Après 13 ans d’existence, les  « MoZ’aïque Sessions » laissent place aux «Nuits Suspendues»,  les 21, 22 et 23 juillet 2023. Nous avons reçu Jérôme Le Bay, directeur du festival et de la programmation artistique, pour en savoir un peu plus sur la première édition de ce nouveau festival musical qui nous réserve de belles surprises.

Bonjour Jérôme, un an après nous nous retrouvons non pas pour les « MoZ’aïque Sessions » mais pour le festival  « Les nuits suspendues » qui commence le vendredi 21 juillet aux Jardins suspendus et se terminent le 23 juillet . Pourquoi avoir changé de nom et de formule ?

Après treize années de festival Moz’aïque, la volonté de changement et les différentes observations que l’on a pu faire durant ces quatre dernières années, entre 2019 et 2022 (années perturbées par le Covid comme tout le monde le sait,  on a fait les MoZ’aïques sessions, les musico jardins et pas mal d’autres choses),  il y avait une idée de redynamiser le côté festif du festival. Quant au changement de nom, c’est une volonté municipale qui s’est faite dans  d’autres festivals aussi . C’est aussi bien entendu le clin d’œil  « nuits suspendues » et « jardins suspendus » qui a primé.

Comment va se dérouler cette édition 2023 ?
Elle va démarrer le vendredi et le samedi, les portes ouvriront à 18h et fermeront à 2h du matin, ce qui est une nouveauté car avant on fermait plutôt vers 00h30-01h.
Ce qui va changer c’est l’ambiance et l’offre que l’on va apporter aux festivaliers car l’an passé, on avait mis un espace pour que les gens puissent boire un verre entre les concerts et là, on fait vraiment un village festif. Il y aura une belle proposition gastronomique dans tous les cas qui réunira de la Junk food, un bar qui proposera des cocktails, un caviste, le barbare qui proposera les bières et autres d’où le fait de pouvoir accueillir les gens dans un espace beaucoup plus convivial. Il y aura des petits salons qui seront aménagés pour les personnes souhaitant se poser pendant ou entre les concerts et puis il y aura surtout une scène électro, ce qui n’était pas le cas l’année dernière. Cette année on aura une scène qui prendra vraiment de la hauteur avec une programmation vraiment dédiée aux DJ. Chaque dernier concert de fin de soirée sera produit par un DJ.
Quelle est la ligne artistique de ce festival ?

On ne change pas fondamentalement l’ADN de la programmation qui a toujours été celui du festival depuis 2010. On va retrouver de la soul, du rock, du blues, du jazz, de la musique latino donc ça, ça ne change pas. On va également garder le côté découvertes et des artistes déjà bien installés sur les scènes internationales. Cette année, on fait aussi une ouverture plus importante que les années précédentes en ce qui concerne les artistes locaux et régionaux car il y a du talent. Le Havre est une ville de rock mais pas que, c’est aussi une ville de DJ, je pense à certains groupes comme Masamune qui travaillent depuis de longues années sur leurs platines et cette année, on devra leur fournir un clin d’œil. Il y aura aussi Alligator’s, c’est un nom qui ne parle pas forcément à tout le monde mais pour ceux qui connaissent bien le milieu du DJ, ce sont des anciens DJ d’Oci too cie qui a été plusieurs fois champions du monde.

Le premier concert c’est João Selva, qui est cette année la mascotte de toute la presse locale et régionale, Selva c’est vraiment le renouveau de la pop brésilienne et on est ravi de l’avoir car ce qui est sûr, c’est que lors des prochaines années, on ne pourra plus l’avoir pour des raisons économiques. Nous allons vivre quelque chose d’extraordinaire ça change vraiment les codes de la pop brésilienne avec des discours vraiment très engagés sur la nature et l’environnement, ce qui correspond vraiment aux fonds du site même et aux valeurs que défend le festival.

Qui sont les artistes qui seront présents aux sessions et pourriez vous nous les présenter ?

Il y en aura plein.  João Selva, nous avons aussi The ButtShaker, un grand concert de Soul et de Funk, avec une très belle réécriture, des mouvements modernes de la Soul qui est vraiment une des cultures musicales qui se renouvelle de plus en plus en ce moment, les frères Smith pour le 3ème concert où là? on est vraiment dans l’African B, dans la Funk très festive et très dansante, on garde aussi cette volonté d’avoir un concert sur plateau et festif en fin de soirée pour que les gens dansent. D’ailleurs à ce sujet, on va renforcer l’offre immersive, la proximité entre les artistes et les spectateurs, on supprime les chaises qui étaient devant la scène au profit de chaises qui seront sur les ailes de la scène pour permettre justement au public de s’approcher encore plus prêt de la scène et dans un espace encore plus dansant.

Il y a des artistes du Havre que l’on a vu et que l’on espère revoir les années prochaines, je pense aux City Kids qui nous réservent la sortie de leur album,  c’est un groupe havrais qui a au moins 30 ans de scène, ils sont venus faire leur travail de répétition au Magic Mirrors donc c’est une belle histoire qui s’inscrit avec eux.  Il y a des rouennais comme Captain Sparks & the royal company, c’est superbe, ils ont fait danser des dizaines de milliers de personnes dans le cadre de l’Armada.

Kaddy and the Keys qu’on a programmé plusieurs fois au Magic Mirror qui rencontre à chaque fois un succès assez incroyable et puis l’enfant du pays, qui dans son dernier article, disait qu’il avait deux rêves, celui de jouer en Guadeloupe et celui de jouer au Havre. On est content de pouvoir résoudre la deuxième solution, j’ai demandé d’organiser la première mais on va devoir attendre un petit peu. C’est Ludovic Louis qui a travaillé sur la BO du film Babylone avec Brad Pitt.  Ce sera un très joli moment pour clôturer.

Il aura aussi l’occasion de jouer devant sa famille avec des familles qui seront avec des enfants et autres pour le dimanche car ce jour-ci,

La formule du dimanche change un petit peu. Les horaires sont 11h – 20h,  donc on est vraiment dans l’esprit où dès 11h du matin, les portes du festival ouvrent, ça joue partout dans les jardins, il y aura pleins de petits groupes.  A partir de 14h, on reprendra les scènes plateau avec le Big Band à part, avec Kaddy and the Keys et pour clôturer Ludovic Louis et Mastamoun, super DJ havrais que tout le monde connaît entre autres car c’est lui qui avait créé avec Kesta,  les Famous Funky Fresh qui ont été des moments de fête assez incroyables qui eux aussi ont été accueillis au Magic Mirrors un bon nombre de fois. Et puis  nous avons tous ces petits groupes, donc les artistes locaux qui vont venir aussi chanter et mettre en ambiance les jardins le dimanche matin.

Nous avons également un partenariat avec Arte qui nous fait le plaisir de venir samedi soir nous faire son karaoké, on est une des six villes de France à pouvoir les accueillir pour ambiancer le festival.

Cette édition a des parfums un peu plus locaux, notamment avec des artistes que nous connaissons bien au Boulevard des Artistes , pourquoi ce choix ? 

Ça s’inscrit dans une logique assez normale, ce sont les artistes locaux et on aime travailler avec vous, le Boulevard Des artistes.  Nous sommes contents de pouvoir  accueillir ces artistes et les accompagner,  qu’ils puissent se mélanger à de grands noms nationaux. C’est important aussi de confronter les expériences et les scènes différentes d’où le fait que ce n’est pas parce que João Selva vient du Brésil qu’on ne peut pas le programmer, le même jour que les City Kids, Kaddy and the Keys ou encore Orange Yeti. Je trouve ça très rafraîchissant.

Comment se procurer les places des concerts et seront-elles limitées ?

A partir de vendredi uniquement place une billetterie, uniquement pour acheter au quotidien les billets qui sont souhaités.

Seuls quelques pass seront à vendre pour les personnes qui ont une carte mobilité réduite ou handicap car on a souhaité leur faciliter l’accès.

La place à l’unité pour un jour est à 15 euros et si vous êtes bénéficiaires d’un titre d’étudiant, de demandeur d’emploi ou autres, les places sont à 50 % donc à 8 euros.

Avec plus de 20 artistes, nous sommes parmi les festivals les moins chers de France.

Que proposez-vous au public pour se restaurer cette année ?

Il y aura plus de choix, des produits de la mer vu que nous sommes au Havre, des huîtres, des crustacés, des Fish and Chips, des burgers, de la restauration antillaise, des petits pains chauds cuits au feu de bois qui font des sandwichs absolument délicieux, un ami syrien qui sera présent qui fera des shawarmas et des falafels, des petites planches servies par notre caviste local qui va nous permettre de manger du saucisson et des choses comme ça, les fameuses glaces du panier de Léonie.

On a favorisé le côté local, on a eu beaucoup de demandes,  nous avons dû faire des choix et je m’excuse d’avance pour tous ceux qu’on n’a pas pu retenir.

Quels sont vos partenaires cette année et quels sont leurs rôles dans l’organisation du festival ?

Il y en a plusieurs, l’entreprise Havraise Slaud Sardet nous accompagne pour la deuxième année consécutive comme grand mécène, c’est une véritable marque de confiance que cet engagement soit renouvelé, nous les remercions chaleureusement.

Publimage qui nous accompagne dans la production des documents de communication, la production de supports de communication qui sont très importants et je les remercie. Nous avons aussi Harmonie Mutuelle qui est présente avec nous et après on retrouve des partenaires institutionnels comme la région, comité urbaine, des partenaires médias qui sont évidemment très importants comme Arte qui entre en tant que partenaire médias majeur dont nous sommes ravis car Arte national est forcément quelque chose d‘extraordinaire pour nous et puis ça montre aussi la confiance qui est faite par une chaine telle que celle-ci qui est quand même très au point et très à cheval sur la programmation musicale.

Ils seront d’ailleurs présents les trois jours avec le bus Arte qui sera sur le parvis de l’hôtel de ville. Il y aura des places à gagner pour le samedi donc pensez-y et faites un saut en bus . A l’intérieur il y aura toute une explication sur ce qu’est Arte, sur ses concerts, sur ce qu’est Arte Replay et ça va être une belle animation parallèle dès vendredi matin.

Après, nous avons les partenaires privés que sont Lia, qui nous assure la communication dans les bus, la rotation de bus différente, Berlioz piano, Le Sirius, Carrefour Market.
Tout un travail de médiation est fait avec des acteurs sociaux, des associations privées et puis les centres d’animation de la ville du Havre qui promeuvent le festival.

Comment pouvons-nous nous rendre au Festival ?

C’est relativement simple, pour les gens de la ville haute, privilégier le vélo et en plus ça ne pollue pas. Au nord du Fort, il y a un grand parking qui permet d’accueillir beaucoup de voitures, ensuite il y a quelques parkings qui existent aussi et qui sont relativement disponibles. En bus il y a les lignes 4, 5, il y a Lia de nuit aussi qui nous le permet. On va augmenter aussi la capacité de stockage des trottinettes qui sont en libre service au Havre pour permettre justement aux personnes qui le souhaitent de se rendre sur place avec ce nouveau moyen très fun qu’est la trottinette.

Pour terminer, quel est l’avenir des Nuits suspendues ?

Je n’ai pas ramené ma boule de cristal pour le deviner mais en tant que directeur de festival, on n’espère jamais un avenir maussade, on veut le meilleur des avenirs pour le projet. Je pense que c’est le résultat de cette première édition qui fera une énième évolution du festival. Rien n’est jamais acquis, il faut être très humble dans ces métiers là.

Entretien réalisé par Grégory Constantin Juillet 2023

Contribution à la rédaction Damon Spahija et Fabrice Autret

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