Pour ce mois de février, le Boulevard des Artistes vous propose de (re)découvrir le court-métrage « Braquage de Branques » réalisé en 2015 par Alexis Delahayes. Le film avait été réalisé en moins de 24h à l’occasion du 24h Kino, Alexis nous dévoile quelques secrets de tournage et quelques astuces pour vous aussi tenter l’expérience du Kino en 2018 !? 

Nous avons profité de cette rencontre avec Alexis pour qu’il nous présente le second livre des aventures de Joachim et Toussaint  « La salamandre du roi« , aventure au coeur du Havre dans les années 1800. 

Un livre dédicacé par les auteurs est à gagner en cliquant ici.

Bonjour Alexis, pouvez-vous vous présenter ?

Je suis monteur pour la télévision, dessinateur et réalisateur quand j’arrive à trouver le temps… J’ai réalisé une trentaine de clips, des courts métrages, un documentaire intitulé « Les Artificiers Noirs ». J’ai toujours aimé raconter des histoires quels que soient les supports (dessin, vidéo, film d’animation…).

Je vous ai demandé il y a un mois de me proposer un court métrage que vous avez réalisé. Vous avez choisi de me présenter « Braquage de Branques » réalisé pour le 24h Kino en 2015, pourquoi ce choix ?

C’est un film que j’aime bien pour plusieurs raisons. J’aime les gens qui jouent dedans, j’ai adoré le tournage et l’atmosphère qui s’en dégage. C’était un film très cool à faire.

Comment s’est passé cette collaboration avec les Improbables ?

Comme toujours avec les improbables : très dur pour les abdos. On a beaucoup beaucoup rigolé.

« Braquage de Branques  » a donc été réalisé pour le 24h Kino, comment se déroule un tournage en si peu de temps ?

C’est très compliqué mais très grisant. Tout commence à 23h après la cérémonie d’ouverture du festival 24h kino durant laquelle un thème et une contrainte nous ont été imposés. On se réunit avec les gens du public qui veulent participer au film, on écrit un semblant de scénario sur un coin de table et on part à l’aventure, en mode impro. Comme je compte beaucoup sur le montage pour donner du rythme et une atmosphère au film, je fais en sorte que tout soit entièrement tourné la nuit pour avoir toute la journée devant mon écran d’ordinateur. Le but étant de rendre le film à temps, avant 20h.

Quel est le matériel que vous avez utilisé lors de ce tournage ?

Très simple : un appareil photo Canon, le 5D Mark II avec une optique 24/105. Pas de micro (d’où le son un peu… chaotique!), l’idée étant d’être léger et rapide.

Avez-vous quelques anecdotes sur ce tournage ?

Lorsque nous avons tourné le braquage du restaurant, le responsable de l’établissement nous a conseillé avant toute chose de prévenir les gens qui se trouvaient à la table du fond parce qu’il s’agissait des policiers de la BAC qui se réunissait pour fêter un anniversaire!! Plutôt en forme, ils ont profité de l’une des prises pour s’exercer sur Ismael. Ils lui ont sauté dessus avec entrain, lui ont fait le coup de la clé de bras immobilisente façon MMA, tout ça en lui criant copieusement dessus. Ca nous a bien fait marrer!
La fin du film devait montrer Ismaël au volant de la voiture, fonçant sur les routes tel un aigle du bitume mais comme c’est un jeune homme moderne il n’a pas le permis et ne se déplace qu’a vélo ou en transports en commun. C’est donc Shérazade, l’une de ses complices dans le film, qui a pris le volant. Mais si Shérazade est une conductrice de classe internationale, elle voue au code de la route une obéissance sans faille, en gros, pas de risque d’amende pour dépassement de la vitesse autorisée mais pour le coté fast et furious ça le faisait moyen 😀 alors il a fallu utiliser la bonne vieille astuce de l’accéléré façon film des années 70!! Mais le résultat est là et personne n’a été blessé dans cette incroyable poursuite à trente à l’heure !

Avez-vous prévu de participer au 24h Kino 2018 ?

Je serai présent !

Quel est selon vous le parcours idéal d’un court métrage ?

Le parcours idéal c’est bien sûr : avoir du temps pour l’écriture du scénario, demander des aides extérieures, réécrire, déposer des dossiers pour obtenir un peu d’argent pour payer tout le monde, tourner dans de bonnes conditions (même si chaque tournage doit être une aventure), avoir du temps pour le montage, l’étalonnage et le mixage son. Une fois qu’on est fier du résultat, il faut accepter de laisser le film mener sa propre vie en le confiant au public, en Festival, sur les chaines de télés (si possible), sur le net… Les meilleurs parcours pour un film sont souvent ceux tracés par la sincérité du projet. Si on croit en l’histoire que l’on raconte, on se donnera tous les moyens pour partager au maximum le film.

Quels sont vos prochains projets cinématographiques ?

Je vais essayer de concrétiser de vrais projets personnels cette année. Des courts métrages et des documentaires.

Y a t-il un film que vous rêveriez de réaliser ?

Je rêve d’un long métrage sur l’histoire des artificiers noirs. Un polar sec et visuellement ambitieux. Recréer le Havre sous l’occupation, sous les bombes. Mettre dans la lumière ces héros méconnus de notre ville…

Petite parenthèse qui n’a rien à voir avec le film, pouvez-vous nous parler de « La Salamandre du roi » ?

C’est un roman pour les 8-14 ans que j’ai illustré. C’est la suite des « 13 Sabres des Naufrageurs », un autre roman jeunesse qui a lui aussi été écrit par mon pote Pierre Leveillard. Les deux héros, Joachim et Toussaint, sont deux jeunes garçons qui vivent plein d’aventures dans notre bonne vieille ville du Havre au tout début du 19ème siècle. Il y a des mystères, des énigmes, et pas mal de suspens. Dans le nouvel opus, une jeune demoiselle prénommé Maëlle vient leur prêter main forte. Sa matière grise et son courage vont leur être d’un grand secours alors que les bateaux de guerre anglais s’approchent dangereusement des côtes havraises !

D’où vient cette collaboration avec Pierre Leveillard ?

On se connait depuis la fière époque des fanzines havrais. Pierre écrivait des articles sur des groupes musicaux dans « La salamandre est une rockeuse » (il était déjà passionné par les amphibiens!) Son style rentre-dans-le-lard me plaisait bien ! Alors quand il est venu me voir il y a quelques temps avec un manuscrit de livre pour enfants, je l’ai lu avec grand intérêt ! Et là, j’ai pensé à Mac Orlan, Stevenson, avec un verbe et une plume toujours énergique mais aussi très classique, dans le bon sens du terme ! Avec de belles tournures de phrases et un vocabulaire à l’ancienne très étonnant. Les personnages, les péripéties, tout m’a plu d’emblée et c’est pour ça que j’ai pris beaucoup de plaisir à les illustrer.

Vous reprenez les héros des « 13 sabres des naufrageurs » aviez-vous à l’origine prévu de nous proposer un second opus ? 

Non, mais nous sommes attachés aux personnages de Joachim et Toussaint. De plus, le livre a été sélectionné au Jury Jeune lecteur 2017, nous avons donc fait le tour des écoles et des collèges havrais avec Pierre et l’engouement des enfants face à notre livre nous a vraiment donné l’envie de poursuivre les aventures du duo. Par contre, beaucoup de petites lectrices nous ont reproché le manque de personnages féminins dans ce premier livre. De là est né Maëlle, une petite fille espiègle et intrépide. Elle apporte beaucoup de dynamisme et d’émotion à l’histoire !

Avez-vous prévu de réaliser d’autres aventures ?

Nous sommes pour l’instant très occupés sur ce deuxième opus : vente, dédicaces, festivals. Nous avons beaucoup travaillé sur ce livre et nous espérons qu’il plaira aux lecteurs et qu’ils lui feront un joli succès ! Mais comme les aventures de Joachim et Toussaint sont intimement liées à l’histoire du Havre, il pourrait y avoir des centaines d’histoires à raconter !!

Pour terminer, pouvez-vous me présenter 3 artistes de la région Havraise que vous appréciez ?

Seulement 3 ? c’est trop dur… Le Havre est une source intarissable d’artistes!
En musique, il y a Médine et les rappeurs de l’écurie DIN records avec qui j’ai passé d’incroyables moments (j’ai réalisé pas mal de clips avec eux). Le niveau artistique de ces gars là est impressionnant, leur engagement dans leur art et dans la société force le respect.
Niveau dessin, entre les filles supra talentueuses comme Edith, MaryGribouille ou Agnes Maupré, et les gars super forts comme Riff, Kokor, Enjalbert ou Sirou il y a vraiment de très belles choses dans le milieu du dessin havrais ! Et j’aimerais bien parler de l’ultra doué Gaël Dezothez qui fait partie du collectif des Amarts créé par le non moins talentueux Miguel Do Amaral. Je connais Gael depuis longtemps parce qu’il faisait de fanzines de bandes dessinées comme moi au début des années 2000 mais lui, il les faisait en dessinant comme un dieu par contre. 😀 Cette année il a sorti un livre d’illustration sur le thème de 20 000 lieues sous les mers et du capitaine Némo qui est juste à tomber.
Pour ce qui est du cinéma et de la vidéo, il y a les gars de Norman Coast qui fourmillent de projets, mon poto Juvinal Diambang qui écrit son film, Aurele Lavalle qui est un chef op surdoué, Yann Cantais et Rufin Mboumikima qui montent une super boite de prod au Havre, le talentueux Jean-Marie Chatelier, la très douée Gabrielle Schaff, l’excellent Marie Ketty Logis qui va bientôt sortir son premier film « K-danse urbaine » et plein d’autres talents qui émergent et qui vont nous surprendre !
Entretien réalisé par Grégory Constantin  Février 2018

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