Bonjour Eric Picot, pouvez-vous vous présenter ?
Je suis né au Havre, juste en face de l’église Notre-Dame, le 7 août 1958. J’ai fait toute ma scolarité au Havre et obtenu mon diplôme d’art plastique en juin 1981.
D’où vient votre passion pour la peinture ?
Je dessine depuis toujours, depuis mon plus jeune âge. Je dessinais pour moi, pour ma famille. Je me souviens avoir dessiné pour les 450 ans de la Ville, l’église Notre-Dame que je voyais de ma fenêtre. J’ai été fier d’avoir été sélectionné pour l’exposition qui avait eu lieu à l’Hôtel de Ville pour l’occasion. Je reproduisais aussi les illustrations de mes livres d’enfant puis, je créais mes propres bandes dessinées sur des cahiers d’écoliers. Adolescent, j’ai pris des cours du soir dirigés par Jean Maufay, artiste havrais aujourd’hui décédé.
Il était difficile d’envisager une carrière artistique dans mon milieu social. Cependant, mes parents ont accepté que je rentre aux Beaux-arts après avoir obtenu mon BAC.
Mon diplôme en poche, j’ai trouvé du travail à l’École de Théâtre du Havre comme plasticien. J’y créais et construisais des décors, fabriquais des masques – commedia dell’arte, larvaires, grotesques – dessinais des costumes.
En parallèle j’étais dessinateur au journal Havre Libre et continuais mon travail artistique personnel.
Ne faites-vous que de la peinture ou touchez-vous à d’autres arts ?
Je continue aujourd’hui à faire de la bande dessinée, ou du moins une sorte de bande dessinée, une interprétation très personnelle de « Histoire de l’œil » de Georges Bataille, mais pour l’instant, celle-ci reste dans le domaine du privé. Il faudrait que je trouve un éditeur mais je n’ai pas encore commencé à chercher.
Avez-vous comme projets de nouvelles expositions ?
Aujourd’hui je travaille avec une danseuse, Sophie Cournède, qui vit à Sarrant, dans le Gers. J’aimerais qu’elle intervienne lors de mon projet d’exposition au Havre consacré à la danse. J’ai une idée du lieu mais rien est encore finalisé.
Quels sont les artistes qui vous ont le plus influencé ?
Je n’ai pas été influencé, à proprement parler, par des artistes. J’ai profité de mes études aux Beaux-arts pour expérimenter toutes les techniques possibles et découvrir toutes les périodes de l’histoire de l’art. Cependant, je peux citer pêle-mêle Jean Dubuffet, artiste havrais et mon lointain cousin, mais aussi, Le Caravage, Egon Schiele, Lucian Freud, les symbolistes comme Dante Gabriel Rossetti, John Everett Millais, Eugène Carrière. Les romantiques, Caspar David Friedrich, Hubert Robert. Les expressionnistes, Edward Munch, James Ensor. Des peintres abstraits comme Mark Rothko, Pierre Soulage… Bref je pourrai en citer beaucoup plus car je n’ai pas mentionné Picasso, ni les sculpteurs comme Rodin, Giacometti… L’art, en général me passionne, de la préhistoire à nos jours…
Vous faites partie de l’association « Reg’art », pouvez-vous nous en dire plus ?
L’association Reg’art regroupe des artistes plasticiens du Havre et alentours (peintre, sculpteur, graveurs, photographes et autres techniques). L’asso échange avec des artistes allemands de Magdebourg. Une année, les Havrais rendent en Allemagne et l’autre année, ce sont eux qui se déplacent au Havre. Celle année, ils exposeront au mois de décembre prochain.
L’association organise aussi des portes ouvertes d’ateliers et des expositions.
Vous réalisez beaucoup de peintures sur le thème de la danse, quelles en sont les raisons ?
Peindre, pour moi, est avant tout un moyen d’expression. Je ne cherche pas le décoratif et je pourrai même dire que chaque œuvre est un autoportrait. Un artiste doit se mettre à nu, au propre comme au figuré. J’ai commencé à travailler sur le thème de la Passion du Christ. J’étais alors mon propre modèle. Je me mettais en scène. Puis j’ai assisté un jour à un spectacle de danse contemporaine où j’ai vu sur la scène mes propres tableaux. C’est du moins l’impression que j’en ai eu. C’était une troupe havraise, celle de Philippe Tréhet qui se nommait à l’époque Le Galet gris.
J’ai rencontré Philippe Tréhet qui m’a permis d’assister à la création de sa chorégraphie, Açoka.
La danse contemporaine m’a amené à m’intéresser au Butô, danse japonaise créée après Hiroshima. Cette danse est pour moi, dans sa gestuelle, une continuation de mon travail sur La Passion du christ, du chemin de croix jusqu’à la crucifixion et la déposition. Ce qui me paraît important dans mon travail c’est la cohérence et la progression de ma démarche. J’avance tout en essayant d’exprimer ce que je pense, ce que je suis…
Avez-vous déjà eu l’occasion de collaborer avec d’autres artistes ?
Vu ma démarche très intérieure, très intime, il m’est difficile de collaborer avec d’autres artistes, cependant, il m’est arrivé de travailler sur des projets avec d’autres personnes mais de ce fait moins personnel. L’association permet ce genre de collaboration et d’échange et de partage…
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