Pour le 1er entretien de l’année nous sommes allés à la rencontre d’Ismael, artiste havrais qui excelle en improvisation. En solo ou en compagnie de ses 2 acolytes au sein de la formation les Improbables, les occasions seront nombreuses pour le rencontrer, alors ne tardez plus et courez chercher votre ticket pour le 9 janvier à l’occasion des mercredis de l’impro au Petit Théâtre.
Bonjour Ismael vous faîtes partie de l’équipe des Improbables, pouvez-vous nous présenter ses membres ?
Bien sûr nous avons créé la compagnie les Improbables en mai 2004 avec Francois Derivery puis Bastien Le Moan nous a rejoints en 2007. En 2012 on a également intégré 2 comédiens rouennais Yann Berthelot et Francois Neel.
Vous jouissez d’une belle notoriété acquise en presque 9 ans, ce succès a semble-t-il dépassé les frontières de la région havraise ?
Notoriété est un bien grand mot mais il est vrai que depuis 2004 les spectateurs havrais nous font le plaisir de venir nombreux à nos spectacles mais nous jouons également dans toute la francophonie car il n’ est pas nécessaire d’être connu par le grand public pour jouer en France ou à l’étranger. On a ainsi pu jouer nos spectacles dans des villes comme Lille, Lyon, Strasbourg, Brest mais aussi Genève, Lausanne, Bruxelles ou encore Québec et Montréal.
Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est l’impro ?
L’impro consiste à créer des histoires de manière spontanée. Le comédien improvisateur doit donc dans l’instant écrire, interpréter et mettre en scène une histoire éphémère qui ne sera présentée qu’une seule fois devant le public. Les points de départ de ces histoires ou la forme que prend le spectacle peuvent être vraiment différents ce qui amène des concepts ou des manières de jouer de l’impro complètement différents.
Les formes du spectacle improvisé varient de plus en plus : on est passés du match d’impro qui caricature le hockey sur glace où l’arbitre donne des thèmes sur lesquels s’affrontent les 2 équipes à des concepts d’impro plus long, le Long Form qui permet aux improvisateurs de ne jouer qu’une seule impro longue, sorte de pièce de théâtre improvisée.
Il nous arrive parfois de jouer avec tous ces codes pour varier les plaisirs d’improviser : on improvise à partir d’objets apportés par le public ou à partir de photos ou à partir d’anecdotes de vie des spectateurs. A chaque fois avec le même objectif : créer un spectacle qui sera unique et original
Ma réponse sera je pense un peu bateau mais il est vrai que la période un peu morose dans laquelle nous vivons actuellement est clairement propice à la volonté de se détendre et d’aller rire notamment avec des spectacles d’humour .
L’humour, c’est la saveur du moment : on n’a jamais vu autant d’humoristes à la télé ou à la radio et dans les salles de spectacles. Je pense que ça traduit ce besoin de se détendre.
C’est sûr que le prix est important pour tout le monde. Nous, en tout cas, on essaye de permettre l’accès à nos spectacles au plus grand nombre avec un tarif réduit à 5 euros (hors festival) valable pour les étudiants, les demandeurs d’emplois (etc…) qui n’a pas changé depuis la création des mercredis de l’impro, et un plein tarif à 8 euros.
Pour reprendre une image qu’on donne assez souvent quand on distribue nos flyers : le tarif réduit, c’est le prix d’un Kebab (complet) et le tarif plein reste moins cher qu’une place de ciné.
Alors bien sûr, il y a la saison des mercredis de l’impro qui continue en 2013 avec un rendez-vous les 9 janvier, 13 février, le 6 mars et le 3 avril au Petit Théâtre. Viendra ensuite notre festival d’impro, le mondial d’impro, du 24 au 28 avril entre le Petit Théâtre et le Magic Mirrors.
Les Improbables sont également à l’origine du festival de Kino qui aura lieu en 2013.
Oui c’est une nouveauté : un autre festival mais celui-ci de courts-métrages qui aura lieu les 14 et 15 juin au Gaumont des Docks Vauban.
Ce festival de courts-métrages est un Kino Festival ou festival du cinéma d’urgence. Pour faire court, les réalisateurs ont 24 heures et pas une de plus pour écrire, réaliser et monter leur film.
La première soirée du festival on présente les réalisateurs au public et on leur donne deux contraintes : une thématique et une technique, par exemple: thème, la saison des amours, contrainte technique, tourner en plan séquence ou noir et blanc ou en pâte à modeler.
Puis on assiste à un mini-casting de comédiens, improvisé. Eh oui, encore une fois cette bonne vieille improvisation, décidément elle nous suit partout. La deuxième soirée c’est bien évidemment la diffusion des courts-métrages réalisés et les prix décernés par les spectateurs mais aussi par un jury.
Oui ça va venir vite, très vite. Il aura lieu du 24 au 28 avril 2013. Cette année, on recevra une nouvelle fois des improvisateurs venus de France, de Suisse, de Belgique et du Québec mais aussi des musiciens, chanteurs, DJs, dessinateurs, illustrateurs, bref des artistes qui vont, je vous le garantis, vous surprendre. Ce sera une belle fête et comme toutes les fêtes ça se prépare alors on y bosse déjà d’ailleurs.
J’en profite: si vous voulez nous donner un coup de main, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse info@lesimprobables.fr , nous sommes toujours à la recherche de bénévoles.
Eh oui ça peut donner l’impression de touche-à-tout mais on fait surtout tout ce dont on a envie. La plupart d’entre nous ont toujours voulu faire de la radio et c’est finalement l’Abri Côtier, un bar sur le front de mer, qui nous accueille un lundi par mois pour l’enregistrement de notre émission, podcast à télécharger.
Il y a donc 2 moyens d’écouter l’émission : en direct dans le bar le soir de l’enregistrement ou en la téléchargeant sur notre site internet www.lesimprobables.fr
Oui nous avons tous deux des « one-man show ». Un one-man show totalement improvisé pour moi qui tourne déjà depuis 3 saisons que vous pourrez voir le 15 février à Honfleur au Batolune. Le rendez-vous est déjà créé sur l’agenda Sortir au Havre.
J’ai un autre spectacle en préparation, celui-là écrit, pour octobre 2013.
Celui de Bastien « Raté » (non pas que je trouve que son spectacle est mauvais c’est juste le titre de celui-ci) est une création qui date de la fin de la saison passée. « Raté » nous plonge dans l’univers d’un type marié avec la poisse. C’est un spectacle génial, le meilleur depuis mon one-man show !!! Blague à part, je vous invite tous à découvrir le spectacle de Bastien à la mi-mars au Théâtre des Bains-Douches.
Je ne donnerai aucun secret, la concurrence est trop rude et, en fait, je n’en ai pas vraiment à part m’amuser.
3 points sont essentiels :
1. Ne pas être un anxieux maladif
2. Avoir un Ego surdimensionné
3. Etre doté d’une énergie a toute épreuve.
13. Le pire ennemi doit être le manque d’inspiration ou la panne sèche ?
Pas vraiment. Après quelques années d’impro, on se rend compte que les idées ne manquent pas. Les assumer, c’est parfois plus difficile.
Oui très chargé avec tous les projets que je viens d’évoquer avec vous et en plus j’ai une femme et un petit garçon qui m’attendent à Genève. Je pratique d’ailleurs déjà la délocalisation fiscale. Je n’attendrai pas de gagner un million d’euros par an pour rejoindre mes renommés collègues comme Alain Delon ou Gérard Depardieu. Le métier de comédien est tellement aléatoire en termes de contrat que lorsque vous avez la possibilité de travailler sur des projets intéressants, eh bien, faut pas se gêner.
De tourner dans le prochain film de Robert de Niro ou de David Fincher, je ne suis pas difficile. Au pire, si vous ne pouvez pas m’offrir ça, souhaitez-moi que cela continue, que rien ne s’arrête, ni l’engouement du public, ni l’énergie, ni l’ego surdimensionné. Reste que moi je vous souhaite le plein de rires pour 2013.
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