Après avoir fréquenté les studios télés pendant de longues années pour jouer dans plusieurs séries de télévisions comme « Premiers Baisers » ou encore « Navarro », Anthony Dupray sera sur les planches de la Grande Comédie à partir du 3 Mai pour jouer la pièce « Derniers Baisers ». Le comédien nous a accordé un long interview dans lequel presque tout a été abordé.

D’où vous viens cette envie de monter sur scène ?

Mon père travaillant au service culturel de la ville du Havre, j’ai eu la chance d’assister à une multitude d’évènements. En fréquentant ce milieu, j’ai aussi travaillé pour installer les scènes.

Quels sont les artistes que tu admirais à l’époque ?

Elvis Presley m’a beaucoup impressionné et Robert De Niro m’a décidé à faire ce métier. J’ai beaucoup apprécié Gabin, Ventura et Delon. Il y a aussi Pierre Richard, Louis de Funès et Depardieu.

Et aujourd’hui, quels sont les artistes que tu apprécies ?

Même si j’aime la génération oubliée, parmi les actuels j’apprécie particulièrement Vincent Cassel. Il y en a d’autres.

Tu es parti à Paris en 1992. Quelle est ta première expérience ?

Après m’être inscrit dans une agence de publicité, j’ai réalisé mon premier casting pour une publicité réalisée par Etienne Chatillez. D’ailleurs, j’ai une anecdote à ce sujet : j’ai fais un aller-retour en train pour une séance qui a duré 3 min. Sur le coup, j’étais très déçu pensant que c’était mauvais signe puis finalement j’ai été pris. Ensuite, je me suis « pris au jeu » et j’ai eu envie de poursuivre.

Que retiens-tu de l’aventure « Premiers Baisers » ?

Cela m’a permis de devenir comédien et m’installer à Paris. Sur le plan professionnel, j’ai beaucoup appris car c’était très exigeant. Il fallait apprendre des textes en très peu de temps.

Côté musique, as-tu encore des porjets ?

Non, j’ai mis cet aspect entre parenthèse car j’ai déjà beaucoup de travail sur d’autres projets. J’en ai fais par plaisir avec des potes mais je n’ai pas cherché à me produire. Si un jour une chanson me touche énormément, peut-être que je referai un titre.

Ensuite, tu as intégré la série Navarro. Il me semble que ta rencontre avec Roger Hanin t’a beaucoup marqué ?

Ah oui ! Ce fut une chance de travailler avec lui. C’est un acteur formidable et un grand monsieur. Au fil du temps, c’est devenu un ami.

Au départ, tu étais prévu pour un remplacement de courte durée non ?

Oui je devais faire 1 ou 2 épisodes. Et là Roger Hanin m’a proposé de poursuivre l’aventure. C’est le genre de proposition qui ne se refuse pas.

Par la suite, quels sont les projets artistiques qui t’ont le plus marqué ?

Il y a eu une saga de TF1 qui s’appelait « Le Bleu de l’océan ». J’ai tourné avec Mireille Darc qui était une femme d’une incroyable douceur et d’une gentillesse fabuleuse. Une super actrice qui a joué avec les plus grands. C’était vraiment une belle rencontre.
Et aussi une série décalée « Dead Landes » sur France 4, le tournage était très cool avec les réalisateurs François Descraques et François Uzan.
Dernièrement, j’ai tourné avec Catherine Marchal dans la série « On va s’aimer » sur France 2. C’était vraiment une belle équipe.

Côté théâtre, tu es actuellement sur les planches pour « Derniers Baisers ». As-tu joué beaucoup d’autres rôles ?

Non, très peu. Dernièrement, j’ai joué dans une pièce et c’est à ce moment que j’ai réalisé avoir raté quelque chose. Du coup, j’ai envie de poursuivre cette aventure théâtrale car j’aime vraiment beaucoup cela.

Alors justement, d’où vient le projet « Derniers Baisers » ?

Je me suis rendu compte que les gens étaient nostalgiques de l’époque des année AB production. J’étais dans une période où il n’y avait pas de projet qui s’annonçait. Il se trouve que j’ai un ami d’enfance Benoït avec qui j’en ai discuté et qui m’a dit « Tu devrais faire un spectacle sur ces années là ! ». Au départ, j’étais parti sur l’idée d’un one-man show. Puis, en discutant avec Franck Le Hen, l’auteur de ma dernière pièce de théâtre, il s’est montré intéressé et m’a envoyé dix pages dès le lendemain. Ensuite, nos rdv se sont enchaînés et nous avons finalisé le projet en un mois et demi. Et j’ai aussi participé à la recherche d’une maison de production, de financement, d’un lieu… Je me suis rendu du compte de ma chance d’être « simplement » un acteur car le travail en amont d’une réalisation est très compliqué.

C’est intéressant d’aborder cette expérience. Quelle est l’étape la plus difficile ?

Sans aucun doute, il s’agit du financement. Là c’est génial car nous avons été soutenus par le Fond de soutien car il s’agit d’une création. Nous avons donc rencontré Alil Vardar qui est producteur, comédien et propriétaire de théâtres à Paris dont le Palace. Après présentation du projet et quelques difficultés, il nous a rappelé un an après pour nous confirmer de l’acceptation du Fond de soutien.

Peux-tu stp nous faire un petit pitch de l’histoire ?

C’est un comédien de sitcom des années 90 qui ne tourne plus après avoir connu le succès. 25 ans plus tard, il accepte une rencontre organisée par des fans. Au-delà des références à la trajectoire et aux anecdotes vécues, il y a un vrai fond avec des messages de tolérance et de respect entre des personnes issues d’univers différents.

Ce n’est donc pas une adaptation avec le sitcom d’AB productions ?

Non, pas du tout. On a choisi ce personnage car il est basé sur mon propre parcours mais son histoire peut être transposée à d’autres artistes.

Quelle est la part de moments vécus ?

C’est difficile à dire mais il y a un mélange équilibré d’anecdotes et de créations.

Peux-tu nous parler des comédiens qui t’accompagnent dans cette pièce ?

Il y a Magalie Madison qui jouait avec moi dans « Premiers Baisers ». Elle jouait le rôle d’Annette, personnage central de cette série avec cette voix particulière. Il y a aussi Caroline Gaget qui joue la fan pure et dure. L’autre comédien est Matthieu Nina qui va participer à sa première pièce.

Hormis le théâtre, as-tu d’autres projets prévus ?

Une autre pièce est en train de voir le jour mais la concentration est sur « Derniers Baisers » qui m’occupe beaucoup. Il y a 60 dates donc entre la promotion et les représentations, c’est vraiment la priorité.

Donc ta carrière s’oriente vraiment vers le théâtre ?

Alors je vais te répondre oui et non. Oui car j’aime beaucoup, et non car ce métier est imprévisible et dépend des projets/opportunités qui se présentent.

On va parler un peu de tes projets en dehors du milieu artistique. Il m’a semblé, qu’il fut un temps, tu avais un projet sur le sport au Havre.

Oui, j’avais un projet d’un lieu qui allie l’aspect artistique et le sport. Cette idée m’est venue car j’ai tiré bénéfice du karaté pour mon métier sur l’aspect concentration. J’avais d’ailleurs rencontré la mairie avec qui on avait abordé le sujet mais j’ai été appelé sur un projet donc cela ne s’est fait pour le moment.

Merci pour la transition pour la question suivante : quel est ton rapport avec la ville du Havre ?

Principalement ma famille et mes proches, je reviens pour les voir. J’ai des potes ici et j’aime la ville. Evidemment, je préfère venir lorsque le soleil est présent. J’aime beaucoup aller courir à la forêt de Montgeon. Je la connais beaucoup car j’ai grandi dans le quartier du Bois de Bléville. Tout n’était pas facile mais il n’y avait pas tous les problèmes que l’on connaît aujourd’hui. A cette époque, il n’y avait pas de jugement, d’à priori, de religion… Dans l’ensemble, tout le monde s’aimait et vivait en harmonie.

Pour terminer, peux-tu nous présenter 3 artistes de la région Havraise ?

Le premier c’est Akim Omiri il fait du stand up, c’est un super comédien très talentueux avec qui j’ai joué pour un projet vidéo. Le deuxième c’est David Karsenty que j’apprécie et le dernier Little Bob qui était quand j’étais gamin la référence.

Entretien réalisé par Grégory Constantin et Sébastien Gervais  Avril 2019

Aimez et aidez le boulevard des artistes en un coup de pouce 

ARTICLES CONCERNANT Anthony Dupray

EVENEMENTS CONCERNANT Anthony Dupray