Sa vie fut éclair. Le journaliste né au Havre a juste eu le temps de voir éclore son talent d’écrivain et poète. Son éphémère notoriété au Havre et dans le monde littéraire est brisée par sa mort précoce, à 26 ans, de la fièvre typhoïde contractée lors d’un voyage en Algérie.
À sa mort, un buste, sculpté par Antoine Bourdelle, sera érigé au Square Saint-Roch, et inauguré par Maurice Barrès. On peut toujours voir le buste dans ce square, avec mention du titre de l’un de ses recueils de poèmes, Les Brumes (1883).
De son œuvre restent des vers sensibles, comme :
« Je suis né, ô bien-aimée, un vendredi treizième jour d’un mois d’hiver, dans un pays brumeux, sur les bords d’une mer septentrionale. Pourtant, les flots qui battaient ma porte étaient d’un vert pâle, pareils à un espoir incertain, et plusieurs espérèrent en moi dans mon enfance. Mais ils espéraient encore, que dès longtemps déjà je n’espérais plus.
Le vent, en s’engouffrant dans la cheminée, me disait des chansons lugubres, pleines d’un mystérieux ennui, et quand je me promenais les soirs sur la grève, les vagues venaient me saluer l’une après l’autre, monotones et isochrones, avec des bruits toujours aussi tristes, comme une succession de maximes de la Rochefoucauld… »
Olivier Bouzard