Vous l’avez peut-être vu sur scène, Christian Richer est régulièrement sur les planches des scènes havraises avec la Compagnie du Théâtre de l’Impossible. Ou alors vous l’avez aperçu appareils photos et objectifs à la main arpentant les rues de notre belle ville du Havre. Profitez de cet entretien et de cette exposition virtuelle pour faire le plein de ciel bleu.
En ce mois de février, n’est-ce pas un grand bol d’air chaud ?

Bonjour Christian, avant tout, peux-tu présenter le photographe et le comédien que tu es en quelques mots ? 

Le comédien est né vers 7-8 ans, au milieu des années 60, sur la scène de l’ABC dont l’entrée se situait rue Louis Brindeau, lors d’un concours de twist que nous avons remporté avec mon frère Luc. La sensation ressentie sous les projecteurs fut très forte, le moment, magique. Quelques années plus tard, le goût de la scène s’est enrichi du plaisir du jeu, des mots et de leur musique, du travail personnel et collectif que je partage depuis 1994 avec mes amis du Théâtre de l’Impossible. Je suis attiré par les textes classiques, universels et intemporels, même si notre vocation est d’abord le théâtre contemporain. Je suis un fan absolu de Samuel Beckett dont l’écriture me touche comme aucune autre. J’ai eu la grande joie de monter « Oh les beaux jours » en 2010 avec Evelyne Deschamps comme interprète de Winnie. Je ne perds pas l’espoir de monter un jour, voire de jouer, « Fin de partie » avant de terminer la mienne…

Si, comme j’aime à le dire, le théâtre est mon sport collectif, la photographie est mon sport individuel. D’abord versé dans la peinture, sous la houlette de Daniel Authouart qui avait pris sous son aile l’adolescent que j’étais au début des années 70, j’ai lentement mais inexorablement penché vers la photographie dont l’instantanéité de la prise sur le motif, d’abord envisagée comme « carnet de croquis » a progressivement eu ma préférence. Mais la peinture (De Staël, Hopper, Rothko, …) restera une influence permanente dans mon regard photographique. C’est le passage au numérique qui m’aura fait définitivement privilégier ce médium d’expression visuelle.

Quelles ont été les étapes importantes dans ton apprentissage de la photographie ?

Il n’y a pas d’étapes à proprement parler, une évolution continue au fil des ans, du travail, des rencontres… mais encore une fois, le passage au numérique, il y a une dizaine d’années, a été déterminant.

 

Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Une lumière, une composition qui me saute aux yeux… un paysage, une rue… un bâtiment, une auto… une vague, une voile… des pas sur le sable, un trottoir mouillé… une silhouette à contrejour…  

Quel matériel photo utilises-tu ?

Leica M avec optique Summicron 35mm, et Pentax k3 avec optiques variées Pentax et Sigma.

Pourquoi avoir choisi ces photos pour la galerie virtuelle ?

Sans être exhaustives, elles représentent assez bien ce que je fais en photographie. Les cabanes que je photographie chaque été et dont j’aimerais faire un thème d’exposition ; les lignes de coques qui ont été l’objet de mes deux expos en 2017 ; d’autres enfin qui extrapolent ces deux thèmes récurrents. Et j’aurais pu en proposer bien d’autres !

 

 

Passes-tu beaucoup de temps à retoucher tes photos ?

Je l’ai évoqué dans la rubrique bio, je ne retouche que pour tenter de restituer ce que j’ai vu. Partant du principe qu’un appareil photo sera toujours en deçà de l’œil humain, mon travail sur l’image consistera essentiellement à retrouver ce qui m’a interpellé en termes de lumière et de couleur, qui sont propres aux lieux investis. Là est mon interprétation, mon regard. Les transformer au-delà ne rentre pas dans ma démarche.

Quels sont les lieux du Havre et sa région que tu aimes le plus photographier ?

Sans conteste, le front de mer que j’arpente sans cesse, été comme hiver. Mais les lignes du centre-ville du Havre sont aussi un motif que j’aime capturer. Je compte aussi davantage investir le port que je connais mal et je compte sur quelques amis pour m’y guider.

 

Y a-t-il un photographe que tu apprécies et qui t’inspire particulièrement ?

Pas vraiment… J’en admire beaucoup, me sens proche de quelques-uns dans le motif, mais je ne saurai en faire ressortir un en particulier… c’est vrai que Saül Leiter me séduit particulièrement dans ses photos de rue et sa référence me revient souvent à l’esprit. Récemment, j’ai été très impressionné par Grégory Crewdson dont j’ai vu la dernière exposition à la galerie Templon à Paris.


As-tu des projets ou des expositions de prévu pour 2018 ?

Après deux expositions en 2017, non, pas à cette heure en tout cas…

 

As-tu une préférence entre la casquette du photographe et celle du comédien ?

Etant plutôt solitaire, j’aurais tendance à préférer celle du photographe… mais je me sens davantage comédien par le travail et l’expérience accumulés, par l’intensité des émotions que le théâtre me permet de vivre et les amitiés qu’il a générées.

Peux-tu nous présenter 3 artistes de la région Havraise que tu apprécies ?

Plutôt que de citer des noms, je voudrais dire comme je suis épaté par le fourmillement de talents que Le Havre recèle depuis quelques temps. Sur la scène musicale comme dans les arts visuels notamment, j’observe une effervescence extrêmement réjouissante !


Entretien réalisé par Grégory Constantin  Février 2018

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