Casimir Delavigne
Casimir Delavigne Ecrivain
1793 – 1843

On le connaît pour la statue dressée devant le Palais de justice du Havre, assis et drapé comme l’a voulu le sculpteur Pierre-Jean David d’Angers. Le poète, né en 1793 au Havre d’un père devenu armateur mis au cachot le jour même de la naissance de son fils (il aidait – contre de petites fortunes – des « émigrés » à revenir d’Angleterre pour rejoindre les Vendéens), rejoint le lycée Henri-IV à Paris quand il n’a que 8 ans. L’écriture de vers est sa passion. Ceux écrits pour la naissance en 1811 du fils de Napoléon 1 er et de Marie-Louise d’Autriche le font remarquer et lui valent un « emploi » où il n’a qu’à se présenter chaque fin de mois pour toucher sa paye.

En 1814, sa composition en hymne au vaccin (La Vaccine) lui vaut l’accessit de l’Académie royale de médecine. Le désastre impérial et les lendemains de Waterloo inspirent à Casimir Delavigne les vers pour lesquels il obtiendra la gloire et les atours d’un « poète national, poète de la patrie » : courageux porte-voix d’un peuple en désarroi face à la défaite, ses premières Messéniennes (Waterloo, Les Malheurs de la guerre, La Mort de Jeanne d’Arc) suscitent l’enthousiasme. Les livres second et troisième des Messéniennes confortent la popularité de celui qui devient bibliothécaire de la chancellerie puis du Palais-Royal, emplois sûrs qui le laissent libre d’écrire. La révolution de 1830 lui offre l’occasion d’un nouvel hymne à la gloire du peuple, La Parisienne, chant populaire qui eut grande vogue.

Au théâtre, il enregistre des succès avec ses pièces dont Les Vêpres siciliennes (qui inspirèrent Balzac), Les comédiens, Louis XI ou L’école des vieillards. Sollicité pour mettre son patriotisme au service de la politique, Casimir Delavigne a constamment refusé d’entrer à la chambre des députés. Il déclina même la Légion d’honneur.

Casimir Delavigne souffrit de douleurs du foie durant les dernières années de sa vie. Celui qui l’avait supplanté dans le cœur des Français, Victor Hugo lui-même, prononça l’éloge funèbre. Considéré de son temps par ses pairs comme « insurpassé et insurpassable », il est pourtant oublié de nos jours.

Olivier Bouzard

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