Entretien Alice Cissokho

Alice Cissokho, professeure de Harpe au conservatoire du Havre forme avec Pape Cissokho un duo, Kora (harpe africaine) et Harpe, depuis plus de 15 ans.
Le duo sera présent aujourd’hui au Festival les Pluriels à Rouen de 14h à 17h (session adaptée aux règles sanitaires)
L’occasion de les découvrir et s’emplir le coeur d’un peu de soleil avant ce nouveau confinement

Bonjour Alice, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Je suis Alice Cissokho, harpiste et professeure de harpe au conservatoire du Havre.
J’enseigne au Conservatoire depuis 2005, et je joue dans la région avec la harpe classique (orchestre, récitals, musique de chambre) et avec la harpe celtique (musiques du monde)

Quel était ton rapport avec la musique et la harpe étant plus jeune ?

J’ai commencé la harpe à sept ans , dans une famille qui n’était pas musicienne, mais qui aimait les arts et m’a toujours soutenue.

Photo harpe classique droits : Patrick Hubschwerlin

Quelles étaient tes influences musicales à l’époque ?

Très jeune j’écoutais des disques de musique classique, notamment le concerto pour harpe de Haendel ou le concerto pour flûte et harpe de Mozart.

Puis adolescente, j’écoutais de tout : du classique (les symphonies de Beethoven, les sonates et partitas de Bach), de la pop et de la chanson française. Une musique pour toutes les humeurs de la journée!

Quel a été ton parcours d’enseignement pour devenir professionnelle ?

Parcours classique en Conservatoires à Limoges et à Marseille, puis les études supérieures au CNSM de Lyon, qui m’ont permis d’avoir un prix de harpe et le certificat d’aptitude pour enseigner.

Peux-tu nous parler de ta rencontre avec Pape Cissokho ?

Nous nous sommes rencontrés au Sénégal en 2003 lors d’une tournée que j’effectuais avec des amis pour des scolaires.

J’avais demandé à rencontrer quelqu’un qui jouait de la kora, cette harpe africaine dont j’avais entendu des airs sur un disque.

Cette rencontre a été très forte et très intense, Pape jouait de la kora et je lui répondais avec ma petite harpe. Nous avons tout de suite vu que la musique de kora fonctionnait très bien avec la harpe.

Comment a évolué votre projet ?

Après avoir vu les points communs autour de la musique mandingue du Sénégal, nous avons élargi vers d’autres musiques traditionnelles comme la musique celtique, puis orientale et japonaise et même Baroque.

Nous avons créé un groupe, l’Ensemble Khaps, avec Seiko Fukushima, une harpiste Japonaise et Maxime Echardour à la percussion. Chacun apportait un répertoire (Album A la croisée des Chemins)

Nous jouerons avec cet ensemble le 16 Avril 2021 au Conservatoire du Havre.

Pape et moi avons aussi développé un projet en duo, et avons sorti un CD Ndiakhass.

Nous jouerons le Vendredi 19 Mars 2021 en duo, au Festival les Pluriels, Escapades Musicales dans la cour des bureaux de l’étincelle à Rouen (Aître Saint Maclou) de 14 h à 17h, par session de 20 minutes (6 personnes par session)

Quel est votre processus de création ?

Nous partons de mélodies ou airs traditionnels proposés par chacun d’entre nous, puis ensemble nous arrangeons, harmonisons etc. Le plus souvent c’est à l’oreille.

Où avons-nous pu vous voir sur scène ?

Nous avons beaucoup joué en Afrique (Gabon, Sénégal,) au Japon. En France, c’est surtout dans les programmations classiques, les festivals de harpe (Gargilesse, Dinan), les conservatoires, mais aussi les médiathèques.

En extérieur aussi comme le Festival Mozaique, l’ile deTatihou.

Comment arrivez-vous à gérer la situation actuelle ?

On en profite pour composer, travailler sur des nouveaux répertoires… Mais on a hâte de pouvoir rejouer devant un public.

Photo pape et alice jardin droits : Elise Pireau

Vous êtes les premiers artistes à bénéficier du soutien administratif du Boulevard des artistes, pouvez-vous nous en parler ?

C’est super pour nous, cela nous manquait vraiment. Cela permettra d’avoir toutes les facilité liées au secrétariat artistique, et c’est très important.

Dernier concert avant le 3 ème confinement…
Produit par le Boulevard des artistes du Havre et artic booking events.

Tu as également un projet en solo peux-tu nous en parler ?

Concernant le classique, j’ai actuellement un projet de création à deux harpes, Vif Argent de Dominique Lemaistre avec Anne Raffard. Nous devrions jouer le 13 Mai 2021 Grenier de la Mothe (super lieu culturel)

Et un duo avec saxophone avec Safia Azzoug, nous jouerons le 17 Juillet 2021 à la Médathèque de Honfleur.

Si des enfants ou des adultes souhaitent s’initier à la harpe où peuvent-ils se diriger ?

J’enseigne au Conservatoire du Havre, ils sont les bienvenus!

La harpe a une réputation d’instrument plutôt féminin, quelles en sont les raisons et est-ce toujours le cas aujourd’hui ?

C’est historique, à une époque où la harpe était un instrument de salon pour occuper mesdames.

Mais cela est totalement dépassé et aujourd’hui c’est un instrument très vivant, joué aussi bien par des hommes que des femmes, et dans beaucoup de styles.

Pour terminer peux-tu nous présenter trois artistes de la région Havraise que tu apprécies ?

Très éclectique : Little Bob, Kévin Mfinka, et François Lazarevitch avec son ensemble les musiciens de Saint Julien