Bon, cette fois ça y est ! Enfin seul ! Bien sûr, quitte à passer pour le plus philantrope des hommes, il est facile de se débarrasser du reste de la troupe!
Tous les prétextes sont bons pour vivre une aventure en solitaire : les créneaux disponibles, les choix des textes, l’absentéisme du partenaire de jeu,
les états d’âme du maestro lunatique sans évoquer évidemment la question qui fâche , et si ce n’était tout simplement qu’une question d’égo surdimensionné ? Ah le cabot ! Il l’a maintenant le plein feu pour lui tout seul, il l’a la liberté de surjouer à sa guise ! Oh diable la sobriété ! A moi les grands espaces !
Oui mais…Et les grands noms de la littérature qu’en fais-tu malheureux ?
Tu crois que Tchekov, Hugo ou Céline vont te laisser les coudées franches ?
Alors ? Pour être complètement face à toi-même, spécimen du nombrilisme, tu entreprends un travail d’écriture : oui, tu as désormais l’outrecuidance de
tout contrôler…Tu t’amuses à semer le trouble et brouiller les pistes en construisant des récits aux titres énigmatiques : Onze-05-85 , des taupes et des hommes…Tu explores même la mise en espace sans scénographie….
Allez tiens, le son et la lumière deviennent superflus et la régie n’est plus qu’une boîte noire abandonnée…
Au fait , pourquoi Compagnie W ? Tu es seul ! Et on peut même te prédire un destin de pauvre cow-boy solitaire ! A se demander si un hypothétique public est d’une quelconque utilité ?
Où vas-tu t’arrêter ?