Avec une énergie créative toujours en mouvement, Cloetim puise son inspiration dans des lieux chargés d’histoire et de beauté pour donner vie à de nouvelles chansons. Portée par des textes empreints d’espérance et une identité musicale lumineuse, elle trace aujourd’hui son chemin sur la scène locale et nationale. Prochaine étape : son concert au Magic Mirrors, en première partie de Thomas Louise, ce samedi 4 octobre à 19h.

Bonjour, pour commencer, es-tu venue à la musique dès ton plus jeune âge ?
J’ai commencé la musique très tôt, au conservatoire du Havre. Mon frère jouait de la trompette, et j’ai naturellement suivi ses pas. Dans ma famille, il fallait choisir un instrument et un sport : j’ai donc passé douze ans à jongler entre mes cours de tennis et mes cours de trompette.

Comment a évolué ton apprentissage de la trompette ?
J’ai suivi un cursus complet au conservatoire, pendant douze ans, jusqu’à l’obtention de mon Certificat de Fin d’Études (CEM). Petite, j’ai aussi participé à des concours nationaux : j’ai eu la chance de décrocher une 3ᵉ place au niveau national, ce qui m’a permis de jouer dans de grandes salles parisiennes.

À quel moment as-tu commencé à écrire et composer tes propres chansons ?
Assez jeune, vers 13 ans. J’écoutais mon grand frère composer des heures derrière son piano et prendre du plaisir. Alors je me suis dit que cela ne devait pas être bien compliqué. J’ai commencé par créer des mélodies au piano. Puis, quand les premières histoires d’amour et les questionnements sont arrivés, j’ai ressenti le besoin de les transformer en chansons, persuadée que mes mots pouvaient rejoindre d’autres et peut-être les réconforter.

Aujourd’hui, quel est ton processus de composition ?
Tout part d’une émotion. Quand je vis quelque chose de fort, ou qu’un sujet me touche profondément, j’écris. C’est une sorte de thérapie. La mélodie me vient souvent d’abord, puis les mots se posent dessus assez naturellement.
Cette année, j’ai décidé d’aller chercher l’inspiration dans dix lieux marquants par leur beauté ou leur histoire. De là naissent dix chansons, dont certaines déjà sorties, inspirées par Cabourg, Étretat, Le Havre ou encore la chambre d’enfant.

À quel moment as-tu décidé de te lancer dans un véritable projet artistique ?
J’ai longtemps gardé mes chansons pour moi. Puis, pendant le confinement, alors que mes études d’économie m’éteignaient complètement, mon frère m’a encouragée à poster une chanson sur une page Facebook. Le soir même, la vidéo faisait plus de 10 000 vues. On a ouvert une chaîne YouTube et chaque dimanche, on sortait une nouvelle chanson. Semaine après semaine, le nombre d’abonnés grandissait. C’était une vraie aventure familiale : notre père filmait, et nous, on créait les morceaux.

Tu as sorti un premier album sous le nom Cloetim en 2021. Peux-tu nous en parler ?
Ce premier album est le fruit du confinement. On y voit toute notre évolution musicale. Un des titres phares de cet album est Un gourmand d’amour, une chanson qui parle du handicap et de la beauté qui découle de cette différence.

Avec Tim, on rêvait depuis longtemps d’enregistrer dans un vrai studio. À la fin du confinement, on a lancé une campagne de financement participatif, et cela nous a permis de vivre cette aventure dans un grand studio parisien. C’était une belle expérience !

En 2024, tu as lancé un crowdfunding pour un nouvel album. Peux-tu nous présenter le concept de ce disque et la manière dont tu as envisagé son financement ?
Je vois cet album comme une aventure. Un voyage où j’embarque avec moi les auditeurs dans dix lieux inspirants, tant par leur beauté, leur spiritualité ou leur histoire. Ces lieux m’inspireront dix chansons. Depuis un an, je les sors au fil de l’eau : sept sont déjà disponibles !

Tu accompagnes tes chansons de vidéos. Que souhaites-tu transmettre à travers ce concept visuel ?
Pour chaque morceau, je tourne un clip afin de plonger les auditeurs dans le lieu qui m’a inspirée. C’est une façon de partager non seulement la musique mais aussi les images et les ambiances qui nourrissent mes chansons.

Tu seras au Magic Mirrors le 4 octobre en première partie de Thomas Louise. Que représente pour toi ce lieu que tu connais déjà pour y avoir joué ?
Le Magic Mirrors est une salle mythique du Havre, on s’y sent comme dans un salon. J’y ai joué quand j’étais toute petite, avec ma trompette. Mais ce sera une vraie première en tant que chanteuse !

Quelles sont tes prochaines dates et tes projets à venir ?
Je viens de sortir une chanson sur la maternité, les générations qui tournent. Elle s’appelle Maman. Le but est de faire voyager cette chanson un maximum, avant d’en sortir une autre (il ne me reste plus que trois lieux à explorer !).
J’organise également un grand concert à Paris en début d’année prochaine !

Pour terminer cet entretien, peux-tu nous présenter trois artistes normands que tu apprécies particulièrement ?
J’aime beaucoup Orelsan, sa plume me touche énormément.
En termes de spectacle et de créativité, Rilès est un artiste exceptionnel.
Et je terminerai par mon artiste préféré — qui n’est pas chanteur mais peintre, et qui plus est normand : Claude Monet. L’impressionnisme m’inspire, parce qu’il laisse place à la rêverie à travers une toile.
Entretien réalisé par Grégory Constantin Octobre 2025