C’est au Havre qu’il fit naître l’impressionnisme, du moins lui doit-on l’appellation donnée à ce mouvement pictural qui a bouleversé le monde de la peinture à la veille du siècle dernier. Né à Paris en 1840, Claude Monet doit toutes ses impressions d’enfant et d’adolescent au Havre où sa famille déménagea vers 1845 (son père y tenait un commerce d’articles coloniaux).

Alors qu’il était encore au lycée, le jeune Claude connut une certaine notoriété en peignant des caricatures qu’il exposa dans le magasin de fournitures de dessin avec lequel Eugène Boudin travaillait à l’époque. Ce dernier convainquit Monet, d’abord réticent, de peindre
avec lui en plein air.

On connaît l’influence que ce choix a eu sur le jeune peintre… A Paris, il fait connaissance de Cézanne et Pissaro. Son travail se poursuivra au Havre, avec Boudin et Jongkind dont il dira : « C’est à lui que je dois l’éducation définitive de mon œil ». Pourtant, à mesure que son style s’affirme, les salons se ferment à lui. En 1874, le photographe Nadar prend l’initiative d’accueillir dans ses ateliers de Paris la première exposition du groupe de peintres indépendants auquel appartient Monet.

Parmi les 8 toiles de Monet, Impression, soleil levant peinte au Havre en 1872. Le critique satirique Louis Leroy tire de ce titre celui de son article « L’exposition des impressionnistes ». Le nom resta au groupe dont Monet apparut d’emblée comme le chef de file. La reconnaissance (et ses revenus) se fait néanmoins attendre.

En faisant de Giverny son havre de paix dès 1890, Claude Monet trouve dans son jardin son ultime source d’inspiration… et la fortune !

Olivier Bouzard