Bonjour Anouk, peux-tu te présenter ?
Quel était ton rapport avec l’art étant jeune ?
Je suis issue d’une famille multiculturelle, ma mère est hollandaise d’origine indonésienne, professeure de danse Afro-cubaine et Afro-jazz, et mon père est français et pratique le Kendo (art martial japonais). J’ai grandi dans un mélange de toutes ces cultures. J’aimais beaucoup dessiner et danser étant petite (c’est d’ailleurs toujours le cas! )
Quel a été ton parcours scolaire ?
Dès le lycée je me suis tournée vers une filière artistique (fortement poussée par mes parents). J’ai fait un Brevet de Technicien graphiste maquettiste à Roubaix puis un Bachelor en graphisme à l’E.S.A Saint-Luc à Tournai en Belgique.
Comment s’est fait ta rencontre avec le Paper Art ?
Peux-tu nous expliquer ce que c’est le Paper Art ?
On pourrait le traduire en français par « Art du papier », ça désigne toutes les formes d’art utilisant le papier pour créer des objets en 2D ou 3D.Il trouve ses origines dans l’origami ( ORU << plier >>, KAMI << papier >> ) l’art du pliage de papier ancestral né en chine. Cette discipline consiste à créer des objets uniquement avec du papier plié.
Moi j’utilise le papier de façon différente, il peut être découpé, collé, superposé, courbé pour créer des objets en volume.
Le Paper Art fait-il partie de la même famille d’art que l’origami ?
Quels sont les artistes de Paper Art qui t’ont inspirés et que tu admires ?
Comme cité plus haut, durant mes années d’études je m’inspirais déjà beaucoup de Paper Artists.
Zim & Zou, la base de la base, ça fait 10 ans que j’admire leur travail. Ce sont pour moi les maîtres du papier.
Maud Vautour, elle est incroyable dans les motifs qu’elle crée en superpositions de papiers.
Mickael Velliquette, je l’ai découvert récemment et c’est un coup de coeur, il crée des statues absolument sublimes.
et sinon j’admire tout autant ces Paper Artists français : Charlotte Sagory, Atelier Bolide, Ebaki Paper, Lila Poppins, Laurianne Sainty, Anaïs Herd-Smith, Nonitt, (je ne cite que les français car à l’international j’en connais une cinquantaine).
Comment t’es tu formée à cette forme d’art ?
A quel moment t’es tu consacrée uniquement à cet art ?
Mon envie de me mettre à mon compte était forte ces dernières années, je me voyais m’établir comme graphiste-illustratrice. En 2019 quand j’ai vu que mes créations plaisaient sur les réseaux sociaux je me suis dis que j’avais peut être ma carte à jouer en me spécialisant dans le papier. Et c’est un pari gagné, je ne regrette pas une seconde et j’adore ce que je fais.
Quel est ton processus de création ?
Où as-tu exposé ?
Quel est le thème de ton exposition à la maison de l’étudiant ?
J’ai choisi le thème de l’océan car c’est un élément qui fait partie de ma vie depuis maintenant six ans, j’ai vécu à bord d’un voilier durant quatre ans avant de venir au Havre. J’y mélange des souvenirs plus ou moins récents comme les coraux lors d’un voyage familial en Indonésie en 2010 ou bien Simone la tortue, références aux tortues que nous croisions lors des navigations sur les côtes des Canaries.
Pourquoi as-tu nommé la tortue que tu as créé Simone ?
Ce n’est pas moi qui l’ai appelé ainsi, ce sont les internautes. En fait j’ai commencé la tortue en septembre et je postais souvent des photos d’elle, mes followers étaient vraiment enjoués de voir sa progression. Puis est arrivé le confinement de novembre et j’ai demandé aux internautes des suggestions de noms. J’en ai eu une trentaine. J’ai sélectionné mes quatre préférées et j’ai laissé les gens voter. Simone est arrivée loin devant Rikau, Maurice et Luli.
Est-ce possible d’acheter les créations exposées à la maison de l’étudiant ?
Tu as récemment réalisé la vitrine d’Optique de ville, ce sont des prestations que tu proposes régulièrement ?
C’était ma première vitrine et j’ai adoré. J’ai plutôt l’habitude de travailler sur des mises en scène miniatures pour mettre en valeur des produits ou des marques, c’était un challenge pour moi de travailler en grand, et j’espère avoir d’autres occasions de travailler sur des projets similaires.
Les périodes de confinement ont-elles été des périodes productives pour toi ?
As-tu des projets dans les prochains mois ?
Oui, des jolis projets se préparent tout doucement mais je n’aime pas dévoiler quand les projets ne sont pas bien amorcés. Par contre quand la situation se calmera et qu’il sera possible de se réunir en petit comité, j’aimerais mettre en place des ateliers créatifs.
Peux-tu nous présenter trois artistes de la région que tu apprécies ?
Entretien réalisé par Grégory Constantin janvier 2021
Contribution à la rédaction Fabrice Autret