Entretien avec Philémon Shivar

Photographie Philémon Shivar

Les créations de Philémon Shivar sont des invitations à voyager dans des univers très différents. Inspiré par la bande dessiné, le cinéma et la musique, Philémon, autodidacte, façonne son monde à l’aide de ses appareils photos et de son ordinateur pour se délecter en regardant la réaction des gens devant ses créations. Le Boulevard des Artistes et le centre culturel Juliobona de Lillebonne vous invite à découvrir son monde fantastique pendant 3 semaines jusqu’au 26 mai.

Pour commencer cet interview, pourriez-vous nous expliquer d’où vient ce nom ?

Philémon vient des bandes dessinées de Fred que je lisais avec bonheur dans ma jeunesse, et Shivar vient d’un monde virtuel où j’aimais me détendre et rêver.

Le monde de Philemon est atypique, pourriez-vous le décrire ?

C’est un monde qui incite à rêver et à ressentir des émotions devant des images parfois lointaines de la réalité, et parfois si proches qu’elle paraissent surréalistes.

Qu’est-ce qui vous aide à plonger dans ce monde et de créer vos oeuvres ?

Pour être créatif, je suis régulièrement obligé de me laisser envahir par une musique un peu mystique comme celle de sigur ros ou encore Vangelis.

Vous êtes venu à la photo tardivement, quel fût pour vous le déclic pour cette passion ?

En 2011, l’idée était de ressortir mon appareil argentique et un ami m’a conseillé de me tourner vers un réflex numérique. Ma passion de l’informatique avec ce nouveau support a été le déclic.

Comment vous est venue cette idée de photomontage ?

Très simplement en voulant montrer la vision artistique que j’avais vu lors de la prise de vue.

Votre travail de photographe n’est pas fait exclusivement de photomontage ?

Non, je suis passionné par les photos de rue prises sur le vif, mais mon métier qui n’a rien à voir avec la photographie m’accapare trop de temps pour être très productif dans ce genre photographique.

Quels sont les artistes qui vous inspirent ?

Sans essayer de copier qui que ce soit, je suis certainement influencé par des œuvres de René Maltête.

Y a t’il une photo dont vous auriez rêvez d’être l’auteur ?

Oui, « la recherche du bonheur » de René Maltête justement.

Et celle dont vous êtes le plus fier ?

En toute modestie, c’est trop difficile de choisir, mais je craque pour une photo de rue prise à Bordeaux, qui montre une fillette un peu gênée d’avoir lancé une tarte à la mousse à raser sur un étudiant bizuté.

Quels sont les appareils photos avec lesquels vous travaillez et quels sont ceux que vous préférez utiliser ?

Je suis passé par toutes sorte d’appareils photos mais celui qui me correspond le mieux actuellement pour sa discrétion est un XT1 de chez Fujifilm.

Vous exposez actuellement au Centre Culturel Juliobona, que souhaitez-vous que le public retiennent en sortant de vos expositions ?

Qu’ils aient passé un moment de bonheur et oublié tous les drames de notre société le temps de la visite de la galerie.

Qui vous a poussé ou encouragé un jour à exposer, et quel fut le premier lieu qui vous a donné cette chance ?

Personne ne m’a encouragé, j’ai senti le besoin de partager mes créations et c’est encore Juliobona qui m’a donné cette chance, en 2012, à l’occasion du salon de Noël.

Vous proposez régulièrement des visites guidées de votre exposition, quand ont-elles lieu ?

Si il n’y a pas de changement, j’ai prévu ces visites pour les 21 avril et 19 mai 2018, et c’est ouvert à tous.

Avez-vous d’autres expositions de prévues pour cette année 2018 ?

Plusieurs pistes d’expositions, mais la seule officielle à ce jour c’est le Festiv’arts à Octeville sur Mer les 7 et 8 avril 2018.

Pourriez-vous me proposer 3 artistes de la région Havraise que vous appréciez ?

Difficile de choisir, il y a beaucoup de personnes douées mais j’aime beaucoup les créations de Nicolas Lorre qui a un univers proche du mien. J’aime aussi les paysages de Christophe Chatillon et également le regard étonnant de Denis Davoult sur la nature.

Entretien réalisé par Grégory Constantin – Février 2018