De ses premiers accords à 15 ans jusqu’à ses projets actuels, notre invité a façonné son univers entre Normandie et Angleterre, entre punk-rock et chanson française. Porté par les rencontres, la curiosité et le goût des mots, il revient avec nous sur son parcours, ses influences et l’évolution de son travail d’auteur-compositeur.

Comment es-tu arrivé à faire de la musique ?
J’ai commencé vers l’âge de 15 ans, après avoir consacré mon temps libre principalement au sport.
Mes premières envies, déclenchées par des copains musiciens du lycées, se sont cristallisées autour de l’écriture de chanson, activité qui me paraissait être la plus intéressante et la plus stimulante.
Après quelques mois passés sur une guitare acoustique qui trainait dans la maison, je pouvais m’adonner à écrire mes premiers textes en anglais,

Quels ont été tes premiers projets ?
Mon premier projet structuré a été le groupe Linoleum, très inspiré de la musique Punk-rock.
L’idée de base était de se réunir, mon frère et moi, avec 2 autres musiciens (frères aussi – mais déjà plus expérimentés dans la pratique musicale), en leur faisant jouer un nouvel instrument, afin qu’on soient tous à peu près au même niveau 🙂

Comment a évolué ton groupe Linoleum ?
J’ai quitté le groupe assez rapidement pour partir en angleterre poursuivre mes études.
Le groupe a continué avec des nouveaux membres et a fait 2 albums.
J’ai continué à leur founir des compositions depuis l’Angleterre, qu’un autre pote chantait

En Angleterre, comment ton projet musical a-t-il évolué ?
Après avoir écouté et joué énormément de punk rock, j’avais envie d’élargir mon champ musical, de découvrir d’autres horizons et de revenir à des sons plus pop-rock et variété.
J’ai eu aussi envie à cette époque qui voyait naître les premiers bébés chez nos copains, d’écrire des chansons pour enfants.
C’est d’ailleur une des premières choses que j’ai faites en Angleterre, avec une chanson qui s’appelle « En retard à l’école » dans laquelle je décris 2 petits enfants sous la forme d’anges, et qui vivent au milieu des animaux de la ferme

Quel est ton processus de composition ?
J’ai vraiment 2 approches principales : soit je pars d’une phrase qui me plait dans un livre, un journal, ou que j’entends, soit je joue sur ma guitare acoustique une suite d’accords ou de notes qui me plaisent, sur lesquelles je vais progressivement ajouter des idées de textes.
En tout cas j’essaie désormais, dès qu’une idée me plaît, d’aller tout de suite au bout de la chanson en écrivant la structure la plus aboutie possible.
Puis je reviens dessus pendant quelques jours pour la finaliser et rédiger précisément la partition

Tu es passé de l’écriture de tes chansons en anglais au français : quelle en était la raison ?
Dès mon arrivée en Angleterre j’ai eu un déclic pour le français. Plus je progressais en anglais, plus l’écriture de chansons dans cette langue me paraissait limitée et inadaptée pour faire passer ce que j’avais envie de dire.
Dans le même temps, je me suis plongé de manière quasi scientifique dans l’œuvre de Brassens.
ça m’a donné une envie folle de tout faire en français.

Quels sont les thèmes abordés dans tes chansons ?
J’adore aborder la géographie normande, la cuisine, et les relations parents/seniors/enfant.
Avec en général une petite pointe d’humour et de nostalgie

À ton retour en France, comment ton projet a-t-il évolué ?
J’ai fini mes études à Paris puis j’ai commencé à travailler.
J’ai d’ailleurs fait un passage dans la maison de disques Trema où sévissaient à l’époque Enrico Macia, Sardou, Dionysos…Expérience intéressante pour voir l’envers du décor.
J’ai petit à petit rencontré de nouveaux musiciens.
J’ai construit avec eux une formation davantage « Backing band’ qui m’accompagnait sur mes compos.
Nous avons fait quelques concerts à Paris et au Havre au cours des années 2010

Quelle a été l’évolution entre les trois albums ?
Je crois que le premier album est très marqué par la rupture avec ma copine de l’époque, ma vie étudiante, le cinéma de Klapish et mes influences punk-rock dans les compos.
Le deuxième fait vraiment un focus sur la Normandie, les textes sont peut-être un peu plus marqués par l’influence de Brassens notamment sur « Ciel Normand », et la musique par l’album Stadium Arcadium des Red Hot Chili Peppers que j’écoutais énormément.
Et j’ai aussi replongé un peu dans l’anglais finalement avec 3 titres, sur lesquels une copine américaine chante avec moi.
Pour le troisième album Senior et Minot j’avais envie de sons un peu plus électro et de textes plus simples.
J’ai souvent l’impression en écoutant les premiers disques que les structures et les phrases sont bien compliquées pour pas grand chose 🙂

Peux-tu nous expliquer ta rencontre avec Tom Keren ?
Pour faire la promotion du dernier album, j’avais envie de nouvelles collaborations, de nouvelles rencontres.
J’ai mis une annonce papier au conservatoire de LH et Tom y a répondu.
On a fait connaissance et j’ai vite constaté qu’il passait son temps à jouer sur scène, un peu partout, souvent avec des instruments différents entre les mains.
Le timbre de sa voix, sa maîtrise de la loop station et des accompagnements solo guitare m’ont vraiment paru bien adaptés à ce que je voulais faire sur scène.
Étant par nature un peu énervé, son caractère très calme m’a également semblé adapté à notre duo, somme toute assez complémentaire 🙂

Comment vos deux projets vont-ils se marier ?
Pour l’instant nous prenons beaucoup de plaisir à jouer nos répertoires respectifs, et nous avons commencé quelques sessions de regards croisés sur nos nouvelles créations.
L’idée est de jouer sur scène à deux les chansons de nos albums en cours de promotion dans un maximum d’endroits.
Tom apporte une dimension plus hip hop sur mes morceaux en live, et pose sa voix plus aiguë sur les harmonies.
J’apporte quant à moi des sonorités rock acoustique sur ses titres sur scène.
Nous les jouons à deux avec une loop station, une guitare acoustique et une guitare électrique.
Nous avons aussi un morceau où Tom fait de la clarinette.

Quelles sont les dates de concerts que vous allez nous proposer ?
Nous jouons à la Singerie le 21/11, au Aub’Art le 5/12 et aux Halles Gourmandes de Coty le 12/12.

Avez-vous un projet d’album ensemble, et comment travaillez-vous sur la composition et l’écriture d’une chanson ?
Nous réfléchissons à un album commun à travers nos sessions de regards croisés.
Nous testons des mélodies et des arrangements en répétition, et commençons à mettre de côté des chansons qui nous plaisent à tous les deux.
Chacun fait part à l’autre de son ressenti et de sa vision artistique du titre pour le façonner et en faire un morceau le plus abouti possible.

As-tu trois artistes de la région havraise à nous présenter et que tu apprécies ?
J’ai découvert récemment Job par l’intermédiaire du BDA et j’ai trouvé son travail super, notamment ses clips et son engagement pour les causes sociales comme le harcèlement scolaire.
Je suis également le groupe Pink Flamingos dans lequel joue mon frère Jiel depuis longtemps, et qui revient d’une très belle tournée en Europe.
Enfin je dirais Cha-man, qui est batteur, chanteur et compositeur.
Il a rejoint notre groupe Châtaigne dans lequel jouent aussi Tom et mon frère pour des reprises et des créations.
C’est une super collaboration qui a démarré sur les chapeaux de roues avec un concert à la Transat Café l’Or en octobre dernier où nous avons joué devant près de 3000 personnes !
Nous sommes en train de programmer d’autres dates pour 2026
Entretien réalisé par Grégory Constantin






