Astien Bès & son Complice est un duo pop acoustique de l’Orne qui aime raconter des histoires fantaisistes en musique. Nous sommes allés à la rencontre de l’auteur-compositeur pour en savoir un peu plus sur son univers.

Bonjour Astian Bès, comment pourrais-tu te présenter ?  

Bonjour, je m’appelle Astian Bès, je suis auteur-compositeur, interprète et un peu musicien touche-à-tout également. Après avoir évolué dans différents groupes de rock ou de metal un peu dark, j’ai entrepris de monter un projet très différent, acoustique cette fois-ci et faisant la part belle aux textes en français, qui sont en fait des petites histoires. Des petites fables où le côté sombre, gothique est toujours un peu présent d’ailleurs, mais cette fois-ci avec humour. 

Pourquoi ce nom Astian Bès & son Complice?  

Au départ, j’ai commencé le projet seul. Mon prénom et mon nom de famille étant les quasi- homonymes d’un artiste français connu, j’ai préféré prendre un pseudo.  J’ai finalement porté mon choix sur Astian Bès, l’anagramme de mon prénom partiellement anglicisé, parce qu’il sonnait assez bien et ne m’enfermait pas dans une catégorie spécifique. Il se trouve en outre que Bès est une sorte de petit génie démoniaque souvent représenté avec un instrument. Alors ça colle plutôt bien avec mon univers musical où il se cache souvent une créature fantastique.    

Qui est ce  Complice 
C’est Sieur Jean-Philippe ! C’est un ami très proche qui, à la fin d’un de mes concerts, m’a proposé de m’épauler à la batterie. On s’entend très bien à plein d’égards et l’alchimie est aussi musicale. Nous avons choisi le terme de complice pour son ambiguïté : il renvoie à la fois à notre complicité tout en revêtant une connotation moins positive, comme si nous étions deux personnages qui fomentent un mauvais coup.  
Voilà maintenant presque trois ans qu’il m’accompagne dans mes frasques musicales.   Bien qu’assez discret, Jean-Philippe apporte beaucoup sur scène et son avis compte énormément lors de l’arrangement des morceaux. Son importance est donc capitale, d’où le C majuscule.   

D’où te vient la passion de la musique?

De mes parents, je pense.
Très jeunes, lorsqu’ils ont eu assez d’économie, ils ont préféré s’acheter une chaîne hifi plutôt qu’une télé et ils passaient souvent des disques dans le salon. Et depuis tout petit, j’aime chanter mais aussi faire le clown devant un public.
Il existe d’ailleurs une photo de moi à 3 ans allant chanter Ma Gueule  de Johnny avec ma guitare-jouet sous la fenêtre des voisins.  

À quel âge as-tu commencé la musique?  

Tout a commencé lorsque j’ai été pris en tant que chanteur dans un groupe de reprises au Lycée Littré à Avranches, en classe première, donc vers 15-16 ans.  

Par quel instrument as-tu commencé? 

J’ai commencé comme chanteur uniquement. Je n’avais aucune notion musicale. Puis lorsque nous avons commencé à faire des compos, je me suis dit qu’il fallait que j’apprenne un peu à jouer d’un instrument. C’était plus pratique pour que l’on se comprenne bien. J’ai opté pour la basse parce que les bassistes étaient une denrée rare à l’époque dans mon lycée et aussi parce qu’on m’avait dit que c’était assez facile pour commencer, même sans connaître le solfège. Ce qui n’est pas faux, du reste.    

Comment fais-tu tes compositions ? 

Alors ça… En tout cas, je ne me dis jamais : «voilà aujourd’hui on va faire une nouvelle chanson».
Non, ça me vient naturellement, ou surnaturellement. Tout se passe comme s’il y avait des chansons qui flottaient dans l’air autour de moi et qui venaient s’accrocher à ma guitare quand je traverse un moment de joie, un sentiment de tristesse, de frustration, d’indignation ou de peur. Les accords, les mélodies, les rythmes arrivent un peu en même de temps de manière confuse.  Pour les textes, les thèmes puis les mots me viennent également un peu mystérieusement en un flot irrépressible. Et le gros du travail consiste à rendre le tout cohérent et si possible un peu amusant. J’essaie de dresser un portrait ou de raconter une histoire, et ce, en empruntant aux univers du fantastique, du gothique, de la mythologie ou du merveilleux,
que je m’amuse à détourner, dévoyer pour les faire coller à la réalité que je veux exprimer.

Est-ce que tu peux nous parler de vos projets futurs?

Nous avons enregistré l’automne dernier un premier album EP intitulé  Aussitôt que la Chouette hulule  qui doit sortir à la fin du mois de mai. C’est une grande première pour nous Notre priorité va donc être d’en faire la promotion, notamment en retrouvant la scène qui nous manque beaucoup. Nous avons déjà quelques dates programmées.  

As-tu envie de faire un clip pour une de tes chansons? 

Ce n’est pas à l’ordre du jour mais oui, pourquoi pas. Nous n’en n’avons encore jamais fait. Je ne suis pas certain d’être très télégénique mais cela serait assurément une expérience !   

Quel est ton objectif pour les prochains mois, les prochaines années?

Comme je l’ai dit, pour les prochains mois, jouer est la priorité. Pour les prochaines années, l’objectif est de continuer notre bonhomme de chemin et de faire découvrir notre projet musical à de nouvelles personnes, dans de nouveaux lieux, et d’enregistrer aussi d’autres albums, pourquoi pas sous forme de livres illustrés.

Est-ce que tu as un festival où tu aimerais te produire?

Dans ma jeunesse, avec le groupe Artefact, j’avais participé à la première édition des Papillons de Nuit en 2001. J’en garde un souvenir ébloui. Il y a là-bas une convivialité, une motivation de tous les bénévoles qui est palpable. Je me souviens également du public très bon esprit. Oui, ce serait ce festival, près du lieu où j’ai grandi,  qui aurait ma préférence. J’aimerais beaucoup pouvoir y rejouer, notamment la nuit ce serait top.
Cela dit, Jean-Philippe et moi serions ravis d’être accueillis dans d’autres festivals également.

Est-ce que tu puises des influences dans la musique normande?

Dans la musique normande traditionnelle, je ne pense pas, enfin pas consciemment en tout cas. Par contre, je connais bien le folklore de la région, les contes et les légendes. Certains de nos morceaux font d’ailleurs référence au Père La Pouque ou à la Mesnie Hellequin, par exemple.  En revanche, concernant les artistes évoluant en Normandie,  il y en a beaucoup qui m’intéressent. Outre les Daniel Balavoine, Mes Souliers sont Rouges ou Orelsan internationaux, il y a notamment  Augure, Porcelain, Portier Dean, Angmar, Deny Lefrançois, The Teach  etc.

Pourrais-tu nous présenter trois artistes de ta région ?  

Je vais choisir 3 formations basées autour d’Alençon, dans l’Orne, ma terre d’adoption.  
Il y a tout d’abord le groupe Hauméa qui propose un rock solide aux accents métalliques à la fois puissant et mélodique. Ce quatuor alençonnais dégage une grande énergie sur scène comme sur album. Leur dernier opus en date s’appelle « Leaving ». 
Dans un tout autre registre, je citerais Cyrarno du Patelin, un artiste inspiré très cohérent dans sa démarche militante écolo. C’est un « artiviste » en quelque sorte. Il y a dans ses chansons des mélodies à la fois subtiles et accrocheuses et des textes poétiques qui font sourire ou grincer des dents. L’an dernier, il a sorti son deuxième album intitulé «Terre mal touffue, Homme mal foutu ». S’accompagnant sur scène avec sa guitare et son looper, Cyrarno du Patelin est seul… mais je vous assure que c’est déjà beaucoup.  C’est un véritable spectacle où on ne s’ennuie jamais. 
Enfin, je vais présenter le trio que forment Vincent DO et ses acolytes. Emmenés par Benjamin Agostini à la batterie, Vincent DO et Chris Grisard, qui sont multi-instrumentistes, alternent basse-ukulélé, guitare folk, mandoline, violon, etc.
Il y a dans leur concept acoustique une recherche d’authenticité, un retour aux choses fondamentales, qui me touchent beaucoup.  Outre les ondes positives que ce combo dégage, ce que j’apprécie énormément chez eux, c’est aussi la qualité des textes acrobatiques de Vincent (leur tout nouvel album s’intitule « Jongle avec les mots »), à la fois légers et profonds. Mais aussi la grande richesse musicale de leurs morceaux que l’on a plaisir à ré-écouter encore et encore pour y déceler à chaque fois quelque chose de nouveau. Un univers à découvrir absolument.

Entretien réalisé par Olivier Defrance Mai 2021

Contribution à la rédaction Quentin Bunel et Fabrice Autret 

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