Pierre Touquet est le guitariste de deux formations Havraises de Jazz « Blue Clouds » et Bulles de Swing », l’artiste sera présent avec ses deux formations vendredi 20 août au Festival La Pagaille. Dans cet entretien nous abordons également son implication au Festival des Dixie Days qui aura lieu cette année exceptionnellement du 17 au 19 septembre.
Je suis Pierre Touquet, guitariste de jazz amateur, impliqué dans la vie culturelle au Havre et en Normandie et essentiellement dans le domaine du jazz.
Je programme des orchestres de jazz au Bistrot rue René Coty, aussi à Sainte Adresse dans la salle Sarah Bernhardt pour la saison de concerts Jazz en Entrée et je participe au festival Dixie Days en tant que président de l’association à l’origine de l’évènement.
Qu’est-ce qui t’a amené à la guitare ?
J’ai eu la passion de la guitare lorsque j’ai écouté et compris les accords qu’un moniteur de colonie de vacances plaquait sur le manche de son instrument pour accompagner son chant. J’avais 10 ans.
Les artistes que j’écoutais pendant mon adolescence : les groupes « pop-rock », Yes, Genesis, Pink Floyd, Deep Purple, Supertramp, etc. puis très rapidement, j’ai été complètement fasciné par un disque de Django Reinhardt qui était dans la discothèque de mes parents.
Quelles ont été tes premières formations et tes premières scènes ?
On dit souvent que le Havre est le berceau du Rock Français, ce que l’on sait moins c’est qu’il est aussi celui du Jazz, peux tu nous en parler ?
J’ai connu la génération des musiciens de l’après guerre et du France qui partaient en croisière sur le paquebot pour animer les soirées pendant le voyage. Bob Gauthier, André Lecoq, Lionel Lamara, Michel Adam (et d’autres) ont connu le jazz par les américains qui étaient basés dans les camps au Havre à la fin des années 40. Ces musiciens animaient les bals qui étaient nombreux à l’époque, mais leur passion était surtout le jazz. Il est certain que le Havre a un lien fort avec le jazz après guerre.
Quelles sont les formations de jazz que tu apprécies aujourd’hui ?
Je suis ouvert à toutes les créations actuelles, certaines me parlent, d’autres moins, question de goût mais j’apprécie particulièrement les orchestres swing qui renouent avec l’esprit de la danse. La musique est accessible et rythmée, plutôt gaie.
Tu fais partie de la formation de jazz Blue Clouds depuis plus de dix ans, peux-tu nous la présenter ?
Blue Clouds est un trio violon-guitare-contrebasse (Sébatien Guillaume-PierreTouquet-
Quelles sont les scènes majeures sur lesquelles vous avez joué ?
Nous avons joué pour Rouen Jazz Action, à Mozaïques, au Camion Jazz à Louvigny, au Théâtre de Caen, au centre Marc Sangnier à Mont Saint-Aignan, en Ardèche, un peu partout en Normandie.
Quel est votre répertoire ?
Notre répertoire est fait de compositions et de mélodies dans le style Django Reinhardt/Stéphane Grappelli.
Tu fais également partie de la formation Bulle de swing, peux-tu également nous la présenter et quel est son répertoire ?
Bulles de Swing est né de l’envie d’associer la guitare à la mandoline; nous avons commencé en duo, Eric Savarit et moi, en nous inspirant de la musique bluegrass mais nous avons vite dérivé vers le swing en nous associant avec le contrebassiste Sylvain Malavieille, swing français des valses musettes, swing du jazz américain, swing du jazz manouche, swing du bluegrass ou du western swing. Entre temps, Sylvain a mis en pause sa carrière musicale, remplacé par le regretté Stéphane Pom Pom Legallais puis par Bertrand Couloume.
Le festival Dixies Days approche, tu fais partie de l’équipe qui l’organise, peux tu nous le présenter et quel est ton rôle au sein de l’équipe ?
Le festival Dixie Days est un évènement musical créé pour animer le bord de mer entre Sainte-Adresse et Le Havre. Je suis président de l’association Dixie Fan Club composée de Martine Lajarige et Jean-Paul Bravard, ainsi que d’une trentaine de bénévoles dont beaucoup sont adhérents depuis l’origine. Michaël Guerrier nous a rejoint cette année pour nous aider à la tenue du festival dans les prochaines années.
Le festival en est à sa 25ème édition.
Le festival a lieu normalement tous les ans en juin, celui de cette année aura lieu en septembre pour une édition particulière, peux-tu nous présenter l’édition 2021 ?
Normalement prévue à la Pentecôte, l’édition 2021 a été reportée en Septembre (17/18/19) pour garantir l’accueil des artistes et du public dans de bonnes conditions sanitaires. Cette édition sera différente car le bord de mer sera animé par des fanfares jazz au lieu des concerts habituels, ceci afin d’éviter les concentrations de foule qui auraient été inévitables compte-tenu de la configuration de l’esplanade entre Sainte-Adresse et Le Havre. Trois concerts à la salle Sarah Bernhardt termineront les journées en début de soirée.
Tu participes au festival La Pagaille ce week-end avec tes deux formations, pourquoi avoir accepté cette invitation ?
Je suis très content d’avoir été sollicité par Corentin du Bar Le Bistrot pour ce beau projet, c’est bien organisé, c’est de la musique, c’est au Havre, beaucoup de bonnes raisons pour accepter.
Tu souhaites populariser le jazz, comment souhaites-tu procéder ?
J’essaie modestement de jouer des mélodies accessibles, gaies et faisant référence à notre patrimoine culturel (valses musettes, Django, chanson française des années après guerre, etc…).
Pour terminer pourrais tu nous présenter trois artistes de la région Havraise que tu apprécies ?
Hugo Lippi, guitariste incontournable de la scène jazz française et européenne
Vincent Lanouvel, auteur-compositeur-chanteur-
Antoine Bouchaud, pianiste jazz talentueux et prometteur.
Entretien réalisé par Grégory Constantin Août 2021
Contribution à la rédaction Fabrice Autret