En octobre, un peu partout dans le monde, un festival de court métrage agite les mordus du 7ème art. Pour la première fois, la Cie La Suite s’est lancée avec succès dans cette lutte contre le chronomètre qu’est le 48h Film Project. Karine Poret, régisseuse de la Cie, nous a dévoilé les secrets de ce film.

Bonjour Karine, peux-tu stp te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ?

Bonjour Gregory,
J’ai commencé le théâtre dans mes années lycée, j’ai tellement aimé que j’y ai rapidement consacré tout mon temps et toute mon énergie.
Cela n’a pas tellement plu à l’autorité parentale qui a vu mes notes chuter très nettement, ce qui a mis un terme à l’expérience… J’ai repris il y a quelques années par le biais du théâtre d’impro. Je suis aujourd’hui secrétaire de la compagnie La Suite qui propose des projets en théâtre, improvisation et vidéo.

Tu as participé dernièrement au 48h Film Project avec la Cie La Suite, était-ce la 1ère fois que tu participais à un court métrage ?

J’avais eu la chance de participer à un premier court métrage avec Salim Hamzaoui en 2017 pour Love LH. En revanche, c’était la première fois que je participais à un Kino.

Es-tu à l’origine de la participation de la Cie à ce projet ? Avais-tu déjà entendu parlé du Kino auparavant ?

Un de mes amis a participé à un kino il y a une dizaine d’années, c’est à travers son expérience que j’ai découvert le principe pour la toute première fois. Il était tellement enthousiaste qu’il m’a contaminé. Par la suite, j’ai continué à m’intéresser à l’événement, je regardais chaque année les court métrages proposés et lorsque l’on s’est réuni avec les membres de la compagnie La Suite pour déterminer les projets à venir, j’ai immédiatement proposé notre participation.

Quel a été ton rôle pour la réalisation de ce projet ?

J’étais référente du projet pour la compagnie, je l’ai donc présenté aux membres de l’association afin de constituer l’équipe participante puis je me suis chargée de l’inscription au concours et des documents pré et post prod. Pendant la réalisation du court métrage, j’ai participé à l’organisation générale et j’ai été comédienne.

Quelles ont été les difficultés majeures que vous avez rencontrées ?

La plus grosse difficulté a clairement été de se mettre d’accord sur le scénario, on avait décidé de se réunir dans un premier temps façon brainstorming puis de laisser les commandes à une ou deux personnes maximum pour l’écriture mais nous n’avions pas défini qui en amont. Finalement, cela a été un joyeux bordel , tout le monde avait son idée, on ne comprenait pas toujours celle de l’autre et pendant ce temps là, le temps défilait. C’est finalement Vincent Liandrat qui s’est proposé pour l’écriture (secondé par Ludovic Said) et la réalisation.

Et la plus grosse satisfaction ?

Et bien déjà, on a bel et bien rendu un court métrage en temps et en heure, sachant que très peu d’entre nous avait de l’expérience dans le domaine de la réalisation, c’est donc en soi une première satisfaction ! Et je crois que nous avons vraiment tous pris énormément de plaisir à l’aventure ! On se connait bien, pour la plupart depuis plusieurs années, on a déjà travaillé sur plusieurs projets. Au cours des 48 h nous sommes passés par toutes les émotions, de vraies montagnes russes !! On a stressé ensemble, on s’est engueulé, on a pleuré de rire, on s’est réconforté, encouragé, ca n’a fait que renforcer les liens qui nous unissent et ça… c’est vraiment bon !

Pourquoi avoir appelé votre film « ARS MORIENDI » ?

On trouve les premières références dans des textes du 12eme siècle,  Ars Moriendi signifie « l’art de bien mourir ». On a fait ce choix car notre film interroge sur la fin de vie et l’euthanasie. Il traite de l’enfermement dans un corps qui ne répond plus quand l’âme est au présent, pleine de souvenirs, d’envie et d’espoir.

Que raconte t’il ?

Chaque matin, un homme enfile ses baskets et va courir… son trajet quotidien le confronte petit à petit à ses propres limites.

Quelles sont les choses qui vous ont été imposées par les organisateurs du 48h Film Project ?

Les 3 éléments imposés pour toutes les équipes étaient :
Objet :  un sac
Ligne de dialogue :  « tout s’achète »
Personnage :  Geraldine / Gerald Santin – joggeur(se)
Concernant les genres imposés, chaque équipe s’est vu attribuée deux genres tirés au sort, nous sommes tombés sur : musical ou voyage dans le temps, on a voté pour voyage dans le temps.

Peux-tu nous présenter les acteurs qui ont participé au film ?

Il y a cinq acteurs dans le court :
Marie Gabrielle Kerboeuf est comédienne, elle a une formation de clown et a joué de nombreuses pièces en plus de faire du théâtre d’improvisation. Ludovic Saïd (Président de la compagnie la Suite) et Michael Panchout ont également une solide expérience de plus de 10 ans de pratique tant en théâtre qu’en improvisation. Ludovic est celui qui a le plus d’expérience en court métrage, il a été comédien sur plusieurs tournages. Dewi Bourhis et moi même venons compléter l’équipe. Nous avons fait sa connaissance il y a deux ans lorsqu’il a rejoint la compagnie pour la pièce intitulée « 36 guet des orfèvres ». C’était ses premières expériences de théâtre et je crois qu’il a attrapé le virus. Le kino a donc été un nouveau terrain de jeu à découvrir, il faut dire qu’il est toujours partant et très enthousiaste à tenter de nouvelles expériences.
Vincent Liandrat comme je l’ai mentionné plus haut a pris en main l’écriture et la réalisation, toujours friand de nouvelles expériences et débordant l’imagination, il était bien à sa place.
L’équipe était complétée par Valentin Hautot qui a pris naturellement le rôle de chef opérateur du fait de ses connaissances techniques et de la maîtrise du matériel. De tous, c’est celui qui a le plus d’expérience de la réalisation pour avoir participé à plusieurs court métrages et enfin toi pour le montage. Ffranchement, merci pour ça, il est évident que nous n’aurions rien rendu sans ta participation car la meilleure volonté ne remplace pas les compétences techniques.

Comment vous êtes vous répartis les tâches pendant ces 48h ?

Vincent étant le réalisateur , c’est lui qui a pris en charge le plus gros de l’organisation. Pour le reste, tout s’est fait naturellement , nous nous sommes remplacés et/ou complétés spontanément au fur et à mesure que les besoins se sont présentés.  Le tic tac faisant son œuvre, nous n’avions pas beaucoup de temps de réflexion et comme je le précisais plus haut, nous nous connaissons plutôt bien ce qui je crois a facilité les choses. Nous nous sommes donc improvisés scriptes, assistant son, décorateur… au gré des besoins.

Après cette première expérience, quels sont les pièges dans lesquels vous éviterez de tomber la prochaine fois ? 

Je crois qu’il serait bon d’être plus précis sur les postes que chacun souhaite occuper. Définir à l’avance qui sera à l’écriture et à la réalisation , c’est un peu frustrant car je crois que nous avons tous envie de participer à chacune de ces étapes passionnantes mais c’est absolument nécessaire.

Avez-vous gagné le prix du festival ?

Et non ! Pas cette année mais nous n’avons pas dit notre dernier mot…

La Cie La Suite va t-elle participer à d’autres court-métrages ?

Oui, oui, oui !!! En tout cas, au terme de ces 48h, nous n’avions qu’une envie : récidiver (et dormir un peu aussi).

Et à titre personnel ?

Ludovic Saïd a proposé de travailler sur des sketchs de courte durée, le projet me plait bien et j’aimerai assez travailler l’écriture. Mais pour l’instant, je me concentre sur les répétitions du « 36 guet des orfèvres » puisque nous aurons le plaisir de rejouer cette extraordinaire pièce (en toute objectivité) avec une nouvelle distribution les 23 et 25 juin prochain au Art Sport Café.

Pour terminer, quels sont les 3 artistes que vous allez me présenter ?

Laurent Lepenru dit Lo*, il est sculpteur ferronnier, j’aime beaucoup son travail aussi bien ses petits grigris que ses grosses pièces. En plus, humainement c’est vraiment quelqu’un de bien.
François Bizet , il est metteur en scène entre autre et je ne me souviens pas d’une seule pièce qui m’ai déçue. Bien au contraire, j’en ressors chaque fois ravie et surprise.
Edith parce que j’ai eu un petit coup de cœur pour la BD sortie l’année dernière : Emma G. Wildford dont elle a assuré le dessin et la couleur.

Entretien réalisé par Grégory Constantin,  Février 2019

Aimez et aidez le boulevard des artistes en un coup de pouce 

ARTICLES CONCERNANT LA COMPAGNIE LA SUITE

EVENEMENTS CONCERNANT LA COMPAGNIE LA SUITE