Marc Minelli est de retour au Magic Mirrors ce vendredi avec Olivier Durand et Alan Fatras pour un concert des « Le Havre all Stars ». Lors de cet entretien nous abordons sa carrière, la sortie de son dernier album « Playlist » (une compilation de ses meilleurs titres) mais aussi les projets futurs.
Ma mère possédait un 45 tours des Turtles, « Happy together » que j’écoutais en boucle, c’est mon souvenir le plus lointain, ensuite les Beatles, puis Pink Floyd, Deep Purple, jusqu’à l’arrivée de Dr Feelgood, Eddie & the Hot Rods et le mouvement Punk.
Quand on est au Havre à cette époque on est est à fond avec Little Bob Story bien sûr, proches et au top!
La batterie que je voulais apprendre au point d’aller au conservatoire pour une année de solfège, quand je suis revenu l’année suivante et qu’on m’a montré une partition, une caisse claire et un xylophone j’ai couru me fabriquer un set avec des bidons de lessive!
Une grève étudiante au collège Jules Siegfried, je suis monté sur scène seul, sans savoir jouer plus de 3 accords que j’ai tourné dans tous les sens, Johnny Rotten le chanteur des Sex Pistols avait déclaré que savoir jouer n’était pas nécessaire, qu’il fallait juste qu’il se passe quelque chose sur scène, j’ai donc appliqué cette méthode.
Mon groupe s’appelait Vinyl Street, j’ai d’abord été guitariste, puis chanteur.
Ca s’appelait « Little bitch » !!! … J’ai très tôt su parler aux filles !!! C’était très mauvais bien sûr mais j’ai persisté et commencé à surveiller mon langage!
J’ai plusieurs méthodes, mais très souvent c’est rythme, mélodie, puis texte.
La musique me conduit très souvent au thème, il n’y a jamais rien de prémédité, je parle de choses et d’autres, décrire des personnages, des situations, un feeling ou raconter des choses qui m’arrivent, parfois je peux aussi nager dans quelque chose de surréaliste du moment que ça swingue, ce sont tout simplement des cartes postales, une chanson est un tout, un format parfait qui laisse suffisamment de mystère, c’est parfois l’occasion d’être léger tout en disant beaucoup…
Je vais être très prétentieux ! L’Olympia à Paris et le Royal Albert Hall à Londres, Central Park à New York avec les buildings au loin, dans ces cas là l’impression d’être dans un rêve….
Il m’est arrivé de jouer en Afrique aussi, avec l’armée entre les musiciens et le public, et çà c’est franchement désagréable même si on finit par se concentrer sur le jeu, bon, en règle générale jouer sur scène est en soi quelque chose de formidable, j’ai la chance de pouvoir échanger, partager des émotions, ça n’a pas de prix.
Le Bistrot où je joue régulièrement, le Magic Mirrors qui porte bien son nom, le théâtre de l’hôtel de ville, j’ai connu aussi les salles Franklin ou François 1er qui nous paraissaient aussi magiques à l’époque, c’était le public qui l’était en fait !
On a toujours aimé jouer ensemble avec Olivier Durand, on cherchait un truc, j’ai joué longtemps avec Alan Fatras au sein des « Tziganes turcs d’istanbul » … Quand il fallait meubler nos dimanches avec mon fils Elliott nous descendions au local de répétition et je lui collais une basse entre les mains.
L’idée est devenue concrète quand j’ai voulu rendre hommage à cette scène qui existait vers 79/80 et qui me semblait extraordinaire avec des groupes comme City Kids ou Fixed up puis les Rooadrunners, sans parler de Little Bob Story….
Avec cette formation nous reprenons certains de leurs titres, le concept est autour de cette richesse musicale qui existait et qui aurait dû faire de nous des artistes de renom si les choses s’étaient passées normalement, il est extraordinaire quand on dit «Rock en France» les premiers noms cités soient parisiens, hé les gars ! Le Havre ! Vous connaissez? ….
J’ai joué au Magic Mirrors pour mes 50 ans et Bob est venu, on a chanté en duo, je pensais être un chanteur hors normes (rires) puis il a commencé et je me suis aperçu qu’en terme de puissance et d’efficacité j’étais loin du compte, alors j’y travaille !
Mais attention, on parle là d’un registre où il excelle ! Je fais aussi passer des choses à ma manière, disons que pour aller aux extrêmes, Etienne Daho par exemple est aussi un monstre de chanteur, d’une façon différente ! Le secret est de se servir de qui on est et travailler beaucoup !
Pour résumer Little Bob est beaucoup plus qu’un chanteur, il est Little Bob et ça fait toute la différence !
C’était une sympathique proposition du service culturel de la ville qui coïncidait avec mon anniversaire, j’avais carte blanche comme on dit !
L’album vient de sortir, il retrace 30 ans de musique, je joue beaucoup et j’ai beaucoup de concerts prévus dans le cadre de sa promotion mais pas seulement, je propose aussi d’autres projets, des hommages à Bowie, Lou Reed, Gainsbourg où je m’approprie ces répertoires uniques.
Dans ce cas je suis un interprète et c’est une posture passionnante, nous jouons aussi les chansons de Tom Waits avec Olivier, et j’ai toujours le projet Electro Bamako sous le coude où là je collabore avec des artistes africains.
J’ai dernièrement monté un répertoire de standards Punks de l’année 77 et j’ai adoré… En fait, je n’arrête pas! … Workaholic! …. Et pour citer Iggy, I’m free!
Sans aucun doute Love Atomic qui est un peu mon tube ! Une histoire vécue, authentique, mais je suis fier de pas mal de chansons, elles sont toutes dans « Playlist » !
Et il y en a d’autres, il y en a aussi quelques unes que je déteste, elle n’y figurent pas évidemment!
Tout est possible, j’attends les propositions ! Peut être un de ces jours au Bistrot, ou ailleurs des endroits où je peux jouer un peu quand je veux, ma position d’artiste n’ayant pas trop de succès me le permet !
Je développe aussi une formule concert « privé » , cela se fait beaucoup à l’étranger, tu réunis une trentaine d’amis et hop, soirée réussie, ça change de la télé et c’est une bonne manière de faire la fête, tu peux choisir ton répertoire!
Très professionnel, rien à dire. Parfait !
Un autre disque en route, que je finirai comme les autres avec mon copain Florent Barbier à New York.
Bah, à mon âge on souhaite durer et sortir un bon album disons, tous les ans, j’espère intéresser encore suffisamment de monde pour continuer le plus longtemps possible selon mes conditions et convictions, en totale liberté et dans un minimum de confort technique, artistique et financier.
Après, il n’y a pas que la musique dans le vie, j’ai envie de passer du temps avec femme et enfants, avoir un doigt de pied dans la littérature et le cinéma, l’image, le sport…. Vivre quoi! …..
3 ? Depuis toujours Dominique Comont, Frandol, François Lebas. Mais aussi un gars plus jeune qui s’appelle Dan Augan, qui pour l’instant se limite à des reprises mais sait-on jamais, et Jérôme Soligny mais pour lui c’est spécial, je ne peux pas parler de lui en ces termes, faisons une interview entière dont il sera le sujet ! Idem pour Bob, voilà, ça fait trois!
Rendez vous au magic Mirrors, ils seront tous là, en musique, et dans notre répertoire!
Entretien réalisé par Grégory Constantin Octobre 2019
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