Pour la semaine du profiler organisée par Video Futur nous avons posé quelques questions à ErwanPerson*, Olivier Sorel et Erwan Dieu auteurs du livre Les Profilers à travers l’histoire aux éditions Studyrama.
Bonjour de quand date votre rencontre ?
A quel moment l’idée vous est venue d’écrire un livre sur l’histoire des profilers ?
E.D : Etudiant la question du Profiling, et côtoyant les vrais « Profilers », il me semblait intéressant de restituer un peu de véracité, et de briser certains stéréotypes.
Comment écrit-on un livre à 3 ? Chacun de vous avait une tâche bien particulière ?
O.S : L’informatique et internet permettent d’écrire à plusieurs malgré la distance. Erwan Dieu, en tant que Directeur d’ouvrage a proposé un plan d’ouvrage, et chacun des trois auteurs s’est
positionné pour l’écriture. Chacun a écrit les chapitres qui lui étaient attribués, puis nous avons tous relu et effectué des modifications.
Avez-vous déjà eu l’occasion de travailler de près ou de loin sur des cas semblables à ceux de votre livre ?
E.D : Oui, il m’est arrivé de travailler sur des cas similaires, en utilisant des résultats issus de recherches criminologiques; il ne s’agissait pas pour autant de Profiling.
O.S : Le profiler est dans les cas les plus médiatiques associé à des tueurs en série. Toutefois, les tueurs en série n’ont pas un portrait positif dans les ouvrages, et les descriptions de cas, ou fictions ne font nullement l’apologie des tueurs en série.
E.P : Malheureusement, il ya aura toujours des personnes fragiles pour s’identifier à des personnages réels ou de fiction ayant commis des actes atroces. Par exemple, il y a ce cas de ce jeune qui a tenté d’assassiner son père et sa belle-mère en région parisienne en se déguisant comme le tueur du film « Scream », qui a relancé le débat du traitement de la violence dans nos sociétés modernes.
E.D : En effet, tout dépend de la période historique. Les figures de la « monstruosité » ont beaucoup évolué en France depuis le 19e siècle. La fascination pour les monstres, en tant que difformes à l’époque, maintenait une distance avec les personnes dites « normales ». Aussi aucun investissement humain n’était réalisé. Aujourd’hui, où tout est perçu comme une anormalité à réparer, chacun est investi des affects humains. Avec l’avènement de la médiatisation américaine, les tueurs en série ont une double casquette particulièrement intéressante, un « monstre » « humain », à la fois « agresseur » et « victime ». Toutefois, l’opposition médiatique au Profiler maintient cette opposition morale (quasi religieuse).
E.D : Deux réponses sont possibles :
– non. Des cas célèbres ont pu être identifiés depuis fort longtemps. Ils sont à peu près au même taux de population, sauf que les moeurs ont changé, les techniques d’enquête, les lois pénales, la
médiatisation… rendent les tueurs en série plus visibles.
– oui, ce que soutient notamment le FBI. L’industrialisation et l’urbanisation, l’individualisation des sociétés modernes, les guerres mondiales, les conflits armés africains, les influences médiatiques… tout cela favoriserait largement l’apparition de comportements agressifs de ce type.
E.P : De nos jours, les « empoisonneuses » travaillent généralement dans le milieu médical auprès de personnes dépendantes. On les appelle les « anges de la mort » et le cadre de leur mission rend difficile la mise à jour de leurs crimes. Par contre, les morts suspectes de personnes bien portantes appellent à des analyses médico-légales. Par conséquent, les empoisonneurs ont rarement le temps de perpétrer un grand nombre de crimes.
Les enquêtes en France sont-elles majoritairement résolues et combien de temps en moyenne durent-elles ?
E.P : Il faut savoir que le pourcentage d’homicides est très faible au sein des morts violentes en France, et la plupart du temps les affaires sont résolues rapidement. Le nombre d’homicide a chuté en 15 ans de façon spectaculaire, la gendarmerie et la police recensent 1600 homicides en 1996 contre 800 en 2010.
E.P : Les Américains sont les premiers à avoir proposé une méthode pour le profiling. Depuis, d’autres ont pris le relais et ont largement contribué à l’amélioration des méthodes du FBI. Les Français par l’intermédiaire du professeur Michel Bénézech font partie de ceux-ci.
E.D : Oui, en complément de nos recherches et articles, nous sommes sur le point de terminer deux autres ouvrages :
– le premier sortira vers octobre 2012 : « L’Histoire des Tueurs de masse », (Studyrama-Vocatis, coll. Kroniques).
– le second sortira vers décembre 2012 : « Ainsi parle le Crime, les maux des actes. Essais d’une Criminologie existentialiste », (Studyrama-Vocatis, coll. Principes Psychologie).
Pour les articles, je vous invite à en consulter gratuitement en ligne sur la Revue Européenne de Psychologie et de Droit.
E.D : L’ARCA est une jeune association (2010) très active. Elle regroupe trois pôles d’activité :
1. recherche scientifique : articles, ouvrages, communications dans des colloques, gestion d’une rubrique criminologie/victimologie d’une revue scientifique européenne.
2. soutien local : les partenaires locaux nous saisissent afin que nous leur fournissions des outils de travail afin de gérer des problématiques sociales. 3. vie associative (pour les étudiants
notamment) : réalisation de « café criminologique/victimologique »
O.S : Tueurs nés, et toute la quadrilogie Hannibal Lecter.
E.D : C’est vrai qu’il manque « Dragon Rouge » dans cette liste !!!!
E.P : Et d’autres sûrement, mais en ce qui concerne « Dragon Rouge », je préfère la version de Michael Mann intitulée « Le sixième sens » avec Grissom (W. Petersen) dans le rôle de l’enquêteur et Brian Cox dans celui d’Hannibal Lecter !
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