Théâtre Rouge du Jardin d’acclimatation
Du samedi 19 octobre 2024 au dimanche 3 novembre 2024

Séances à 14 h 00 et 16 h 00

3 ans après notre dernier entretien, nous retrouvons la Compagnie des Dragonfly autour d’un nouveau projet de spectacle pour le Jardin d’acclimatation de Paris : « Dia de Los Muertos : l’expérience ».

Pierre, peux-tu nous parler de ce nouveau spectacle ?

Oui ! Le Jardin d’acclimatation organise depuis plusieurs années un évènement à l’automne axé sur Dia de los Muertos. Il s’agit d’une forme particulière de la fête des morts chrétienne typique de la culture Mexicaine.
Cela faisait un petit moment que nous évoquions avec la Direction la possibilité de réintégrer de la magie dans le Théâtre du Jardin, depuis notre dernière résidence avec le spectacle précédent (NDLR : il s’agissait du spectacle « Les sous-sol du Jardin d’acclimatation » dont le Boulevard des artistes avait parlé et qui a été joué 134 fois en 2018 et 2019 dans le Théâtre Rouge du Jardin d’acclimatation).
Nous avons finalement conçu pour eux un spectacle axé sur cette thématique. Il sera représenté au moins 30 fois dans le Théâtre Rouge du Jardin d’acclimatation pendant les vacances de la Toussaint 2024 à l’occasion de cet évènement (Ndlr : du Samedi 19 octobre au dimanche 3 novembre/ séances à 14 h 00 et 16 h 00).

Quel est le concept de ce spectacle ?

C’est un format de 30 minutes destiné à être joué plusieurs fois par jour, à l’image de celui que nous avions déjà créé pour le Jardin en 2018. Son écriture s’inspire une fois encore largement de l’histoire très importante du Jardin d’acclimatation. Le focus est notamment porté sur Jean-Pierre Barillet Deschamps, paysagiste qui a dessiné le Jardin en 1859. Les différents numéros et effets magiques combineront donc son histoire avec l’univers à la fois sombre et coloré de Dia de Los Muertos. C’est en quelque sorte Dia de los Muertos raconté par le Jardin d’acclimatation… et par la Compagnie des Dragonfly.

Quelles thématiques abordez-vous ?

Le choix des thématiques qui guide l’écriture des numéros s’est imposé naturellement à la lumière de celles qui caractérisent Dia de los Muertos : notamment le contraste entre la mort et la vie, la symbolique rituelle du feu, celle de l’ombre et de la lumière, l’écoulement du temps et le cheminement des âmes.

Combien de temps sa préparation a-t-elle nécessité ?

Nous avons beaucoup échangé avec le responsable des attractions du Jardin et l’équipe de direction pour construire le spectacle, et avoir une écriture sur-mesure pour le lieu et l’évènement. Il a fallu environ un an pour l’écriture, la construction des nouvelles machines de magie, la conception des visuels et de l’habillage vidéo additionnel utilisé tout au long du spectacle, celle des costumes et surtout, la programmation d’un nouveau système de showcontroller. Il nous permet d’automatiser informatiquement de nombreux aspects techniques (le son, la lumière, la vidéo, le topage des enchaînements, les machines de magie, les effets lasers ou encore les effets spéciaux…) ; cela simplifie l’exécution du spectacle et permet un accès rapide aux paramètres lorsque nous avons des choses à modifier et à affiner en répétition.

Showcontroller de la Compagnie

Comment vous sentez-vous à trois semaines du lancement ?

Nous sommes très heureux d’être dans la phase finale de répétitions ! Nous avons commencé la préparation physique au début du mois de juillet et les répétions début août.
Nous sommes actuellement en phase de filages techniques dans la salle de répétition de notre Compagnie pour tester de manière intensive tous les systèmes et s’assurer de la fiabilité à 100% des moyens techniques déployés pour le spectacle.

5 ans se sont déroulé depuis notre dernier entretien, et il y a eu en particulier la période « Covid ». Comment avez-vous appréhendé cet épisode ?

La raison d’être d’un artiste est d’être sur scène pour partager ses créations avec le public.
Le fait d’être privé de celui-ci est nécessairement difficile à vivre. Passés les premières semaines de désarroi, il a fallu essayer de se fixer des objectifs avec optimisme et continuer à travailler.

Pas facile quand on ne sait pas pendant combien de temps cela va durer ?

Pas facile en effet ! Le plus difficile, c’est qu’il fallait continuer à répéter les numéros, maintenir un entraînement physique régulier et entretenir les machines et systèmes alors même qu’il n’existait pas encore de perspectives de reprise d’activité.

Vous avez mis cette période à contribution pour créer de nouveaux numéros ?

Oui ! Lorsqu’on ne peut pas jouer, on concentre une grande partie de notre attention et énergie à la création. Nous avons donc travaillé sur un projet important qui était en cours et avons pu le finaliser pendant cette période. Il combine une machine de magie hors normes sur de nombreux plans et un système d’images de synthèse qui a été mis au point par Michel Breton que les habitués du Boulevard des artistes connaissent. Le numéro entre dans le registre de l’escapologie, une discipline de l’illusionnisme : un homme attaché et enfermé dans une pyramide d’acier dispose de 25 secondes pour s’évader avant que deux lames de scie géantes de 1,20 mètre de diamètre s’abattent dans la pyramide…

Une machine de magie hors normes conçue par Ayala EFX (Las Vegas).

Trois exemplaires dans le monde. Une tonne et 9 mètres d’envergure

La mise au point du numéro a pris beaucoup de temps ?

Oui, environ 3 ans. Il a nécessité de très longues périodes de réglages, d’adaptation de la machine aussi aux normes de sécurité des théâtres français, et surtout de répétitions pour pouvoir le jouer en sécurité compte tenu du danger inhérent à la machine et au déroulé du numéro.

Avez-vous créé d’autres numéros depuis notre dernier entretien ?

Oui, « Le paradoxe de Schrödinger », « Vortex » ou encore « Racines ». Ils s’inscrivent dans notre ligne d’écriture consistant à combiner l’illusionnisme et un storytelling à la fois scientifique et historique. Ils permettent d’aborder des thèmes scientifiques comme la mécanique quantique, la théorie des univers parallèles ou encore l’effet relatif de l’écoulement du temps.
Nous avons également conçu un nouveau spectacle « Evolution(s) : Sciences, histoires et illusions » dont plusieurs extraits ont été joués, notamment dans le Festival de magie du Jardin d’acclimatation en 2022 et 2023.

Entretien réalisé par Grégory Constantin  Octobre 2024

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