Damien Patard est photographe depuis plus de 10 ans, plusieurs fois primé, il sera présent cette année au Festiv’arts le 3 et 4 septembre. Vous pourrez également découvrir son travail au studio com’ des images du 30 septembre au 2 décembre lors de son exposition « Le Havre Photographique ».

Bonjour Damien pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? 

Professeur des écoles de profession, je pratique aussi la photographie depuis une dizaine d’années. J’ai une démarche d’auteur et aime montrer ce que fais. De ce fait, j’expose deux à trois fois par an, seul ou collectivement et publie régulièrement sur les réseaux sociaux.

À quel moment avez-vous débuté avec la photographie ?

J’ai débuté la photographie en 2010 avec l’achat d’un premier reflex et rapidement, je me suis pris au jeu de l’image.

Quel a été votre parcours d’apprentissage ?

Je suis plutôt autodidacte. Je n’ai jamais pris de cours de photo mais ai plutôt lu sur le sujet, suivi des tutoriels.

En 2014, j’ai adhéré à Regards et Images, club photo de Montivilliers affilié à la FPF (Fédération Photographique de France). Je n’ai pas davantage appris techniquement mais en revanche, cela m’a permis d’exercer davantage mon œil, de travailler mes compos et de lire efficacement une image et par conséquent de faire aussi des images plus faciles à lire, plus efficaces.

Des photographes vous ont-ils inspiré dans votre façon de travailler ?

Aucun nom ne me vient immédiatement à l’esprit mais beaucoup de photographes ont forcément été sources d’inspiration. Je regarde beaucoup d’images, notamment sur des sites dédiés comme 1X ou Instagram, même si ce canal perd peu à peu sa spécificité photographique. Je citerai peut-être quand même Josh Adamski, photographe israélien, qui m’a inspiré la technique des filés, que j’ai beaucoup utilisé dans mes premières expos.

Où et comment se sont passées vos premières expositions ?

J’ai rapidement eu envie d’exposer, d’une part pour montrer ce que je faisais et d’autre part pour rencontrer un public, d’abord simples visiteurs puis spectateurs fidèles.

Ma première expo personnelle eut lieu en 2014, dans feu le restaurant La Salamandre.

En 2016, la Ville de Montivilliers m’a invité à exposer dans l’ancienne gare, à l’Office de Tourisme.

En 2019, j’ai pu exposer à la Galerie Créapolis au Havre.

Parallèlement, j’ai régulièrement exposé de manière collective, à Lillebonne, Octeville-sur-Mer et bien sûr Montivilliers pour le Salon Photographique annuel de Regards et Images.

Exposer reste difficile car il faut trouver un lieu dédié et que les places sont chères. De plus, exposer a un coût que seul l’artiste supporte, sans garantie de retour sur investissement. Le rêve  serait de pouvoir exposer en galerie d’art, mais peu de photographes ont cette chance, encore plus au Havre, les galeristes privilégiant peintres et plasticiens. Toutefois, je suis ravi de voir que certains photographes arrivent à se faire une petite place dans ces lieux, comme Christian Richer chez Corinne Lemonnier.

Avec quel matériel travaillez-vous ?

J’ai un boîtier reflex D500 de chez Nikon et je travaille principalement avec deux objectifs, un 17-55 et un 70-200, tous deux ouvrant à f/2,8.

Parallèlement, j’ai aussi un petit bridge* que j’emmène partout, le reflex étant lourd et encombrant.

Quel boitier ou objectif souhaiteriez-vous acquérir ?

Idéalement, j’aimerais passer sur les nouveaux appareils hybrides, plus légers et plus performants, comme la série Z, chez Nikon, mais vu les coûts, ce n’est pas encore pour tout de suite.

Passez-vous beaucoup de temps en post-production sur une photo ?

Cela dépend du type de photos.

Pour la plupart, pas plus de cinq minutes, le temps de la développer numériquement, de jouer sur les contrastes, les couleurs et les tons clairs et tons foncés.

Toutefois, certaines peuvent me prendre beaucoup plus de temps quand je crée une image plus picturale, avec différents calques et du détourage par exemple.

Avez-vous une photo dont vous êtes particulièrement fier ?

Il y en a plusieurs.

Je vous en citerai deux pour différentes raisons :

– la première : Nos Vies parallèles parce qu’elle a été primée : 3ème photo nationale de la FPF en 2016 avec une médaille FPF à la clé. Ce fut ma première photo primée.

– la seconde :  À  l’Origine – Hommage à Fabien Mérelle, photographie de l’éléphant de Fabien Mérelle car j’ai réussi à trouver un angle de prise de vue que je n’ai jamais vu ailleurs (et pourtant, il a été photographié des milliers de fois) et que cette photo provoque systématiquement l’arrêt des visiteurs en expo ! (rires)

Y en a-t-il une que vous auriez souhaité avoir réalisé ?

Pas une en particulier mais il m’arrive souvent de dire à un photographe (havrais généralement) que telle ou telle photo, j’aurais aimé la faire : ce ne sont pas forcément des photos extraordinaires mais ils ont su « voir » ce que d’autres, et je me range parmi les autres, n’ont pas su voir, alors que c’était à la portée de tous.

Récemment, Chanel Koelh, un photographe professionnel de Chinon est venu faire quelques sessions au Havre pour photographier l’architecture havraise et il a produit des photos remarquables… Celles-ci, j’aurais aimé les faire !

Vous avez été primé plusieurs fois, pouvez-vous nous parler de ces photos ?

La photo Nos Vies parallèles (3ème nationale catégorie Images Projetées Couleurs en 2016) évoquée plus tôt,  À l’origine (2ème régionale catégorie Papier Couleurs en 2021) ou L’Estacade (Meilleure photo régionale catégorie Papier Monochrome en 2018) ont eu de bons résultats en concours de la FPF. Ce sont trois photos que vous pourrez retrouver au Festiv’Arts cette année.

J’ai aussi obtenu deux fois le prix du Jury au Salon Photo d’Octeville-sur-Mer en 2016 et 2022, pour deux séries. Je préfère ce type de prix où la qualité d’auteur est davantage mise en avant : il est plus difficile de travailler sur une série, cohérente et bien réalisée que de réaliser une belle photo.

Vous participez cette année encore au Festiv’art, quel est votre retour sur vos précédentes participation ?

J’ai découvert le Festiv’Arts via le Salon Photo du club Reflex d’Octeville, réservés aux seuls photographes. J’y serai pour la troisième ou quatrième fois. C’est un Festival que je ne raterai plus, qui prend de l’ampleur tous les ans. On y rencontre des artistes et artisans très différents, qu’ils viennent de la photo bien sûr, mais aussi de la peinture, de la sculpture, des arts créatifs, de la musique etc. L’ambiance est excellente. C’est pour le public comme pour les exposants l’assurance de passer un bon moment. Je tiens d’ailleurs à souligner le remarquable travail d’organisation effectué par les équipes du président du Festiv’Arts, Marc Alizier. C’est énormément d’organisation, mais pour un résultat de qualité.

Vous exposez fin septembre au Studio Com’ des images, qu’allez vous proposer pendant cette exposition ?

Ce seront uniquement des images havraises. Bien sûr, architecture, œuvres monumentales et paysages seront à l’honneur. Et comme mon œil est toujours attiré par les lignes, vous verrez beaucoup de compositions où verticales et horizontales se répondent. Pas de noir et blanc, uniquement de la couleur !  On en a besoin en ce moment.

Pour terminer cet entretien pouvez-vous nous présenter trois artistes de la région que vous appréciez ?

Question très difficile car il y a plus de trois artistes que j’apprécie. Il y a les  grands  dont la réputation n’est plus à faire : Teuthis, JACE, Mascarade, Luc Michel, Yves Boistelle, Jacques Basile, Marie-Aude Murail. Mais je vais plutôt vous citer trois artistes plus moins connus mais que j’ai la chance de croiser régulièrement, et dont j’apprécie autant le travail que les échanges que nous pouvons avoir.

Je l’ai déjà cité : Christian Richer pour la photographie parce que j’aime son œil, ses compositions, sa maîtrise de la lumière,Sophie Goussin pour la peinture (découverte lors d’un Festiv’Arts précédent) parce qu’il se passe quelque chose quand je regarde ses toiles et que je suis irrémédiablement attiré sans savoir dire pourquoi et enfin,Camille alias Camikaz, également peintre, avec qui j’ai pu exposer dernièrement et avec qui j’aimerais de nouveau travailler

* Bridge : appareil photo à mi-chemin entre compact et reflex

Entretien réalisé et mis en page par Grégory Constantin.

Contribution à la rédaction Fabrice Autret.

 

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