Blacky Baudet est né en 2008 par défi.
Défi d’un pauvre garçon au nom ridicule, absolument incapable d’avoir le sens du rythme et surtout instrumentiste médiocre.
Tous ceux qui ont joué avec lui vous le diront « ce mec a du cambouis dans les oreilles et des orteils à la place des doigts ».
Défi aussi de jouer seul sur scène avec pour unique scénographie un grand écran blanc sur lequel sont projetées des vidéos illustrant des chansons désespérées, sans une once de poésie et soporifiques à souhait. (Il en aura fallu du courage au public pour assister à ses concerts.
Mais Dieu merci, il y a de moins en moins de programmateurs qui veulent de lui.) Défi enfin, de se lancer dans une carrière musicale à l’âge où d’autres ont plié les gaules depuis belle lurette, ou pour les plus vulnérables, déjà élu domicile six pieds sous terre.
Et comme si ça ne suffisait pas, Blacky Baudet décide en mai 2012 de faire très mal à l’humanité tout entière en sortant un premier album intitulé « Gyrophare Mégaphone » de 12 titres sombres, absurdes et égocentriques.
Et comme un grand malheur ne vient jamais seul, il enfonce le clou l’année suivante en 2013 en sortant un deuxième outrage auditif intitulé « Guimauve & Thalasso ».
Mais pour être certain de faire des dégâts durables, il enchaîne en 2014 avec un troisième album « Le Mauvais Cheval » truffé de morceaux morbides et pathétiques, puis en 2015 avec l’album « Un Phare Une Île » accompagné d’un roman surnaturel avec une intrigue à deux balles et enfin en 2016 un cinquième album voit le jour : « Délestage de l’Hippocampe » où il part à la conquête de l’espace en entonnant des chants d’un vide sidéral.
Ce dont on peut être certain avec Blacky Baudet c’est que la misère culturelle n’a pas de limites. On peut même affirmer au vu de sa discographie prolifique, que Blacky Baudet est le stakhanoviste du malheur musical.
On a entendu dire dans certains établissements psychiatriques qu’un sixième et un septième album accompagné d’un autre roman ayant ni queue ni tête étaient déjà en préparation.
Au secours ! Y’aurait‐il un volontaire sur cette planète pour lui dire que son cinquième album ressemble déjà au quatrième, lequel ressemble à s’y m’éprendre aux trois premiers et que par conséquent, les deux suivants ne seront forcément guère mieux ?
Et pourquoi accompagner le tout d’un autre roman ? Le problème c’est que physiquement le bougre fait peur et que personne n’ose lui dire en face.
Envoyez‐lui des lettres anonymes pour que cesse ce massacre musical.