Jean-Charles TacchellaRéalisateur

Fils d’un agent maritime d’origine génoise (Italie), Jean-Charles Tacchella fait ses études à Marseille où, très jeune, il se passionne pour le cinéma. À la Libération, il part pour Paris et, à 19 ans, entre à la revue L’Écran français. Les plus grands réalisateurs y collaborent alors : Jean Renoir, Jacques Becker, Jean Grémillon, entre autres. Il y fait la connaissance d’André Bazin, de sept ans son aîné, de Nino Frank, Roger Leenhardt, Roger Therond, Alexandre Astruc.

Il devient l’ami d’Erich von Stroheim, d’Anna Magnani, de Vittorio De Sica et crée avec Henri Colpi un mensuel Ciné Digest.

En 1948, Tacchella fonde avec André Bazin, Jacques Doniol-Valcroze, Alexandre Astruc, Claude Mauriac, René Clément et Pierre Kast, un ciné-club d’avant-garde « Objectif 49 », dont le président est Jean Cocteau. Ce ciné-club, qui devait être le berceau de la Nouvelle Vague, organise le Festival du Film Maudit, à Biarritz en 1949 – le premier festival du film d’auteur. Cette année-là, Tacchella est engagé comme gagman par le producteur Pierre Braunberger. Il commence à travailler anonymement à des scénarios, notamment Demain, il sera trop tard de Léonide Moguy avec Vittorio De Sica. Il collabore également à la télévision alors naissante, en imaginant la première émission à laquelle participe le public. Puis il abandonne le journalisme.

Marié en 1950 avec Liliane Maigné (1928-2004), comédienne dont il aura deux fils: Xavier Tacchella (1951-2013[réf. nécessaire]), auteur, et Bertrand Tacchella (1954-2018), peintre. Ils divorcent en 19561.

Yves Ciampi fait appel à lui pour écrire des films : Les héros sont fatigués, Typhon sur Nagasaki, entre autres.

De 1955 à 1962, il signe une vingtaine de scénarios, dont : La Loi, c’est la loi de Christian-Jaque, Voulez-vous danser avec moi ? de Michel Boisrond, Le Voleur de Tibidabo de Maurice Ronet, La Longue Marche d’Alexandre Astruc, entre autres. Avec Gérard Oury, il écrit plusieurs scénarios, notamment celui de Le crime ne paie pas et la première version de La Grande Vadrouille. Son film préféré de cette période est Les Honneurs de la guerre de Jean Dewever.

Au début des années 1960, Tacchella interrompt sa carrière de scénariste et prépare des projets de films qu’il veut réaliser lui-même. Plusieurs de ces projets échouent et ce n’est qu’en 1969 qu’il tourne son premier film en tant que réalisateur, Les Derniers Hivers, film de 23 minutes avec trente acteurs. En même temps, il se passionne pour de nouvelles expériences : feuilletoniste à la télévision (en 1965–66, il écrit quarante heures de télévision parmi lesquelles le populaire Vive la vie). Il devient aussi auteur de théâtre (trois de ses pièces sont jouées au Théâtre Mouffetard). Mais Les Derniers Hivers impose Tacchella comme réalisateur.

Deux ans plus tard, il tourne son premier long métrage, Voyage en Grande Tartarie, une œuvre assez sombre mettant en vedette Jean-Luc Bideau et l’actrice québécoise Micheline Lanctôt.

Tacchella change de registre avec son second film Cousin, cousine, une comédie douce-amère dans laquelle on retrouve Victor Lanoux, Marie-Christine Barrault et Marie-France Pisier. Le film est non seulement un des grands succès de l’année en France, mais il conquiert également le grand public américain de manière spectaculaire. En témoigne le fait, peu banal pour un film français, que Cousin, cousine décroche trois nominations aux Oscars (meilleur film étranger, scénario et actrice pour Marie-Christine Barrault) et fera l’objet d’un remake par Joel Schumacher en 1989. Il faudra attendre Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain vingt-cinq ans plus tard pour y voir battus ses records d’un film français.

Les films suivants de Tacchella se situent dans un esprit analogue à Cousin, cousine, sans nécessairement obtenir le même niveau de popularité : Le Pays bleu avec Brigitte Fossey, Il y a longtemps que je t’aime avec Marie Dubois et Jean Carmet, Croque la vie avec à nouveau Brigitte Fossey ainsi que Bernard Giraudeau et Carole Laure.

En 1984, les habitants de son Escalier C font du film un témoignage d’une époque, d’une génération et d’une façon de vivre, tout en s’inscrivant dans la tradition du cinéma français (les habitants de l’immeuble où se déroule le Crime de Monsieur Lange).

Membre du Conseil d’Administration de la Cinémathèque Française depuis 1981, Président en 2001 et Président d’honneur depuis 2003.

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