Christian Richer

Elle m’en faisait voir de toutes les couleurs. Exigeante et égoïste, elle prenait beaucoup et ne donnait guère… La séparation, lente, était inévitable.

Et puis l’autre, je la connaissais, la fréquentais un peu, comme ça, en copains, sans voir plus loin… Quand elle m’a pris la main, je n’ai pas compris tout de suite mais sa légèreté, son regard direct et sans chi chi m’ont bien plu… Alors pourquoi pas un bout de chemin avec elle ?

Voilà comment je suis passé de la peinture à la photo…

Depuis mes premiers pas de peintre adolescent, au début des années 70, je suis porté sur des compositions fortement charpentées de lignes franches encadrant de grands à-plats de couleurs. Mon passage à la photographie n’y a rien changé et je retrouve ce caractère de composition sur mon terrain de jeu préféré, le front de mer du Havre et de Sainte-Adresse, été comme hiver.

Pour le reste, c’est affaire de lumière, de cadrage et enfin de travail sur l’image, hier au labo pour l’argentique et aujourd’hui sur l’ordi pour le numérique. Si je retouche mes images (comme tout photographe, sinon à quoi servirait-il ?), je ne les transforme pas et cherche à restituer ce que j’ai vu, de rester fidèle à ce qui m’a interpellé, ému ou surpris et ainsi de tenter de provoquer la même émotion chez le spectateur. En ce sens, on peut dire que je suis plutôt naturaliste dans le rendu de lumière et de valeurs. En revanche, c’est de manière abstraite que je « construis » mon cadre et c’est peut-etre de ce côté là qu’il faut voir ma « signature ».

La Galerie Virtuelle

16/02/2018 – 04/03/2018

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