Metteuse en scène et comédienne, Laëtitia Botella est également fondatrice de la Cie Les Nuits vertes et l’une des trois membres de la Cie d’improvisation des Improbables. Nous avons voulu en savoir plus sur l’artiste qui pendant toute la période du confinement, nous a lu avec l’aide de ses amis compositeurs 54 contes pour enfants. Une belle initiative que nous voulions mettre en avant sur le BDA
Bonjour Laëtitia, pour démarrer cet entretien peux-tu dire quels ont été tes premiers contacts avec le théâtre?
Martirio dans « La maison de Bernarda Alba » de Federico Garcia Lorca, une pièce sublime, un auteur que j’admire terriblement et un rôle d’une profondeur incroyable.
Mais il y en a mille au moins !! haha !
J’étais fascinée par beaucoup de metteur.e.s en scène qui travaillaient avec des troupes de comédien.ne.s, comme Piotr Fomenko, Ariane Mnouchkine, Pippo Delbono. Chacun de leurs spectacles c’était comme retrouver une famille pour moi.
J’ai commencé par prendre des cours dans un atelier « Le théâtre du corps » (j’adorais ce nom !), ensuite j’ai intégré l’option théâtre du lycée Porte Océane (qui a été une des plus belle formation de ma vie), ensuite je suis partie à Paris où j’ai suivi plusieurs formations en simultanées, en Lettres Modernes à la Sorbonne, et dans des conservatoires d’arrondissements de Paris (XVème, Xème et Centre). Et enfin j’ai été prise au Centre Dramatique Régional de Rouen (à l’époque !) dans la première promo du « GEIQ Théâtre »
Alors moi j’ai une mémoire photographique, donc pour retenir une texte je fais toujours beaucoup de symboles, de traits de couleurs qui n’ont aucun sens pour les autres mais qui sont précieux pour moi. Tous ces petits codes sont comme une partition de musique. La deuxième étape c’est de faire une activité physique en même temps que je répète mon texte, la dissociation c’est le meilleur moyen de s’entrainer.
Oui j’ai fondé la compagnie avec mes ami.e.s de promo du lycée, on était très proches et on avait déjà joué trois spectacles ensemble, on avait envie de continuer à travailler ensemble malgré les différents choix d’études de chacun. Le choix du nom c’est grâce à mon prof de stylistique à la Sorbonne (que j’adorais), un matin à 8h il nous a lu « Le Bateau ivre » d’Arthur Rimbaud. C’était un moment très beau et je me souviens avoir tellement rêvé sur cette image quand il a prononcé les mots « Les nuits vertes …» je me suis dis « Il faut que la compagnie s’appelle comme ça ! ». Je trouve que ça ouvre tout un monde entre étrangeté et expressionnisme.
Les dernières disons…
Dans Le Chant du tournesol avec ma compagnie ; dans Ouasmok ? et Lys Martagon avec la compagnie Akté ; Dans Le Village en flammes puis Les larmes amères de Petra Von Kant et enfin dans Légendes de la forêt viennoise avec la compagnie du Chat Foin Yann Dacosta.
Oui c’est très différents parce qu’en improvisation, il faut produire son propre texte et composer des histoires à plusieurs en live. Le travail de mise en scène part toujours d’improvisation bien sûr, mais la discipline est vraiment plus vertigineuse, on a pas de filet, si ça marche ça peut être extraordinaire et si ça foire et ben… ça foire ! haha ! C’est un endroit de disponibilité du comédien que je trouve fabuleux.
Je l’espère… en tout cas je vais retrouver le public en chair et en os cet été avec LE CALI (café littéraire itinérant), un chapiteau ouvert qui va se déplacer dans différents quartiers du Havre et avec lequel nous allons proposer des lectures pour les familles ! Toutes les infos seront bientôt sur le facebook de la compagnie (@Les Nuits Vertes).
Je travaille actuellement à ma prochaine mise en scène, dans laquelle je joue également qui s’appelle Breaking the news, et que l’on créé en co-production avec le Volcan Scène Nationale en novembre prochain (au Théâtre des Bains Douches), rendez-vous la semaine du 2 novembre !
La première on ne la présente plus… c’est Denize , une chanteuse et compositrice havraise, et accessoirement mon amie. Je la trouve brillante, son travail est toujours comme sorti d’un écrin très précieux. J’ai la chance de pouvoir travailler souvent avec elle et j’en suis heureuse et fière. Je vous invite à aller écouter son EP « Aube » et si je ne dis pas de bêtise un nouveau arrive bientôt ;
Ensuite je vais vous parler d’une autrice récemment installée au Havre et qui vaut vraiment le détour, Clémence Weill écrit, met en scène et est aussi comédienne. Je suis ravie de me plonger dans ses textes que je découvre avec un réel plaisir. Elle écrit d’une façon unique et toujours surprenante, vraiment allez découvrir ! (Pour n’en citer que deux : « Pierre. Ciseaux. Papier » ; « Plus ou moins l’infini »)
Et un dernier artiste que j’aime fort, Guillaume Zolnierowski, petit génie de la musique, il est la fusion parfaite entre pop et hip-hop. Ses compos sont parfaites ! Il a fait partie du groupe Aloha Orchestra que beaucoup de havrais.es connaissent. Mais son travail de compositeur en solo vaut le détour ! J’ai la chance de pouvoir travailler avec lui sur mon prochain spectacle et j’en suis trop heureuse !
Entretien réalisé par Grégory Constantin Juin 2020
Contribution à la rédaction Fabrice Autret