Graffeur dans ses premières années, Keith Kutchinson réalise aujourd’hui des œuvres  murales « indoor ».

A base d’anciennes affiches de cinéma, de publicités américaines 60’s/70’s , il met en scène des légendes d’Hollywood  ou du monde de la musique tels Clint Eastwood, James Dean, Jimi Hendrix… sur des fonds pêle-mêle et colorés.

Après deux expositions (une au Café Ink et l’autre au Happy Dock), nous avons accueilli ses dernières œuvres pour une exposition qui s’achèvera au mois d’octobre.

Nous avons profité de cet événement pour lui poser quelques questions.

Bonjour Keith, pourrais tu te présenter ?

Hutchinson. Graffeur semi-actif , peintre et colleur et aussi guitariste à mes heures perdues.

Comment es-tu arrivé au dessin et au graffiti ?

C’était au Mont Gaillard début 90′. Un pote me montrait les dessins qu’il faisait avec son frère et ça été un déclic. Je dessinais déjà mais je connaissais pas le graff ; ça été une découverte énorme grâce à « phynes » , paix à son âme… Quand je peins j’ai toujours une pensée pour lui… Une sorte d’hommage à ma façon.

Quelles ont été tes premières influences ?

Si on veut parler d’influence c’est assez simple parce que dans le quartier c’était quasi uniquement le rap et forcément le lien est présent. Et puis il y avait quelques magazines sur le graffiti qui se vendait à l’époque comme 1tox. On voyait des graffs de MODE2 ou LOKISS et quand tu vois ça avec tes yeux d’ado, bah c’est comme une une révélation…

Te souviens tu de ton premier Graff ?

Oui très bien !! (rire) c’était un soir. Avec un pote on avait volé un paquet de clopes et nous voilà parti sur un blockhaus. On avait préparé le lettrage sur papier. On fumait comme des cons et on s’est rendu compte que le mur buvait la peinture ! Le lendemain après avoir vomi toute la nuit notre paquet de Gauloise on a vu notre lettrage disparu !! C’était un grand moment.

La première fois que tu t’es senti fier de ton dessin ?

C’était sur un mur au Mont-Gaillard. Pour être plus précis, aux petites écoles Pauline Kergomard ! On avait fait un Graff super et on s’est fait racketter sévère… Les mecs ont tout effacé devant nous ! (rire)

Pourquoi as tu choisi Keith Hutchison comme nom d’artiste ?

Hutch parce que je me suis retrouvé dans ce personnage de série. Il y a un côté 70’s que j’aime bien. Il aime l’humour quand il galère, il aime les fruits de la vie, respecte son prochain et donne même à ses ennemis. En fait, il y a juste son côté flic qui ne va pas ! (rire)

Pourquoi as tu arrêté de graffer ?

Parce qu’arrivé à un moment il fallait travailler et je focalisais sur l’argent. Et puis la vie de famille m’a rendu moins “actif”. Aujourd’hui j’aime faire ça l’été avec mon potes neos et qui veut… barbecue, musique… et sans le soucis police !

Quels sont les graffeurs que tu apprécies aujourd’hui ?

Il y en a tellement !!! L’évolution a pris une ampleur phénoménale. Alors je dirais MODE2 pour le côté old school et parce qu’il a su m’ouvrir les yeux. Après, comme j’aime ma ville, je suis resté soudé à ma souche et je conserve un profond respect pour les graffeurs locaux : Neos, Jolek, Sire, Seter, Benjy Chappon, Mykse, Otib… Tous les gars d’ici quoi ! Big up les gars !!

A quel moment et pourquoi es tu passé à une nouvelle forme artistique ?

C’est d’abord mon côté “touche à tout” et surtout grâce un pote de Paris, Jerk45, qui m’a beaucoup influencé. C’est l’un des fondateur du « 9eme concept ». J’aime ce côté underground où il faut déchirer. Il y a ce côté “rue” que j’ai retrouvé aussi. Je révèle un peu ma personnalité dans certaines toiles. Je ne fais rien au hasard. J’ai tellement de choses à raconter dans ma vie que dans cette façon de coller et sans révéler les dessous, sans sortir un mot, un seul visage me fait sortir du secret.

Peux tu nous expliquer ce que tu fais et ta méthode de travail ?

Je ne sais pas comment appeler ça. De la “surexposition” peut être… ma méthode provient d’un gros travail de recherches sur les affiches de films, de pubs rétros, de supports divers… Je fais aussi de la repro pour être franc. Je n’aime pas mentir aux gens sur ce que je fais.

Quels sont les affiches que tu recherches ?

Le western spaghetti et le film érotique vintage. J’aime la provocation subtile. J’ai la dose d’affiches authentiques pour les prochaines expos ! (rire)

Quels sont les films qui t’ont marqué ?

Je suis un très gros fan de Terence Hill et Bud Spencer. Ensuite, il y a Une nuit en enfer, Pulp fiction, L’ aile ou la cuisse, Les bronzés font du ski, Les sous-doués, Tarentula (vieux film de 1955) et tellement d’autres !

Quel est l’affiche sur laquelle tu rêverais de travailler ?

J’essaie de m’améliorer chaque jour et de faire de la critique une arme personnelle. Si je pouvais, j’aimerais un jour bosser sur l’affiche authentique « Le Bon, la Brute et le Truand ». Mais quand tu connais le prix de l’affiche et sa rareté, t’as pas le droit de te planter !!

Quels sont les lieux ou tu as exposé jusqu’à maintenant ?

Au cakeink, au happy Dock et maintenant au Boulevard des Artistes. 

Un lieu dont tu rêverais pour voir tes toiles ?

Je n’ai pas de lieux bien précis en tête. Tant que le spot est grand avec un univers bien à lui ça me convient. Après j’aimerais Deauville et Paris car c’est là-bas que tu sais vraiment ce que tu vaux. (rire)

Quel va être ta prochaine exposition ?

Ce sera en mars, à Reims, au Studio Pastel. C’est un lieu d’expo, de cinéma, de théâtre et de bien d’autres formes d’ arts !!

 

Quels sont les 3 artistes que tu aimerais nous présenter ?

Je voudrais vous parler de personnes qui ne sont pas encore connues au boulevard des artistes. Il y a Neos mon pote graffeur qui expose bientôt. C’est une personne très très intéressante et je vous garantis qu’il va vous scotcher !, Milludo, artiste Street art. Illustrateur dessinateur, et lino graveur. Et enfin les membres du Serpat Crew. Des break dancers qui font partis des monuments de l’histoire de la Zulu Nation française.

Aimez et aidez le boulevard des artistes en un coup de pouce 

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