Suite à l’exposition du boulevard des BDs nous avons eu l’occasion de rencontrer Julie pommier, présidente et fondatrice de la maison d’édition ÉDIFICE au Havre.  Passionnée de romans graphique et de BD cette jeune havraise a souhaité créer sa propre maison d’édition dans sa ville natale. Souvent présente dans les forums et expositions, vous pourrez facilement la retrouver lors de ces événements. Dans cette interview, Julie nous dévoile son parcours, son histoire mais aussi ses ambitions. 

Bonjour Julie peux-tu te présenter?

Bonjour ! Je suis Julie Pommier, fondatrice de la maison d’édition BD participative Édifice.

Comment est venue ta passion pour la BD et le roman graphique?

Je pense que cette passion est venue, comme pour beaucoup, assez tôt dans l’enfance. Je me souviens m’en être éloignée un peu pendant le lycée, puis, lorsque je suis arrivée en études supérieures, j’ai eu le plaisir de redécouvrir la BD et surtout le roman graphique. C’était une période pendant laquelle la BD de genre et le roman graphique étaient en pleine expansion, on avait de très belles pépites qui sortaient !

Quelles sont les BDs et livres que tu aimais étant jeune et que tu aimes aujourd’hui?

La série de BD qui m’a accompagnée pendant toute mon enfance et le début de mon adolescence, c’est évidemment Lou ! de Julien Neel. Et quel bonheur d’avoir une suite avec Lou ! Sonata.

Aujourd’hui, mon auteur préféré est sans aucun doute Timothé Le Boucher : ses romans graphiques sont d’une qualité assez exceptionnelle. Je recommande vivement Ces jours qui disparaissent

Pourquoi tu t’es dirigée vers l’édition?

Au tout début de mes études, je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire. J’étais sûre de rester dans le milieu des Lettres et de la Culture, mais j’étais un peu perdue. En prépa, j’avais la chance d’être entourée de professeurs très bienveillants et soucieux de l’orientation de leurs élèves. Grâce à eux, j’ai découvert le monde de l’édition et j’ai tout de suite été conquise. 

Quelles sont les étapes et les études que tu as fait  pour devenir éditrice?

Après la prépa, j’ai obtenu une double licence de Lettres modernes parcours Métiers des Bibliothèques et de l’Édition avec une LLCER italien (rien à voir avec l’édition, juste un bonus pour l’italienne de coeur que je suis). Ensuite, je me suis dirigée vers le Master Ingénierie Éditoriale et Communication de CY Cergy Paris Université pendant lequel j’ai fait deux années d’alternance. La première en tant qu’assistante d’édition, la seconde en tant que chargée de communication. 

Tu as  beaucoup voyagé, pourquoi as-tu décidé de lancer ton projet professionnel au Havre?

Je crois qu’en très bonne chauvine, c’est avant-tout parce que j’aime ma ville. Mais, de manière plus objective, Le Havre est aujourd’hui un véritable tremplin pour l’entrepreneuriat. La Normandie, plus généralement, est d’ailleurs la deuxième région la plus entreprenante de France ! 

Peux-tu nous expliquer en quoi consiste le métier d’éditeur?

Le métier d’éditeur, c’est un peu comme être chef de projet. Tu suis la BD à partir du manuscrit du scénario jusqu’à la publication et la promotion du livre. Entre tout ça, il y a énormément de travail ! Discussions autour du scénario, correction des planches, mise en page, communication, préparation de la promotion, etc. 

Qu’aimes-tu dans ce métier et quelles en sont les difficultés?

Ce que je préfère dans mon métier, c’est le relationnel entre l’éditeur et les auteurs ! C’est une relation très particulière, on reste des professionnels mais il y a des affinités qui se créent, ils deviennent pour certains des amis.

Édites-tu des œuvres qui sortent de ton domaine de prédilection?

En principe, non, mais il faut savoir se diversifier ! Par exemple, les BD jeunesse ne sont pas forcément pas spécialité, mais nous en aurons une en campagne d’ici le début de l’été ! Une petite pépite à côté de laquelle je ne pouvais pas passer.  

Que penses-tu du format numérique?

Le format numérique est à prendre en compte lorsqu’on est éditeur. Même si ça ne représente pas une grosse partie des précommandes, il est important de le proposer. Ça peut permettre de toucher un autre public. 

Peux-tu nous parler des artistes avec lesquels tu travailles?

Je travaille aujourd’hui avec une quinzaine d’artiste-auteurs ! La moitié sont des Normands, c’est une petite fierté pour la chauvine que je suis. Ce sont, pour la plupart, des primo-auteurs : ils n’ont encore jamais publié d’ouvrage. Certains explorent des techniques artistiques nouvelles, d’autres sont plus traditionnels, c’est un vrai plaisir de travailler avec des personnes aussi différentes. C’est ma partie préférée du métier !

Comment les artistes peuvent-ils te contacter pour te présenter leurs projets?

Vous pouvez me contacter par mail à l’adresse contact@edifice-editions.fr ou tout simplement sur les réseaux sociaux, je suis très réactive ! Si vous avez un projet BD, n’hésitez pas à envoyer un dossier par mail avec une note d’intention, un petit bout du synopsis, quelques éléments graphiques et une mini bio !

Il y a une démarche écologique et sociale aux éditions Édifice, qu’en est-il?

La maison est née pour répondre aux problématiques environnementales et sociales qui se posent dans le monde de l’édition. Chez nous, pas de surproduction : nous faisons de la production à la demande. Ce modèle permet de redistribuer le prix du livre de manière plus juste et ainsi de proposer 16 % du prix du livre en droits d’auteur. Le double de la moyenne française ! 

Peux-tu présenter trois artistes normands que tu apprécies?

Oui !

Il y a Binokl, El Cuervo et Malva.

Entretien réalisé par Grégory Constantin et mis en page par Aude Carpentier

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