Pendant ce confinement obligatoire nous vous proposons de découvrir l’univers de Michel Lacaille, clown et comédien depuis de nombreuses années. Vous pourrez dès que les événements le permettront le rencontrer dans son lieu insolite « La Fabrique à souvenirs » musée éphémère et collaboratif au coeur du quartier Danton.

 Bonjour, peux tu te présenter ?

Bonjour, je m’appelle Michel Lacaille né le 22/08/58 à Mont Saint Aignan (76) fils de Facteur. Après une adoption au Texas je deviens prof d’anglais en Normandie puis je deviens comédien mime et pars en tournée internationale,. Après plein d’expériences, je me consacre au théâtre de rue avec la compagnie Les cousins du Havre puis au sein de la compagnie SDF. En parallèle, je tourne dans une quinzaine de films dont : Mazeppa (Bartabas), Le Havre ( Aki Kaurismaki ), Selon Charlie (Nicole Garcia) etc. 

Quel est ton rapport avec l’art ?

L’art est pour moi un moyen de parler, écouter ,échanger avec le peuple, l’art est une chose inutile de la plus haute importance pour l’être humain.

A quel moment tu t’es dit « c’est ça que je veux faire » ?

Les événements vont m’amener naturellement vers le théâtre , des rencontres déterminantes. Daniel Charlot qui me révélera au sein du théâtre universitaire de Rouen, le mime Amiel avec qui je tourne mondialement, Isabelle Requier avec qui je fonde la compagnie SDF.  

Comment ton apprentissage s’est-il passé ?

 Apprentissage sur le tas accompagné de stages courts

Quels sont les artistes qui t’ont inspiré ?

Jacques Tati , Django Edwards, Franck Zappa

Quels ont été les grands moment de tes débuts de carrière ?

Belgrade j’ai 25 ans et je joue avec le mime Amiel  « Ulysse Ulysse »   
A la fin du spectacle, une heure d’applaudissements, je pleure sur scène et nous remportons la médaille d’or du public. 
A Londres avec Bernard Quental et Mathilde Grandguillot, nous décrochons une médaille d’or dans un festival de mime clown. 

Comment t’es tu retrouvé à vivre au Havre ? 

J’habite aujourd’hui à Epouville.   
Après mes études à la fac d’anglais de Rouen, je découvre Le Havre et m’y installe vers 1980 et j’adore cette ville ouvrière.   
Quel a été ton parcours après ton arrivée ?

Je rencontre plein de gens et je commence à jouer avec différents théâtres  « Les Baladins du Havre », « le théâtre du Rêve ». Je m’amuse avec Didier Delahais à créer des images dans Le Havre. On traverse Le Havre la nuit de juillet habillé en skieur et tirant une luge. Bref je débute dans le théâtre de rue en parallèle du théâtre. 

Quelle est pour toi la différence entre le théâtre de rue et celui de salle ?   

Le théâtre de rue va au devant de publics différents selon les endroits alors que le public va au théâtre. A cette époque, le théâtre de rue se doit d’être attractif sinon le public ne s’arrête pas , ne reste pas. Dans un théâtre, il est plus difficile de partir. Le théâtre de rue est populaire par excellence et vient de Mai 68.   

Quel est le projet dont tu es le plus fier ?

Je suis fier de tout ,le bon, le moins bon car c’est tout ça moi.  

Que doit t-on retenir de ta longue carrière ? 

Parti de rien il est arrivé à rien ( Pierre Dac ) (rires) mais quel chemin parcouru pour un fils de facteur et le chemin n’est pas fini. 

Peux tu nous expliquer ce qu’est la compagnie SDF ? 

La compagnie SDF est une compagnie déambulatoire de rue travaillant en improvisation.   

Peux tu nous parler de la Fabrique à souvenirs ?

La fabrique à souvenir est un petit musée participatif du quartier Danton au Havre. Comme je possède une grosse collection d’objets,  j’ai eu envie de partager  tous ces objets souvenirs avec mes contemporains.   

Tu possèdes un nombre incalculable de costumes de scène, peut-on les louer ? 

Oui on peut me contacter au 0614806970 pour emprunter, louer, acheter selon ses moyens.

Quels sont les projets pour 2020 ? 

2020: projets de tournées de différents spectacles pour la compagnie SDF et peut-être un projet à la tour réservoir de Caucriauville pour la fabrique à souvenirs. 

Quels sont les projets qui te font encore vibrer ?

Les projets où on nous fait confiance pour notre travail et surtout le rire et la bonne humeur.

Quel est ton regard sur le phénomène du clown qui fait plus peur que rire aujourd’hui ?  

Ça m’étonne mais c’est un phénomène de société alimenté par différents films (voir dernièrement le Joker et les films adaptés de Stephen King).
Parfois nous sommes confrontés à de jeunes filles qui hurlent sur notre passage alors que les petits n’ont à priori nulle peur.    

Quels sont les trois artistes du Havre que tu apprécies ? 

En tout premier lieu, Isabelle Requier avec qui je travaille depuis 30 ans, aux nombres incalculables de possibilités de jeux, j’aime beaucoup au travail de Jérôme Boyer et j’apprécie énormément Samuel Tiennot qui est hors normes.

Entretien réalisé par Grégory Constantin Février 2020

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