Attiré par le dessin depuis l’enfance, je suis comme envoûté et intrigué, lorsque je découvre les premières fresque qui apparaissent sur les murs de l’agglomération Havraise fin des années 1980.
Je pensais alors que seuls les Afros-Américains étaient assez cools pour peindre de cette manière: ça allais bientôt changer.
A cette époque: la culture Hip-Hop m’était inconnue, elle s’installait doucement en France… Il n’y a encore que 6 chaines à la télé, très peu de gens ont inernet et seuls quelques rares films Américains laissent apercevoir ce moyen d’expression !
En 92 dans ma ville Montivilliers, je rencontre JAM’S.M (Dile) qui m’oriente vers le Hip-Hop: il s’intéresse à la culture Américaine comme le basket, la steet dance, le graffiti… et il dessine aussi alors on deviens vite potes.
En 94, la grande rencontre qui va tout changer est celle avec Etienne.D (Tone-Reve-Ever-Signe-Dream*RA crew*)(repose en paix!!).
On est dans la même classe et il me montre les dessins de ses potes Nefase-Arsen-1Peck… et c’est la grosse claque !!!
Déjà la fibre Hip-Hop m’a vite contaminé mais là: j’avais devant les yeux un style de fou, mais surtout la possibilité de rencontrer les premiers graffeurs Havrais. C’est précisément à ce moment là au plus profond de moi que je trouve ma vocation.
Merci « Etienne »!! pour les heures passées à m’avoir enseigner le Tag et le Graff pendant les cours ainsi que toutes ces rencontres grâce à toi, comme Jimmy.R (Acide-Phyn-*3SP – Ra Crews*) dont j’étais déjà fan de ses dessins, mais aussi: Jenner-Past-Momo-Homer-Jace-Kerp.
Quelles rencontres !!!
Très vite arrivent mes premières peintures avec Dile dans les endroits abandonnés où le résultat est loin de celui sur papier, mais la motivation est là !! Je vie et ne pense qu’au Graff. Avec le temps et les conseils des anciens, ma technique s’améliore ! Les premiers plans payés commencent à tomber, les allers-retours Le Havre-Paris pour chercher les bombes à Génération 400ML s’enchainent et avec le reste des bombes, je peins gratos.
C’est surtour dans mon quartier d’origine : Les Neiges, en compagnie du LBDZ où j’ai la chance de peindre en toute tranquilité et de progresser sur mes graffs.
La culture Hip-Hop explose dans les terrains, l’ambiance est bonne et le mouvement s’amplifie, je rencontre à ce moment là : Aske-Preum’s-Jados-Enos-Eskrp-Akro-Bside-Kesta-Vislar-Otib-Pares-News-Sher-*15fU-Skp-Nsa-Gsm-3Ks Crews.
A ce moment là : il faut imaginer qu’après avoir terminé une peinture, en sachant le risque éphémère, il faut rapidement l’immortaliser par la prise d’une photo, souvent avec un appereil photo jetable et c’est seulement après avoir fait développer la pellicule que l’on découvrait le résultat où la qualité n’était pas toujours au rendez-vous !!!
Mais cette période reste la meilleure.
Dans les années 2000, grace à Olivier qui crée l’association « Cap’s », on obtient des murs autorisés par la ville du Havre ! Il y a de la place et ça peint partout. Le Graff devient alors un phénomène de mode et une multitude de graffeurs apparaissent le temps d’une soirée parfois.
Avec les années, j’abandonne de plus en plus les lettres pour le dessin, les sensations sont différentes mais me permettent de continuer ma passion… Tout devient plus facile, plus rapide avec l’arrivée du numérique et d’internet.
Là ù le fait de s’exprimer sur un mur était surtout réservé aux graffeurs, le Steet Art apparait et laisse place à plusieurs artistes qui profitent de la vague pour sortir leur art de l’anonymat.