Général Sarrail ?

C’est une folie ! C’est la première pièce entière que je mets en scène et je suis loin d’avoir choisi le plus simple. Mais c’est ça qui est chouette !!

Concrètement j’adapte un auteur de fantasy humoristique (ce qui en soi est déjà un style très rare) anglo-Saxon Terry Pratchett qui nous a quitté en 2015. En Angleterre c’est une vraie star. Il n’y a pas d’équivalent en France mais il a écrit plus de 70 livres dont une quarantaine sur un monde qu’il appelle le “Discworld”. En fait ce monde est un reflet satirique de notre société avec des personnages totalement loufoques mais dans un ensemble diablement cohérent. Dans le même style, on pourrait citer pour les français les Monty-Pythons, Astérix, Kaamelot, le Donjon de Naheulbeuk…

J’ai adapté plus particulièrement un livre qui s’appelle “Au Guet”. La structure narrative est très aléatoire et peu structurée. ça a été un vrai casse tête d’en faire une adaptation pour le théâtre. La réécriture a donc été le premier gros défi, tant en terme de structuration et de dialogues que de mise en scène. Mais je me suis bien amusé à le faire !

De quoi cela parle-t-il ?

C’est un polar sur fond de terrorisme. Comme quoi c’est un sujet extrêmement sérieux et d’actualité, n’est-ce pas ?! Une société secrète décide de monter un coup d’état et de renverser le Patricien de la Cité pour lui substituer un Roi. Et ce sont les agents fonctionnaires du guet Municipal qui vont mener l’enquête : Un vieux brise-car alcoolique et un “Nain”qui sort de sa Mine, totalement intègre et naïf.

Et bien, ça promet ! Combien de comédiens vont participer ?

Toute la compagnie participe, soient 15 personnes. Une dizaine de comédiens pour 14 rôles en tout. Plus 2 régisseurs plateau, un régisseur lumière et moi à la régie son.

Ce sera votre premier spectacle ?

Non mais disons que c’était notre projet phare à la création de la compagnie.

Nous avons déjà offert “un plateau télé improvisé” au Mc daid’s un dimanche après midi au mois d’octobre. L’idée était de reconstituer un plateau télé du genre “talk show” et d’improviser sur des rubriques lancées par le présentateur (en l’occurence moi).

C’était un spectacle de lancement pour la compagnie. Nous souhaitions un rendez-vous convivial et de ce point de vue, ce fut un succès. Environ 80 personnes sont venues nous voir et ont pu s’amuser tout en sirotant un verre, c’était vraiment cool. Et cela a aussi permis aux comédiens de jouer ensemble devant un public, ce qui est important avant de gros spectacles comme le “36”.

Le Mc Daid’s ?! On a plutôt l’habitude d’y voir des concerts de Rock, non ?

Certes, mais cela faisait déjà plusieurs années que Jérôme et Laurent  me proposaient de créer quelque chose de différent pour la clientèle, à base de théâtre. Alors dès que j’ai pris mon envol, j’ai honoré ma promesse. Je tiens d’ailleurs à les remercier car c’est au sous-sol de ce pub que nous répétons depuis un an pour le “36, Guet des orfèvres”. D’ailleurs la salle du bas se prête particulièrement à une ambiance café théâtre qui est un axe que je souhaite vraiment développer avec la compagnie. Et puis c’est un lieu avec lequel j’ai grandi ; c’est là que j’allais boire mes premières bières avec mon grand frère ou mes copains et qui prend 20 ans aujourd’hui. Alors, joyeux anniversaire et longue vie au Mc Daid’s !!

Ludovic nous avons eu le plaisir de vous voir dans plusieurs court métrage “(Homecoming”, de Salim Hamzaoui, “Entretien d’hypocrites” de Arnaud Delmarle) et différentes pièces de théâtre notamment  “Hamlet”, sous la direction de François Bizet ou “Chacun sa Croix” de JC Barre, avez d’autres projets personnels à nous présenter ?

Pour l’instant nous allons rejouer “Hamlet au poulailler au mois de Janvier et “Chacun sa Croix” au Petit théâtre le 3 décembre. Ensuite il y a plusieurs projets mais rien de concret. Disons que je vais devoir effectuer des choix au mois de Janvier. J’aimerais bien me lancer sur une performance. Il s’agirait de jouer tout seul une douzaine de personnages. Et peut-être que la prochaine fois je jouerai avec les membres de La Suite… Tout dépendra du projet retenu. J’ai une bonne idée qui s’articule autour de récits de science-fiction, avec un jeu très dramatique et une mise en scène très technique et totalement immersive pour le spectateur…

Entretien réalisé par Grégory Constantin Novembre 2016

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