Nino Gotfunk est un artiste musicien Lillebonnais, aujourd’hui très suivi sur les réseaux sociaux.

Depuis la création de son groupe au lycée jusqu’à la sortie de ses clips, de son 1er album en passant par sa sélection au concours Virgin Radio, il raconte ses expériences et nous dévoile son univers. 

Le Boulevard des artistes vous conseille vivement son album Hybridity aux tonalités variées, un peu de pep’s sonore dans cette période toujours aussi difficile.

Bonjour Nino, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Salut, je suis Nino, aka* Nino Gotfunk ! Je suis chanteur, auteur, compositeur et producteur. 
Quel était ton rapport avec la musique étant plus jeune ?
J’ai grandi dans une famille métis et j’ai reçu une éducation d’ouverture sur le monde. Même si mes parents venaient d’un milieu modeste, j’ai eu la chance de voir des concerts très jeune, quasiment toutes les semaines. Ma tante était ouvreuse dans un centre culturel à Lillebonne, mon oncle et mon père étaient des guitaristes autodidactes, à la maison il y avait des centaines de disques, de cassettes, des vinyls…la musique était partout ! Mon père m’emmenait à la médiathèque de Gravenchon, on pouvait emprunter des CD gratuitement…souvent je prenais des trucs au hasard, avec parfois de belles surprises (j’ai découvert NERD, mon groupe préféré comme ça…)
On a beaucoup voyagé aussi, en camion… on écoutait du Santana, Stevie Wonder, Compay Segundo…ça rendait la route plus agréable. Aujourd’hui encore j’entretiens un lien nostalgique avec toutes ces musiques, alors que pour la plupart j’étais même pas né quand elles sont sorties!  C’est ça que je trouve puissant dans la musique, le côté intemporel et même « éternel ». 
 Quelles étaient tes influences musicales à l’époque ?
Comme plein d’ados j’ai eu des passes. J’ai écouté du reggae, j’ai eu une période métal et rock (Limp Bizkit, Muse, Les Red Hot), puis Hip Hop et Rap US surtout. C’est cette dernière influence qui est la plus marquante, parce que, quand je me suis penché sur les morceaux que je kiffais, j’ai retrouvé des samples ou des influences des vieux morceaux que mon père me faisait écouter plus jeune : James Brown, Stevie Wonder, Curtis Mayfield, Barry White… De la Soul, du Funk mais pas que, le sampling a le don de faire revivre des vieux titres, oubliés, passés de mode…  Je me suis intéressé de très près à la production des tubes de rap, et j’étais fan des producteurs Dr Dre, Timbaland ou de The Neptunes (Pharrell Williams et Chad Hugo du groupe NERD). 
Quel a été ton parcours d’apprentissage ?
Mes parents m’ont inscrit au Conservatoire très jeune, ce qu’on appelle « l’éveil musical ». Mais j’étais pas très assidu, et j’ai arrêté assez vite. Je me suis réinscrit plus tard à des cours de guitare à la  MJC de Lillebonne, j’ai reçu des leçons de Jean Paul Estano, pendant…pas très longtemps aussi. Mais j’aimais bien ces cours, c’était cool, sans pression. Pas de notes, et il y avait un lien amical avec le professeur. Il ne nous imposait pas vraiment des choses et on pouvait lui demander les morceaux qu’on voulait jouer. 
Après, le reste je l’ai appris en écoutant la musique et en jouant sur scène.

Quels ont été tes premiers projets et premiers pas sur scène ?

Mon premier groupe, Papam Faya, au lycée de Lillebonne. On a commencé par une émission de radio au lycée, puis on se retrouvait entre les cours pour jouer. Au départ c’était vraiment pour déconner, pour écrire une chanson sur une fille… Et puis on a fait notre première fête de la musique place Timothée Holey à Lillebonne, et c’est là que j’ai su que je ferais de la musique toute ma vie.

 Comment es-tu arrivé à un projet plus personnel  ?

Comme toutes les histoires, il y a un début et une fin… Je n’étais plus en osmose dans ce format, je ne m’y retrouvais plus dans le travail que je fournissais, notamment de composition. C’est devenu de plus en plus important pour moi d’avoir le contrôle de mon travail et c’est pourquoi j’ai eu besoin de me lancer en solo. J’essaie de faire ce que j’aime et que la musique reste un plaisir, pas une source de problèmes. Aujourd’hui j’ai la sensation d’avoir retrouvé une certaine liberté. C’est le plus important, être heureux, libre et indépendant. 

Quel est ton processus de création ?

J’ai d’abord commencé à enregistrer avec un lecteur cassettes et un ordi. Quand je compose j’ai beaucoup d’idées qui me viennent, et il s’agit de ne pas les perdre. Je me suis rendu compte au fil du temps qu’il fallait capturer l’instant… Que ce soit avec des cassettes ou aujourd’hui avec un Mac, ou un Ipad, je compose une instru avec plusieurs instruments, que j’enregistre. Puis j’écris dessus une fois que le beat m’inspire. La différence entre hier et aujourd’hui c’est qu’avant je faisais écouter aux autres, qui rejouaient parfois les arrangements, ça restait flou. Le travail de studio aussi était un inconnu pour moi. Maintenant, même si j’ai encore beaucoup à apprendre en quelques heures, je peux composer une instru et aller jusqu’au bout d’une idée. Ce sont des moments intenses de création pour lesquels je passe la plupart de mon temps… 

Tu avais participé à un concours organisé par Virgin Radio, peux-tu nous en parler ?

Oui ça a été un propulseur pour moi, car le public m’a amené à la finale de concours de chant dans les studios de Yodélice à Paris, aux côtés de Barry More et de Mendrika (Ansa et Mendrika). C’est gratifiant d’avoir été sélectionné parmi plus d’un millier de candidats dans toute la France, et je suis fier d’avoir représenté les couleurs du Havre. Je n’ai pas gagné la finale mais j’ai fait de belles rencontres par la suite qui m’ont permis d’avancer et de continuer à apprendre ce métier. 

Ton 1er album Hybridity vient de sortir et semble rencontrer un joli succès : peux-tu nous en parler ?

Oui depuis le 20 décembre, il est disponible partout en streaming, mais aussi en CD ! Malgré la période qui m’empêche de jouer ce disque sur scène, je peux me réjouir du fait qu’il ai été écouté plus de 40 000 fois sur Spotify… J’ai eu de très beaux retours du public, d’artistes aussi…et de la presse ! Je suis sur un petit nuage depuis…alors je tiens vraiment à remercier tout le monde ! 

Quels sont les couleurs et les thèmes que tu abordes dans cet album ?

C’est un album hybride. Un peu comme mon parcours, un peu comme moi. J’ai voulu tout produire tout seul, alors il y a un mélange au niveau des sonorités, des manières d’enregistrer, du processus de créations, des styles… Pour certains titres, j’ai commencé à les composer sur la route vers l’Andalousie dans un camion. Pour d’autres, dans mon ancien appart’ à Lillebonne, au Havre… 
Alors il y a des thèmes que j’aborde de manière redondante, les amours, la solitude, avec dualité. C’est souvent léger, comme les mélodies. Et puis beaucoup moins avec un titre comme « Nobody », il y a un message, un cri. Mais à la fin c’est toujours l’auditeur qui décide du sens qu’il donne à un titre, et à un album… ça pousse à une certaine humilité. 
Il y aussi un voyage dans le temps, j’ai mélangé des sons très anciens, très soul, rétros avec des rythmes et des beats modernes. C’est un peu ça l’idée d’hybridité.
Peux-tu nous parler des artistes qui ont participé à ce premier opus ?
Alors il y a Mary May qui est venue interpréter une partie sur le titre « Nobody » justement. C’est une artiste de la scène Reggae/World que j’ai rencontrée en allant tout simplement la voir sur scène. J’ai eu un coup de cœur et par la suite je lui ai envoyé des titres…elle a kiffé « Nobody » et voilà ! Il y a aussi Amy ou Aminata qui a été une belle rencontre. Elle fait des choeurs sur « Only One », un titre qui a été enregistré et mixé avec Dicé (ingénieur du son de Médine notamment). 
Enfin Alexis Bardinet a posé la pierre finale pour la partie mastering de l’album, une belle rencontre également.

 La pochette de l’album a été réalisée par Quentin DMR, artiste que nous avions rencontré il y a 3 ans, quelle est l’histoire derrière cette collaboration ?

Quentin, je le connaissais depuis un moment, on vient du même coin, on a fait des soirées ensemble plus jeunes…Un jour, on s’est revu par hasard au Havre et via les réseaux, on a pris conscience du travail de chacun. Finalement, quand je lui ai parlé de mon album, il m’a proposé une œuvre et ça collait parfaitement à ce que j’avais en tête… A travers son œuvre, le spectateur reconstruit l’image à la manière d’un puzzle. Un peu comme ma musique, il y a beaucoup d’éléments séparés, éloignés dans le temps et l’espace que j’essaie de relier.

Quels sont les titres majeurs de l’album selon toi  ?

J’aime tous les titres mais je dirais que The Clap Song se détache, j’ai passé beaucoup de temps sur ce titre et il représente beaucoup pour moi. En termes de sonorité, c’est un peu le genre de titre que j’écouterais pour me remonter le moral dans les périodes de blues. Et c’est un titre qui appelle à l’espoir, à la résilience. C’est comme ça que je consomme la musique, un peu comme un médicament.  Comme disait James Brown, je fais de la musique pour que les gens se lèvent et dansent, pas pour les mettre à terre.

Où peut-on se procurer Hybridity ?

En écoute sur toutes les plateformes 
Ou en vente à MORGAN MUSIC SHOP Rue de Paris, au Havre.

 Malgré la situation actuelle, as-tu des projets en cours  ?

Des projets sont en cours oui, de la production et composition pour d’autres artistes, du live pour bientôt j’espère, je travaille également sur des nouveaux titres…

 Pour terminer, peux-tu nous présenter 3 artistes de la région que tu apprécies ?

Senpaï Katchy, qui est beatmaker/producer à Riles Sundayz
Fatbabs, beatmaker 
et Aminata (Amy) avec qui j’ai partagé la scène.

Entretien réalisé par Grégory Constantin Mars 2021

Contribution à la rédaction Fabrice Autret

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