Mélusine, de son vrai nom Mélanie Vivier, est une artiste aux multiples talents : chanteuse, pianiste et magicienne. Dans cet entretien écrit, elle partage avec nous son parcours et les diverses facettes de son art.

Bonjour, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Bonjour, je m’appelle Mélanie Vivier, native et habitante de la ville du Havre. Mon nom d’artiste est Mélusine. Je suis chanteuse, pianiste et magicienne professionnelle. Et si l’horoscope vous intéresse, je suis Balance ascendant Gémeaux.

Pourquoi avoir choisi le nom de Mélusine ?

C’est apparu comme une évidence pour moi, une référence aussi bien à mon véritable prénom qu’à la magie, au mysticisme. Mélusine commence par « Mel » comme dans Mélanie, et puis j’aime profondément les légendes et ce personnage qu’est la fée Mélusine. C’est comme lui rendre un hommage.

Quelle était ta relation avec la musique lorsque tu étais jeune ?

Toute petite, j’imitais chaque instrument de musique quand j’écoutais une chanson. Je chantais tout le temps, ça me rendait heureuse. J’étais souvent punie à l’école car je divertissais mes camarades lors du déjeuner, mais on me l’autorisait gentiment pendant la récréation. J’étais dans mon monde. Mais à l’adolescence, c’était plus compliqué. On commence à être comparé, jugé, moqué pendant cette période. Heureusement, mon professeur de piano avait en horreur ce genre de procédé. Ce n’était pas le cas de tout le monde… Lui était originaire de Hollande, il avait une approche de la musique particulière, bienveillante. On ne fait pas de la musique pour écraser les autres. Chacun a sa spécificité. Grâce à lui, j’ai continué, car je partage son point de vue.

Quel a été ton premier instrument ?

Ma voix, et puis le piano, que j’ai exercé au Conservatoire du Havre. Quand j’ai obtenu mon diplôme de fin d’études, je me suis dirigée vers l’improvisation Jazz.

Quelle place occupe le chant dans ta vie ?

Le chant, c’est comme une balance qui s’équilibre, me permettant de m’exprimer quand je n’ose pas toujours le faire, par la parole. Chanter permet de se connecter avec les autres et avec soi-même, d’établir un lien entre la Terre et le ciel. Chanter apaise les douleurs et sublime la joie. C’est une expérience unique qui soigne les maux et aide à vivre.

Quelles étaient tes influences artistiques à l’époque ? Tes modèles ou références ?

J’aime les artistes métamorphes. Pour ce qui est des chanteurs, je suis fascinée depuis l’enfance par ceux qui font rêver et accordent autant d’importance à leur musique qu’au visuel, comme Michael Jackson, David Bowie, Kate Bush. J’aime aussi celles et ceux qui écrivent et/ou composent leurs propres chansons. Véronique Sanson a été mon premier modèle, avec son piano, fragile et forte à la fois. J’écoute souvent aussi de la musique classique et du jazz.

La première fois que tu es allée à un concert, c’était pour voir un artiste connu mondialement. Peux-tu nous en parler ?

Michael Jackson, le History World Tour, au Parc des Princes à Paris. J’étais accompagnée d’une copine de l’époque, mes parents avaient eu la gentillesse de nous y accompagner. Dès 6h du matin nous étions sur place, au taquet. Un concert inoubliable et fabuleux !

Tu as eu l’opportunité de faire la première partie d’un spectacle au Zénith de Rouen. Ce moment fait-il partie de tes plus beaux souvenirs sur scène ?

C’est récent, le 12 avril 2024, en première partie du concert 500 Voix pour Queen, produit par David Hardit. J’ai eu la chance de pouvoir interpréter les chansons de mon choix. J’en ai donc profité pour me faire plaisir à 100 % et présenter entre autres des chansons originales au style variété-celtique, que j’ai écrites et composées. J’ai très bien vécu ce moment et j’en garde un souvenir merveilleux. J’ai pu mettre mes idées en scène et, lors de mon final, faire un tour de magie poétique !

Y a-t-il des chansons que tu interprètes systématiquement à chacune de tes représentations ?

Quand je chante et m’accompagne de mon piano, il y a « Mistral Gagnant » de Renaud : je pense toujours à ma petite sœur. J’ai le souvenir d’une photo, de sa petite main dans la mienne quand nous étions enfants. « La Javanaise » de Serge Gainsbourg : instantanément le public la chante avec moi, comme si on formait une chorale, c’est un moment unique. Et « If I ain’t got you » de Alicia Keys : j’en frissonne toujours !

Tu es généralement une personne assez timide. Peux-tu donner trois conseils à nos lecteurs afin de les aider à surmonter leur timidité ?

Je ne sais pas si j’ai la clé, mais la timidité va souvent de paire avec la sensibilité ou le manque de confiance en soi. S’accepter avec ses failles et ses faiblesses, ça ne vient pas d’un coup de baguette magique. C’est le travail de toute une vie. Surtout dans un monde où l’on te fait croire qu’il faut être le plus fort, le mieux ceci, le grand cela. Alors que c’est une chance d’être tous différents, de s’imposer même si on ne correspond pas à un critère ou à une mode. C’est peut-être ça la clé pour vivre avec sa timidité, s’apaiser et être en paix avec soi-même. Je remarque que, parfois, un sourire sincère saupoudré d’un peu d’humour peut briser la glace de la timidité et permettre d’entrer en contact avec l’autre. Et si on aime la scène, celle-ci peut être une belle thérapie, l’expression de soi, l’échange et le partage. La scène permet tout ça. En tout cas, moi elle me permet d’oser. Elle me sauve. Sur scène, je suis tout sauf timide !

Tu as grandi dans une famille de magiciens. Cela a-t-il influencé ton apprentissage de la magie ?

Il y a plusieurs façons d’apprendre et d’exercer la magie. Nous sommes toutes et tous marqués et influencés par ce qui crée un impact émotif et fort. Mon frère, mon cousin et moi sommes magiciens. Nous avons appris la magie transmise par mon père, qui lui-même a reçu cette transmission par son papa. Mon grand-père était magicien, ma grand-mère sa partenaire, elle faisait aussi l’horoscope pendant l’entracte quand ils se produisaient dans les salles de cinéma. Il y a quelque chose d’ancré, comme un ruban qui nous lie tous, qui ne peut être coupé, indéfectible. Mais il y a aussi l’influence culturelle, amicale, familiale, aussi bien du côté de ma maman que de mon papa, les chemins de vie et les rencontres aussi. Mais parfois, on rencontre des personnes néfastes qui ont une mauvaise influence sur nous, qui se nourrissent de nos belles valeurs, nous isolent et nous font perdre foi. S’entourer de personnes de confiance est donc une nécessité. L’important est surtout de bien savoir et ressentir ce qui nous correspond ou non. Toujours écouter notre petite voix intérieure qui s’appelle « intuition ». L’influence c’est une chose, mais la façon d’être au monde et le choix de vie doivent rester personnels. Quels que soient nos choix, à la fin, nous serons toujours soutenus par celles et ceux qui nous aiment vraiment pour ce que nous sommes.

Quel est ton magicien préféré ?

Mon papa, le magicien Rey Vivoll, m’a tout appris. Ses avis et conseils sont pertinents et justes. Il fabrique lui-même nos tours de magie car il est ébéniste. Je suis très fière de lui et je l’aime inconditionnellement. Il est tellement inspirant. C’est grâce à mon papa d’ailleurs qui, lorsque j’étais enfant, m’a emmenée à un festival, que j’ai pu découvrir un magicien venu des Etats-Unis, Jeff McBride. Il faisait un numéro de changements de masques époustouflant. J’adore ce magicien, je me souviendrai de ce moment toute ma vie !

Comment  arrives-tu à concilier tes deux professions, le chant et la magie ?

A l’âge de deux ans, je faisais de la magie avec mes parents. Et la musique s’est imposée à moi très tôt aussi. Quand on aime le spectacle, on aime le mélange des arts. Je peux concilier le chant et la magie car je les imagine comme un tout, c’est assez naturel pour moi. L’un sans l’autre me rendrait bancale. J’œuvre pour que ma vie me semble harmonieuse.

Pour conclure, peux-tu nous présenter trois artistes normands que tu apprécies ?

L’artisan créatrice Cyrille Argentin. J’aime la conception de ses bijoux artisanaux « Le monde en Cy » qui s’inspire de l’art normand et viking. Le peintre autodidacte Gérard Gréaume. Il a cette façon spéciale de peindre les monuments du Havre qui sont chers à nos cœurs. Le chanteur-auteur-compositeur Thibault Wolf, pour son talent et sa singularité, ses multiples facettes, ce côté mystérieux, un grand artiste ! Et puis, je crois qu’il fait partie de celles et ceux qui ont, en commun avec moi, la passion de déguster du fromage de qualité accompagné d’un bon verre de vin rouge. 

Entretien réalisé par Flora Fortier Juin 2024

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