Après avoir effectué ses premiers pas artistiques au Havre, Pauline Fondevila est aujourd’hui une artiste aux multiples facettes bercée par sa passion pour le dessin, la musique et l’écriture. Aujourd’hui, elle nous raconte son parcours et nous en dit plus sur son livre récemment sorti et sa prochaine participation à une biennale en Norvège. 

Bonjour Pauline, pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Pauline Fondevila, je suis née au Havre en 1972 et je vis à Rosario, ville située au bord de l’immense fleuve Paraná depuis 2007. Mon activité principale consiste à dessiner, mais j’écris et je joue de la musique aussi.

D’où vous vient votre passion pour le dessin ?

Comme beaucoup d’autres, je dessine depuis l’enfance. J’ai arrêté longtemps, puis repris quand je faisais partie du groupe Cornice ici au Havre pour faire les jacquettes de nos cassettes, nos flyers, nos affiches. J’ai continué aux Beaux Arts et plus jamais arrêté jusqu’à aujourd’hui.

Quels sont les artistes ou les œuvres qui vous ont inspirés étant jeune ?

Les ami(e)s et personnes que je croisais dans les bars, les concerts, les lieux alternatifs d’expositions du Havre qui avaient fait ou qui étaient aux Beaux Arts. J’avais envie d’appartenir à cette communauté-là. J’avais trouvé la vie que je voulais avoir, au-delà de quoi faire et comment.

Vous avez une technique et une méthode de travail particulières, d’où viennent-elles ?

Je suppose que ma formation vient de toutes mes expériences… Je suis passée par la fac de lettres, les beaux arts, le milieu alternatif post-punk des années 90, tout ça m’a donné une relation à la production aux multiples facettes.

Quel fut l’élément déclencheur pour entamer une carrière professionnelle ?

Mon passage par Barcelone et la résidence internationale « Hangar », le fait de travailler avec une galerie… Mais je peine encore à me voir réellement professionnelle…

Durant votre carrière, vous avez travaillé sur des projets et des supports très différents. « L’encyclopédie du naufragé » est-il le projet artistique qui vous représente le mieux ?

C’est vrai qu’il mêle texte et dessin, c’est une sorte de journal de naufragée. Je l’ai écrit et dessiné dans mon atelier à Rosario à un moment de ma vie où la question du naufrage me travaillait pas mal. Plus que moi vraiment, je peux dire qu’il représente assez bien certaines de mes obsessions.

Vous participerez prochainement à la biennale d’art contemporain « Momentum 10″ en Norvège où vous présenterez « La Promesse de la mer », pouvez-vous nous en parler ?

C’est l’adaptation en norvégien de l’installation que j’avais créée au Havre à l’occasion d’Arts-Le Havre, une fugace biennale d’art contemporain qui a eu lieu en 2012. C’était une pièce constituée de phrases écrites sur les voiles des optimists qui naviguent tous les jours sur le bassin du commerce. Depuis, je l’ai reprise maintes fois, dans différents contextes, différentes langues. Et en juin ce serait sur un fjord à Moss, je suis très heureuse de cette invitation !

En cherchant sur internet des informations vous concernant, nous trouvons assez rapidement des vidéos de Perro Fantasma. Pouvez-vous nous parler de ce groupe ?

C’est mon groupe ! Nous avons sorti un disque sur le label indépendant argentin Polvo Bureau et nous faisons des concerts depuis un an environ. Plus particulièrement mon rôle y est de chanter, d’écrire les paroles des morceaux, et de dessiner les pochettes, les flyers, en noir et blanc, comme du temps de Cornice, du Havre, et donc ça boucle la boucle, c’est assez émouvant…

Vous vivez maintenant en Argentine, est-ce votre carrière artistique qui vous a emmené de l’autre côté de l’atlantique ?

Oui, j’y suis allée pour une exposition en 2006. Puis retournée par le truchement d’une bourse de création l’année suivante. Je suis tombée amoureuse, j’ai eu un fils, je n’en suis plus repartie.

Aujourd’hui, quel est votre attachement à la ville du Havre ?

C’est ma ville natale, la ville où je me suis formée, la ville où j’ai connu de grands amours, et l’aventure de la musique, des beaux arts… c’est ma ville préférée.

La ville du Havre aura t-elle la chance de voir votre travail prochainement ?

Rien n’est prévu…

Votre actualité est très chargée puisque vous avez récemment sorti un livre en Argentine. De quoi s’agit-il ? 

C’est un petit roman à la première personne, très court qui s’appelle « Cinq jours à Colón », et qui en quelque sorte est la suite du journal de naufragée dont je parlais plus haut. Une suite un peu spéciale qui éclaire le moment juste avant : comment décide-t-on de partir à la dérive et donc d’une certaine manière de s’exposer au risque du naufrage ? Est-ce qu’il existe des naufrages volontaires ? Et si oui, comment se prend une telle décision ? Bon, c’est une sorte de résumé rapide !

Ce livre sera t-il édité en France ?

Ce n’est pas d’actualité !

Pour finir, pouvez-vous nous citer 3 artistes de la région Havraise que vous aimez particulièrement ?

Alors, en pensant particulièrement au dessin… François Trocquet, Laurence Drocourt et Charles Alexandre Lesueur.

Entretien réalisé par Grégory Constantin Avril 2019

Aimez et aidez le boulevard des artistes en un coup de pouce 

ARTICLES CONCERNANT PAULINE FONDEVILA

EVENEMENTS CONCERNANT PAULINE FONDEVILA