Flûtiste formée en même temps au jazz et au classique, Ludivine s’est orientée au fil de ses rencontres vers le Hip Hop. L’artiste a accompagné entre autre Wax Tailor sur de nombreuses scènes à travers le monde pour ensuite travailler sur des projets plus personnels. Le Boulevard des Artistes à souhaité vous présenter le parcours et les nombreux projets de cette artiste talentueuse native de Bayeux qui sortira son nouvel album le 14 septembre Outlaws Remix.
Bonjour Ludivine, pour commencer cet entretien peux-tu nous dire quels ont été tes premiers contacts avec l’apprentissage de la musique ?
Très rapidement cette dernière a fini par prendre le dessus.
Je ne vais pas vous raconter de grande histoire, de mon souvenir ça a été un peu du hasard. Lorsque ma maman m’a demandé quel instrument je voulais jouer, j’ai répondu le violon. Nous sommes allées à l’école de musique de Bayeux pour m’inscrire mais je n’ai pas compris et pas apprécié que l’on m’oblige à faire du solfège pendant un an avant que je puisse toucher l’instrument : je voulais jouer!
Pas rester assise à une table à gratter du papier et ingurgiter de la théorie à propos de quelque chose que je ne connaissais pas encore.
Nous sommes donc ensuite allées voir un professeur particulier, un grand musicien et pédagogue, qui lui, enseignait la flûte traversière et le saxophone « Jean-François Millet ». En attendant que les élèves aient la morphologie adéquate pour jouer d’un des deux instruments, ils mettaient les enfants directement dans la pratique en leur apprenant à jouer de la flûte à bec en groupe, dès l’âge de 6/7ans j’ai eu une expérience de « pratique de musique en groupe » avec une trentaine d’autres enfants.
J’ai ensuite, à 9 ans, choisi la flûte traversière et elle ne m’a jamais lâchée depuis.
Cela m’a permis de commencer à aller écouter un maximum de concerts, à aller dans les jams sessions parisiennes, rencontrer des musiciens mais aussi mes mentors de l’époque (Magic Malik, Hervé Meschinet, Michel Edelin..) . Je suis ensuite partie 5 ans en tournées internationales avec Wax Tailor, je suis donc devenue intermittente du spectacle à 23 ans.
Après cette expérience très riche, j’ai repris mes études en entrant au Cefedem d’Ile de France (Rueil-Malmaison) et j’en suis en 2012, la première flûtiste à obtenir mon Diplôme D’État de professeur de jazz.
Je continue encore de former dès que j’en ai l’occasion, par exemple j’ai fait d’un stage à New York, en novembre dernier, sur « la direction artistique et arrangements des musiques afro-américaines «
Flutistiques : Roland Kirk, Eric Dolphy, Yssef Lattef, Magic Malik, Hervé Meschinet…
Sinon j’écoutais : Julien Lourau Gambit, The Herbaliser, Cinematic Orchestra, Erik Truffaz, Laurent de Wilde….
H-NOD : mon premier groupe Jazz-electro (Bass/batt/guit/Scratch/Sax/flûte), où l’on jouait des reprises des groupes cités ci-dessus
Live @ festival Jazz sous les Pommiers – Magic Mirror 2006
La première partie de Jamiroquai aux Arènes de Nîmes, le fameux festival anglais « Glastunbury », plusieurs Olympia mais surtout le premier qui est d’ailleurs sorti en DVD blue-ray – CD « Live à l’Olympia 2010″…
Je tourne souvent avec 2 formules : la version ANTILOOPS band et la version ANTILOOPS Dj & Vj Set .
J’ai ensuite fait remixer l’album Electroshock Remixed qui est sorti 6 mois après l’original en septembre 2015
Étant à cette période en tournée dans un milieu plutôt hip-hop, trip-hop, le moment était plus que propice pour m’y essayer, c’est ce que j’ai fait.
J’ai ensuite adapté ça à une configuration plus jazz en débutant Antiloops en version trio basse, clavier et flûte beatbox avec des samplers et autres FX. J’ai ensuite ajouté un batteur, un Dj et nous avons sorti notre premier EP en fin 2013 « Yep » qui annonçait le premier album qui arriva en 2015 « Electroshock ».
Ma collaboration avec des chanteuses, chose que je n’avais pas exploré du tout dans le premier album : j’ai invité la chanteuse blues funk Nina Attal et la magnifique voix de Milena Fattah. Il y a eu un changement au niveau de la batterie aussi sur ce deuxième album : Maxime Zampieri apporte clairement un son plus électro, ceci associé au fait que j’ai utilisé trois plus les machines et sons synthétiques sur ce deuxième album.
Un entre-deux, entre humain et machine : entre rêve et réalité…
Avant tout, un amour pour cette musique, les années 70’s, ce flûtiste « Hubert laws » que j’ai tellement écouté et à qui j’ai voulu faire un tribute en me focalisant sur cette décennie. Hubert Laws est un flûtiste qui s’est illustré avec beaucoup de monde à cette époque (Herbie Hancock, Chick Corea…) et les albums à son nom sont passés un peu plus inaperçus : j’ai voulu faire connaître un peu plus la musique de ce fabuleux musicien et le son du label qui l’accompagnait « CTI ».
J’avais aussi envie de monter un autre projet à côté d’Antiloops, un projet de reprises, avec d’autres musiciens, j’avais envie de me nourrir de la musique de quelqu’un d’autre pour ensuite revenir avec un souffle frais sur mes compositions. Antiloops existe toujours, nous sommes d’ailleurs en train de préparer le prochain album qui ne devrait pas tarder à arriver…
Le « Yoyo », dans le sens où j’ai ressenti un moment propice à la création et en même temps, parfois, e néant, l’énorme point d’interrogation.
J’ai fait plein de choses que je n’avais pas le temps de faire en temps normal ( j’ai repris le piano, des compos laissées en chantiers, des livres, des recherches)
Ce qui était positif était le fait de pouvoir prendre le temps de faire les choses.
Mais parfois des gros moments de doute, de quelque chose de l’ordre de la démotivation, le dégoût de voir ce qu’il se passe à l’extérieur et une sensation que je suis une privilégiée à pouvoir rester chez moi, à créer et continuer de poursuivre mon activité d’artiste : suis-je vraiment utile pour les autres ou suis-je totalement égoïste?
Voilà les questionnements qui m’ont traversés. Des moments de doutes, je pense comme beaucoup de gens.
Mais j’ai été productive pendant ce confinement, j’ai avancé sur plusieurs projets qui étaient en cours : le nouvel album d’Antiloops, la création d’un nouveau projet acoustique en quintet (contrebasse, piano, batterie, flûte , trombone)..J’ai aussi fait des projets que le confinement m’a permis de faire : « Outlaws Remixed » qui sortira le 14 septembre prochain : j’ai bossé sur mon album « OUTLAWS » mais en version remixée avec la collaborations de plusieurs producteurs, beatmakers, rappeurs…
Save the date : 14/09/20 OUTLAWS REMIXED sortira chez Heavenly Sweetness.
La date à retenir pour l’instant est le 5 octobre au Pan Piper à Paris , Release Party d’Outlaws qui devait avoir lieu le 6 avril et qui est reporté au 5 octobre.
Pas mal de choses ont été annulées, reportées à l’hiver 2020/2021, à suivre…
à Paris, que des cours particuliers chez moi , on m’appelle souvent pour des remplacements et je donne de manière régulière depuis 5 ans des master-class dans la France entière. Souvent le projet pédagogique est accompagné d’un concert avec Antiloops avec les élèves en première partie ou avec nous sur scène parfois.
En ce moment , je propose 3 projets pédagogiques
2 – « LE TRAVAIL DE GROUPE : LE SON, LE GROOVE, L’IMPROVISATION » : s’adresse à tous les instrumentistes, chanteur/ses
Entretien réalisé par Grégory Constantin Juillet 2020
Contribution à la rédaction Fabrice Autret