Dans quelques jours, la comédie musicale Mary Poppins sera à nouveau jouée sur la scène Havraise. Cette semaine Isabelle Galais (Mary Poppins), Fabien (Burt) et Delphine Baud du conservatoire vont vous dévoiler les secrets de cette nouvelle version du spectacle. Aujourd’hui c’est Delphine qui a bien voulu répondre à nos questions.
Bonjour Delphine
Après le succès remporté l’année dernière, la ville du Havre, le LHC et le Conservatoire nous présentent à nouveau la comédie Musicale « Mary Poppins », le 30 décembre au théâtre de l’ hôtel de ville. Quel est votre rôle dans ce projet ?
Mary Poppins est-elle la 1ère comédie musicale proposée par le Conservatoire ?
Oui, tout à fait. Dans cette forme là tout du moins et du fait du partenariat entre les 2 écoles et la ville du Havre. Avant de travailler avec le LHC, nous avions déjà commencé au Conservatoire à faire les premiers pas d’une classe de comédie musicale depuis 2010, il y avait une réelle volonté que les choses évoluent. La rencontre avec le LHC a donc été décisive pour l’aboutissement de ce projet.
La version 2016 sera-t-elle identique à la version 2015 ?
Haha ! Si je vous dis que c’est identique, on me dira que non, « pas tout à fait »… disons que c’est sensiblement le même spectacle..! Mais nous avons beaucoup retravaillé la version 2015 à tous les niveaux, ajouté des tableaux coupé d’autres, amélioré ce qui pouvait l’être…
Combien d’enfants participent au spectacle ? Quel âge ont-ils en moyenne ?
Du côté du Conservatoire, nous sommes 55 participants: 30 enfants entre 7 et 11 ans composent la « Petite Chorale », 20 enfants, ados et adultes composent la classe de Comédie Musicale, et 5 musiciens professionnels, pour la plupart professeurs au Conservatoire.
Quelles sont les difficultés que l’on peut rencontrer lorsqu’on dirige une chorale aussi jeune ?
La plus grosse difficulté n’est pas tellement l’âge des enfants mais plutôt qu’ils sont tous arrivés dans la Petite Chorale en septembre dernier ! (6 enfants seulement ont déjà participé l’an dernier…)
Très motivés par le fait de participer aux spectacles en décembre, certains connaissaient déjà une bonne partie des chants ! Il a fallu tout de même apprendre les 11 chansons en très peu de temps, mais avec des enfants aussi enthousiastes, c’est presque facile !
Quelle est votre plus grande satisfaction dans ce projet ?
Ma plus grande satisfaction est … qu’il y en a plusieurs ! Vous l’aurez compris en lisant cette interview…
Travailler aux côtés de Philippe Tréhet est la principale parce que c’est cette collaboration réussie qui est à l’origine de tout le reste… et donc des nombreuses satisfactions qui en découlent ! Le fait de pouvoir emmener tous ces élèves jusqu’à l’aboutissement d’un projet artistique comme celui-ci, le fait d’être programmés par la ville du Havre dans le cadre de « Noël enchanté au Havre » et de pouvoir présenter au public havrais le fruit de notre travail « local », le fait de travailler avec les professeurs de danse du LHC, le fait de pouvoir jouer dans le Théâtre de la ville du Havre dans des conditions professionnelles avec du personnel compétent, le fait d’avoir joué l’an dernier devant deux salles combles à guichet fermé, tout cela est source de satisfactions.
Ce spectacle ambitieux mélange chant, danse, musique, vidéo, magie… et pourtant il est presque uniquement réalisé par des amateurs ?! Quel est votre point de vue par rapport à cela ?
Du côté des élèves, je pense qu’ils commencent à comprendre qu’ils ont beaucoup de chance de travailler dans de telles conditions…
Disons qu’il faut être capable de faire travailler ces enfants et ces adultes dans une certaine exigence et sur le long terme, afin de leur faire toucher du doigt ce qu’est ce métier, ce qu’il nécessite et requiert comme savoir-faire et attitudes, pour aboutir à un résultat. C’est un gros travail pédagogique et artistique !
Le spectacle est un objectif essentiel qui permet de synthétiser tous les savoirs que l’on doit transmettre.
Combien de temps de répétition nécessite un tel projet ?
:D de très nombreuses heures. J’ai fait le choix dès le début de ne pas les compter… !
Comment avez-vous fait pour faire travailler chanteurs, musiciens et danseurs sur un même projet ? Cela a du être un casse-tête non ?
C’est Philippe (Tréhet) qui orchestre tout l’ensemble, il faudrait lui demander !! Du côté musique, cela n’a pas été un casse-tête dans la mesure où j’ai pu choisir les 4 musiciens qui m’accompagnent sur ce projet. Le « casting » est très important, il ne faut pas se tromper de personne sinon cela complique tout ! Il faut que déjà là, ça soit simple, car l’orchestre soutient tout le spectacle… Pour l’occasion, ces musiciens ont dû travailler d’une manière un peu inhabituelle et me faire confiance pour aller au bout du projet de cette façon-là.
Quels ont été les défis majeurs du projet ?
Eh bien la façon de concevoir la musique justement ! Pour travailler avec des danseurs, et laisser au Chorégraphe toute sa liberté artistique, il faut être un musicien très… souple ! Et parce que le visuel prévaut sur la musique, il faut pouvoir rajouter un temps ou deux à tel endroit pour permettre aux danseurs de se placer ou bien supprimer tel passage ou encore rajouter tel autre à tel endroit en étant toujours garant que cela ne se remarquera pas, que l’ensemble garde sa fluidité et sa cohérence… En fait il a fallu réécrire quasiment les 14 morceaux en s’adaptant à tout ça. Et puis l’adapter à la hauteur des voix des chanteurs qui n’est pas forcément celle des voix originales. Et puis trouver les stratagèmes pour faire sonner un orchestre de 4 musiciens alors que la musique originale est jouée par un orchestre symphonique…
Y’a-t-il une comédie musicale que vous rêveriez d’adapter ?
Pas une précisément. Disons que je me tiens prête pour la suite…! L’idéal serait que cette expérience puisse se poursuivre et se pérenniser dans le futur, que le Conservatoire, le LHC et la Ville du Havre continuent leur collaboration parce que, de mon point de vue, l’enjeu artistique est important, par le fait qu’il rassemble des amateurs et des professionnels d’horizons très différents, d’esthétiques différentes et leur permet de travailler ensemble. Les 2 classes de « Petite Chorale » et Comédie musicale ont quasiment doublé leur effectif depuis les spectacles de l’an dernier, en prévision de la programmation de cette année… il y a donc du côté du Conservatoire une vraie demande par rapport à cet enseignement. Et cet enseignement n’est pas suffisant s’il n’aboutit pas à un projet comme celui-ci.
Pour terminer quel est votre rapport avec le film ou le livre Mary Poppins ?
Mary Poppins est un personnage fabuleux qui enthousiasme petits et grands car l’histoire qui est racontée s’adresse autant aux enfants qu’aux adultes. Son message est universel et ne se démode pas… Les musiques du film sont connues du plus grand nombre, toutes générations confondues, et apportent de la joie à ceux qui les entendent, les chantent ou les jouent. La qualité musicale est telle que nous travaillons maintenant dessus depuis plus de 2 ans sans aucune lassitude, tant le matériau est riche… Je souhaite que le public havrais partage avec nous cette magie Mary Poppins…!