Créateur autodidacte et passionné, Yoan navigue, oscille, stationne, se perd parfois dans l’univers des possibles.

Voilà des années qu’il parcourt la galaxie des âmes et des arts, guidé par ses sens vers d’intenses instants.

Je vous propose de vous raconter comment et pourquoi la musique est importante dans sa vie.

Tout commence il y a près de vingt ans, alors qu’il jouait de la guitare aux côtés de sa femme enceinte, son père ouvrit dans l’esprit de son futur fils, un portail.

Les jeunes sens de l’enfant, observaient silencieusement la douce mélodie qui leur parvenait de l’extérieur. Ils échangèrent un moment puis, dans un commun d’accord, se mirent à tresser une longue corde. Quant ils l’eurent achevée, ils la confièrent à l’inconscient, qui après un court instant d’hésitation, traversa le portail.

De l’autre côté, il découvrit une grande forêt de Sol pleureurs parsemée de Lilas, le vent jouait avec les feuilles, habillant le silence d’un grand manteau de plumes colorées. Pas de doutes, le portail menait bien à Harmony, la nébuleuse de la musique, un vaste et mystérieux monde que l’Homme explore depuis la nuit des temps. « Dépêche-toi ! Lui lança l’ouïe depuis l’autre côté, la chanson se termine ! » Il acheva de nouer la corde au tronc d’un des arbres et retourna vers le portail d’un pas rapide.

Oliver Schumacher entamait la dernière série d’arpèges de son morceau, faisant dangereusement diminuer la taille du portail. juste à temps – pensa l’inconscient.

Dans une dernière foulée il se faufila et rejoint le reste du groupe, ils regardèrent ensemble le passage se refermer autour du lien qui se balançait maintenant à mi-hauteur, chargé du flux qui émanait directement de la forêt d’Harmony, et dessinait sous la surface de grandes zones de couleur pâle. Ensemble, ils prirent alors l’autre extrémité de la corde, et marchèrent jusqu’au coeur, il palpitait, régulier.

Ils virent alors un vaisseau prendre forme, se séparer d’une des artères et s’étendre jusqu’à eux, le battement sembla s’accélérer. Ils se saisirent du lien, qu’ils portèrent délicatement à hauteur de la veine rougeoyante. Le temps parut s’arrêter quand, avec la grâce de deux danseurs de tango argentin, les deux extrémités se rejoignirent et s’enlacèrent pour ne former qu’un. Les couleurs pâles devinrent alors intenses, condensées par la force et le rythme du coeur qui battait à tout rompre.

La musique fusant en son sein, fusant en son sang, à sa naissance il découvrit le monde, où il danse, joue et chante, partageant ces ondes, partageant ce monde à chaque seconde de son.