Comment es-tu arrivé à jouer de la guitare ?
J’ai commencé la guitare vers l’âge de 18 ans grâce à un copain qui faisait de la guitare électrique. Il m’a montré les premiers accords et je me suis lancé rapidement, sans jamais prendre de cours (trop cher à l’époque où il fallait se rendre dans une école de musique, maintenant c’est plus facile avec le déploiement des cours en ligne…)
Comment a évolué cette passion ?
En fait, j’ai été longtemps animateur en centre de vacances et la guitare, c’était le top pour séduire les filles (rires). J’ai acheté ma 1 ère guitare (une Yamaha payée 1200 francs à l’époque) avec le salaire de ma première colo. Je me souviens de la réaction de mes parents qui m’ont dit que je gaspillais mon argent car ils pensaient que je n’en jouerais jamais…
Une fois que je maitrisais les accords fondamentaux, je m’amusais à trouver les morceaux qui me plaisaient à l’oreille et je prenais beaucoup de plaisir à faire ça.
Quelles étaient et quelles sont tes influences musicales ?
Surtout françaises à vrai dire. Je me suis rapidement intéressé au répertoire de Goldman (le copain qui m’a appris les premiers accords en était fan), Bruel, Souchon, Voulzy, Roch Voisine, Francis Cabrel. Pour l’anecdote, je me souviens avoir rapidement joué du Roch Voisine car les accords étaient plutôt faciles à jouer (rires). J’étais fan de Balavoine mais à la guitare, c’est venu plus tard car plus difficile à approcher.
Je m’intéresse également à certains groupes comme U2 que je suis allé voir plusieurs fois en concert. Bruce Springsteen que je suis également allé voir cette année, je n’ai jamais vu un concert d’une telle intensité et d’une telle générosité. Pour les morceaux très folk, j’apprécie également le groupe Texas, que je suis allé voir l’an dernier. Je peux aussi te citer Genesis que j’ai la chance d’aller voir cette année. En fait, je vais très souvent voir des concerts, j’en fait entre 10 et 15 par an.
Enfin je ne peux pas te parler de mes influences musicales sans te parler des guitaristes que j’affectionne particulièrement. Entre autre Basile Leroux qui a participé à quelques albums de Goldman, Sébastien Chouart le guitariste de Mylène Farmer, Xavier Hamont qui a fait le spectacle des enfoirés pendant près de 10 ans je crois et avec qui j’ai beaucoup communiqué sur WhatsApp. Le regretté Patrice Tison, qui a participé à tous les albums de Goldman, on lui doit par exemple l’introduction du titre « Là-bas ». On s’est inspiré de son style de jeu sur le titre pour lequel j’ai collaboré… Enfin, je pourrais aussi te citer Michel-Yves Kochmann qui est le guitariste de Souchon et Voulzy. »
Tu as fait partie de plusieurs formations peux-tu nous en parler ?
De 1997 à 1999, j’ai fait partie d’un groupe au Mans (ma ville natale) ou je chantais. J’ai voulu y jouer de la guitare à l’époque mais le guitariste fondateur du groupe, qui lui était vraiment très fort, n’a pas voulu car je ne jouais pas assez bien et surtout pas en rythme.
Quelques années plus tard, en 2004 je crois, on a formé un groupe au CEM du Havre où je jouais de la guitare sèche et je partageais le chant avec une chanteuse. Je faisais beaucoup de voix « harmoniques » à l’époque et j’adorais ça. Ce groupe s’appelait les « Dinky Feever ». On répétait une fois par semaine mais on n’a jamais vraiment fait de scène à part dans le cadre des ateliers du CEM.
Tu as également participé aux spectacles du cabaret « Le cochon qui swingue ». Peux-tu également nous parler de cette période ?
J’ai fait partie de cette troupe durant 20 ans environ. Le « Cochon qui swingue » est un cabaret situé rue Massillon au Havre d’une capacité d’environ 50 couverts. Avec une quinzaine de personnes, on y jouait un nouveau spectacle tous les ans sur un thème défini.
C’était vraiment une superbe expérience, le spectacle était joué entre 10 et 15 fois par an et durait pas loin de 3H avec un entracte. Une année, on a même fait 20 représentations. Personnellement, j’y étais acteur, chanteur, parfois à la guitare ou avec des bandes-sons, un peu danseur mais il fallait me forcer… Je n’y étais pas le plus à l’aise. J’ai des souvenirs de tableaux inoubliables, avec des costumes incroyables. On arrivait à remplir la salle très facilement par le « bouche à oreille » et les gens ressortaient ravis, vraiment ! Ceux qui venaient pour la 1 ère fois prenaient carrément une gifle car ils ne s’attendaient à un tel niveau de spectacle. C’était quasiment d’un
niveau professionnel.
En plus, on disposait d’une superbe scène et d’un matériel professionnel, une vraie expérience. Cela m’a appris à me tenir sur une scène, à être à l’aise devant un micro, à être à l’aise tout court.
Le théâtre est-il toujours en activité ?
Oui après 3 ans sans activité, j’ai appris qu’un nouveau spectacle était un train de se préparer, ce sera probablement pour le 1 er semestre 2024.
Personnellement, j’ai arrêté le cabaret en 2020 car c’est une activité qui était trop chronophage à mon goût et j’avais envie de faire autre chose. J’y ai tout de même passé 20 ans de ma vie, il était temps de tourner la page.
Tu as créé en 2020 une chaîne YouTube dédiée à Jean-Jacques Goldman, que proposes-tu dans ces vidéos et pourquoi Goldman ?
En fait, pour être franc, l’idée n’est pas venue de moi. Fin 2020, je fais des séances de coaching avec un ami et il me demande « ce serait quoi ton rêve ultime ? », je lui dis que j’aimerai monter un groupe et reprendre du Goldman. De là vient l’idée d’une chaine YT. C’est d’ailleurs cet ami qui m’a aidé à faire le logo avec la guitare. Il maitrise bien mieux ces choses que moi.
Fin 2020, je me lance et créée la chaine « L’esprit Goldman » où j’ai pour ambition de montrer comment je joue les chansons de cet artiste. Au début, je pensais faire 20 morceaux et arrêter. Au fur et à mesure que je postais de nouveaux morceaux, j’améliorais mon jeu de guitare, donc j’avais envie de continuer.
Pourquoi Goldman ? C’est l’artiste que j’ai le plus vu sur scène, celui qui m’a le plus porté grâce à ses textes.
Bien au-delà de sa musique, c’est d’abord l’homme qu’il est que j’aime particulièrement. Une vie simple, pas tapageuse, jamais de méchanceté gratuite, un mec bien quoi ! Un artiste qui a consacré plus de temps à une œuvre caritative qu’à sa propre carrière… Je ne connais pas d’autre artiste comme ça.
C’était pour moi la moindre des choses de lui consacrer une chaine YT. Pour l’anecdote, en 2021, je lui ai écrit pour l’informer de cette chaine. Il m’a répondu pour me remercier de m’intéresser à ses « vieux trucs » et m’a fait part de ses influences musicales.
Comment ta chaîne a évoluée ?
En fait, j’ai la chance de transcrire facilement les morceaux que j’écoute à l’oreille, je me passe de partition. En plus, les partitions en lignes sont soit trop simples, soit fausses. Donc je me fie à mon oreille.
Puis j’ai commencé à faire un peu de théorie par le biais d’un site internet. J’ai appris comment était construit un accord, comme les faire évoluer, les accords à 4 sons, 5 sons etc. Au fur et à mesure de mon apprentissage, je me suis rendu compte que Goldman utilisait beaucoup certains types d’accords, ce qui m’a permis de décupler mon jeu et de développer un peu plus mon oreille.
Résultat : j’ai pu choper des morceaux que je n’avais jamais réussi à jouer auparavant. Ça a été l’escalade, je prenais de plus en plus de plaisir et je n’arrêtais pas de poster de nouvelles vidéos de Goldman et d’autres artistes.
Tu travailles depuis 1 an et demi sur un beau projet, peux-tu nous en parler ?
En mai 2022, je reçois un mail d’un producteur, Jérôme FAVIER, qui produit notamment la soprano Sarah BRIGHTMAN, afin de me parler d’un projet. Il m’a connu grâce à ma chaine YouTube. Il est allé voir des vidéos que j’avais posté, ce qui lui a donné une idée. On s’appelle dès le lendemain et il m’envoie un lien pour écouter le titre « Le bonheur est multicolore » dans sa version originale, juste chanté par les enfants d’une école élémentaire. Il recherchait quelqu’un qui pourrait jouer une guitare style Goldman sur ce titre. Il m’a dit « pour faire cette guitare, c’est toi ». Voilà comment l’aventure a démarré.
Je lui ai proposé plusieurs versions, on a corrigé ensemble, passé des heures au téléphone et en 3 semaines environ, nous sommes arrivés à un résultat qui nous convenait à tous les deux. On s’est donné RDV en studio à la mi-juin 2022.
Qui sont les deux enfants qui l’accompagnent ?
Ou avez-vous enregistré le morceau ?
Ma guitare a été enregistrée dans un studio du 19 ème arrondissement non loin des Buttes-Chaumont, appartenant à Sébastien GOHIER (tg@records.com), un ingénieur du son que l’on aperçoit sur le making-of du titre.
Puis le morceau a été produit dans plusieurs studios : au Canada avec Mathieu BRISSET (arrangeur n°1 de l’airplay radio en 2023 au Québec avec Roxane BRUNEAU), Marvin MARCHAND qui travaille loin du show bizz dans une grange de son petit village de Saint Igny de Roche, Freddy WIESE qui travaille en Allemagne à Hambourg. Ce projet est une véritable aventure collective.
Peux-tu nous raconter l’histoire de cette chanson ?
« Le bonheur est multicolore » est une pépite oubliée de Jean-Jacques Goldman, retrouvée par Jérôme Favier. La chanson a été créée en 2013 par les élèves de l’école Prado-Plage à Marseille en collaboration avec Jean-Jacques Goldman, afin de participer au « 9ème rencontres vocales au Théâtre Silvain » (qui réunissait 70 classes marseillaises).
Cette chanson a été interprétée une seule fois en live dans ce théâtre avec JJG à la guitare. Malheureusement, impossible de retrouver la moindre trace en images de ce live.
Quel est l’avenir du titre « Le monde est multicolore » ?
Ce titre est la 1 ère plage du nouvel album de Noël de Sarah BRIGHTMAN qui sort en CD et en téléchargement le 17 novembre prochain. Je ne connais pas la suite de cette histoire, elle s’écrit au jour le jour.
Quelque soit la suite, j’ai adoré cette collaboration avec Jérôme et j’espère qu’il y en aura d’autres.
A qui reviennent les bénéfices de la chanson ?
Je ne suis pas autorisé à répondre à cette question, mais il y a effectivement plusieurs histoires magnifiques derrière ce nouveau morceau qui donnent un sens énorme à cette aventure. Ce que je peux vous dire c’est que Jean-Jacques Goldman et Sarah Brightman ont l’altruisme en commun.
A titre personnel qu’envisages tu de faire artistiquement ?
Bien au-delà du titre « Le bonheur est multicolore », ma chaine YT m’a permis de faire des rencontres artistiques et d’envisager même des collaborations futures. J’envisage désormais de jouer avec d’autres musiciens, de collaborer sur des titres en studio et pourquoi pas faire de la scène.
Pour terminer peux-tu nous présenter 3 artistes normands que tu apprécies ?
Je te parlerai tout d’abord d’Olivier DURAND. C’est un guitariste que j’ai connu au CEM il y a presque 20 ans. Il y officiait en tant que professeur de guitare et j’ai même pris des cours en groupe avec lui sur la construction des solos. Je peux te dire que j’étais de loin le moins bon du groupe (rires). Bon je me suis amélioré depuis. Je suis allé voir plusieurs fois Olivier sur scène, notamment avec Elliott Murphy, et c’est vraiment un immense guitariste.
Ensuite évidemment Laurent RUQUIER car il a été scolarisé précisément dans le même département de gestion ou j’exerce aujourd’hui.
Enfin, Philippine LAVREY, chanteuse d’origine havraise qui a fait son chemin depuis et est coach vocale de The Voice ou encore des Enfoirés. Elle a fait la première partie très récemment d’un artiste qui se produisait à Caen.
Entretien réalisé par Grégory Constantin Novembre 2023
Contribution à la rédaction Fabrice Autret
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