Nous avons le plaisir de retrouver aujourd’hui une joyeuse bande de fanfarons. Ils ont trouvé un petit créneau dans leur agenda afin de nous répondre et présenter leur fanfare Pigswana Orchestra.
Bonjour ! Pour commencer, pourriez-vous nous présenter votre troupe ?
Le Pigswana Orchestra (dont les Gipsy Pigs sont les musiciens, chanteurs, danseurs, jongleurs pour certains…) est la fanfare unique et officielle du Pigswana, contrée ô combien légendaire, qui se situe à mi-chemin entre le Groenland et le Botswana. C’est une fanfare professionnelle dont les créations sont jouées dans le monde entier (Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, Russie, Roumanie, Italie, Espagne, Émirats Arabes Unis, Canada, Colombie, Costa Rica, Corée du Sud…). Elle évolue principalement dans le milieu des arts du cirque et de la rue, mais aussi dans des festivals de jazz, de musiques du monde, des fêtes de villages, des mariages, des évènements privés…
Pouvez-vous nous présenter chaque membre du groupe et son rôle ?
Chaque musicien compose un personnage que l’on retrouvera dans les différents spectacles de la compagnie.
Jean-Louis Cipres / «Djielche» au saxophone soprano et compositeur, Thierry Vigne / «Tiritche» au saxophone ténor, Gilles Fortin / «Présidentche» aux percussions (ou «tambour de machine à laver avec dés à coudre»), Laurent Mortain / «Môrtinèche» à la guitare électrique (ou «trompetare») et compositeur, Laurent Gruau / «Rènche Grusley» au trombone et compositeur, Jérémy Lebrun / «Djermiche» au sousaphone et compositeur, Evrard Moreau / «Djuniorche» au banjo et compositeur, Thomas Sirou / «Chevalche» à la batterie à roulettes et compositeur.
Comment sont nés les Gipsy Pigs ?
D’une volonté politique et artistique de jouer dans la rue. Toucher un public, le plus large, différent de celui qui accédait aux salles de spectacles, jouer une musique non amplifiée, d’évoluer et d’improviser dans l’espace public.
Au départ, les musiciens étaient amateurs. Les plus anciens jouaient dans le groupe de musiques métisses RYMEL et avaient fait appel à leurs enfants musiciens ou aux amis de ceux-ci pour commencer l’aventure…
Quelles sont vos principales influences ?
Toutes les musiques du monde et leurs adaptations, toutes les compagnies d’arts du cirque et de la rue de proximité .
Comment est venue l’idée de créer cet univers artistique loufoque ?
C’est un univers que l’on retrouvait chez beaucoup de compagnies d’artistes de rue dans les années 1990, au moment de la création de la fanfare. L’effondrement du régime communiste et l’ouverture du rideau de fer donna lieu à maintes propositions artistiques qui faisait allusion à ces populations, telle le Pigswana, jusqu’alors coupées du reste du monde. Leurs arrivées dans notre monde occidental permet de montrer leurs façons de vivre différentes, de nous les faire partager, et d’interroger les nôtres et d’en rire.
Vous créez les différentes musiques que vous interprétez. Généralement, quel est le processus de création de vos morceaux ?
Actuellement, chacune des musiques est écrite par l’un des compositeurs du groupe, et réarrangée s’il y a lieu lors des répétitions. Vient ensuite la mise en scène de chaque morceau qui se gère collectivement et qui peut être soumise à un regard extérieur (metteur en scène de théâtre, chorégraphe, circassien…).
Vous fabriquez vous-mêmes une partie de vos instruments. Pourquoi avoir fait ce choix ?
C’est un grand classique de l’histoire des fanfares, à laquelle nous participons.
De part le monde, beaucoup de fanfare sont nées suite aux colonisations ou aux missions religieuses, venues avec leurs instruments. Quand les colons sont partis, des instruments sont restés, Il a fallu les rafistoler ou les reconstruire avec les moyens du bord, ce qui parfois a pu donner naissance à de nouveaux instruments.
On trouve aussi une tradition de fanfares avec un goût du décalé et de la fête (fanfares de carnaval, fanfares de beaux arts, fanfares de clowns… ) que l’on retrouve dans leurs costumes et parfois dans l’utilisation d’instruments inhabituels ou faits maison.
L’art de rue représente-t-il une forme de liberté pour vous ?
Jouer dans la rue permet une proximité incomparable avec les spectateurs, avec laquelle nous pouvons jouer et improviser. Par ailleurs, la construction de nos spectacles permet qu’ils soient joués dans toutes sortes de lieux, avec des contraintes particulières qui nous permettent de produire quelque chose de nouveau à chaque représentation, en France comme à l’étranger.
La ville du Havre a-t-elle eu une influence quelconque sur votre art ?
La plupart des musiciens ont été nourris par les propositions des premiers « Juin dans la rue ». Les plus anciens ont été formés à la danse contemporaine, à la musique, aux marionnettes dans les Centres de Loisirs et d’Échanges Culturels de la Ville du Havre. La plupart des musiciens ont fréquenté comme élèves, puis comme professeurs pour certains, les classes de l’école de jazz du JUPO et/ou du conservatoire municipal. Certains ont enseigné ou enseignent encore au CEM et aux AMH.
Avez-vous déjà effectué des collaborations avec d’autres troupes ou d’autres artistes ?
Oui, la plupart du temps de façon ponctuelle. Récemment, nous avons joué avec un collectif de fanfares pendant le festival « Cirques et Fanfares de Dôle », nous avons aussi accompagné chacun des sets du Break Dance Crew à Montrouge, et dans quelques jours (juin 2019) nous interviendrons pour le festival « Les Embarqués » à Léry-Poses mené par la compagnie ILOTOPIE.
Pouvez-vous nous parler de vos projets actuels et futurs ?
La tournée 2019 se poursuivra jusqu’à fin septembre, avec dans les temps forts, le « Festival des Embarqués ». Juillet 2019 verra notre grand retour au Québec pour une dizaine de jours. A l’automne 2019 commenceront les premières résidences où sera concoctée notre nouvelle création qui devrait traiter, entre autres, des fêtes coutumières pigswaniennes...
Pour finir, pourriez-vous nous citer 3 artistes havrais que vous appréciez ?
Ce n’est pas facile parce que nous sommes huit personnalités assez différentes. On dira qu’on les aime et respecte tous, certains peut-être plus que d’autres, mais parfois ça peut changer…
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