D’origine guadeloupéenne, je suis né à Aubervilliers en région parisienne.
Depuis l’âge de 12 ans je pratiquais la musique en composant des petites mélodies.
Chaque matin j’essayais de garder en tête des fragments de mes compositions et, le soir venu, je devais me les chantonner ; il est vrai que mes maîtres d’école me trouvaient rêveur et pas du tout concentré en classe …
J’ai fait le vœux de me consacrer uniquement à mes compositions musicales, de ne plus accompagner d’autre artistes et j’en suis pleinement heureux.
J’écoutais les vynils qui étaient à ma disposition dans notre famille, de la variété française avec
Julien Clerc , Jacques Brel, Léo Ferré…. et de la variété internationale avec Otis Redding,
Wilson Pickett, Aretha Franklin, Etta James, James Brown…
Je suivais les influences de mon grand frère, comme lui, j’ai pratiqué la batterie ;
c’est bien des années après que j’ai commencé à suivre ma propre voie en explorant la musique avec d’autres instruments.
Comment ton projet musical a-t-il évolué ?
J’ai souvent accompagné des artistes en devenir et ainsi appris à jouer en groupe.
A leur contact, bien jouer ne suffisait pas toujours; je me suis rendu compte alors qu’il est important d’avoir une psychologie commune et souvent les mêmes centres d’intérêt.
Moi, j’avais parfois du mal à me fondre dans la masse, alors cela ne fonctionnait pas.
C’est pour cela que j’ai commencé à envisager de faire mes propres projets musicaux.
A quel moment as-tu joué de la basse ?
En 1979 je suis parti faire mon service militaire et cela a porté un coup d’arrêt à ma carrière de jeune batteur…1 an sans jouer de la batterie cela m’a paru 1 siècle; quand on est jeune la notion du temps est différente.
Alors je me suis dit qu’il me fallait rester malgré cela toujours en contact avec la musique; j’ai donc décidé d’apprendre la guitare basse électrique, ce qui m’a donné une autre approche de la musique …la mélodie.
Quel a été l’élément déclencheur pour entamer ta carrière professionnelle ?
Quand j’avais 10 ans environ, j’avais assisté à une prestation d’une jeune fille au piano dans l’église de mon quartier et cela m’avait enchanté de l’écouter jouer. Je ne me rappelle plus ce qu’elle avait interprété mais, du coup, j’avais des envies de liberté et de voyage en l’ écoutant. J’ai compris à ce moment là que je pouvais prendre ma vie en main, choisir ce que je voulais en faire: » être musicien »
Quel a été l’élément le plus marquant de ce début de carrière ?
Dans les année 80 il y avait une grande effervescence autour de l’Art, tous les jeunes, voulaient faire
de la musique,du théâtre, du cinéma…c’était une époque bénie pour la musique à PARIS.
Beaucoup de bars engageaient des formations qui jouaient tous les soir des reprises internationales quelques fois françaises, mais surtout anglaises et américaines. Il y avait beaucoup de travail à cette époque pour les musiciens. Et en plus nous pouvions nous retrouver dans ces même lieux pour jouer ensemble, faire le bœuf, et ainsi expérimenter des styles différents : »ça bouillonnait »
Vidéo de Taratata Native / Gérald De Palmas
« I Want You Back »
Pourquoi as-tu décidé de faire une carrière solo par la suite ?
Je ne trouvais plus de vrai plaisir à accompagner les autre musiciens sur leur projet personnel, donc j’ai commencé à m’occuper de moi : j’étais alors vraiment très heureux.
Je me suis aussi rappelé que, ce qui m’avait animé dès ma plus tendre enfance c’était l’esprit de liberté.
Quels sont les titres majeurs de cet album ?
-DESEJO
-PESSOA
-MUSA MINHA MULHER
Quel est ton processus de composition ?
Je cherche quelque chose qui me touche, comme un souvenir, une odeur, une ambiance, même palpable comme un objet alors je prends ma guitare, je commence à chanter et j’élabore un dialogue avec mes ressentis du moment.
Avec qui as-tu collaboré sur cet album ?
Beaucoup de musiciens m’ont prêté leur talent et leur joie de vivre.
Martin Seccardy, Sophie Proix,Jaco Largent, Hugo Sarton, Antoine Jaouen, Violette Robert, Théo Largent,Jean Philippe Valette, Claire Pangaro,Pascal Sarton, Vincent Hammandjian, Fabien Mornet, Rodrigo Viana, Xavier Darouin. Adrien Arnaud,Xavier Cobo, Marcos Neves.
As-tu d’autres projets en cours ?
Je suis sur un projet musical que je n’ai jamais encore tenté: un trio, moi qui ne jouais que de la batterie et de la basse, je les ai mises pour un temps de côté, pour créer une nouvelle approche de mon répertoire à partir de la guitare classique.
Quels seront les instruments présents dans ce trio ?
Le violoncelle, la trompette et la guitare classique.
Combien de morceaux comportera cet album et peux-tu nous en parler ?
Il y aura entre 12 à 14 compositions personnelles sur cet album.
Le vrai enjeu sera de faire sonner ces trois instruments que sont le violoncelle, la trompette ou le bugle et la guitare classique dans un répertoire parfois au sonorité folk ou médiévale, en passant par l’élégance du jazz sur certaine phrase sonore.
Cet album sonnera aussi comme un long métrage car j’ai toujours été touché par le cinéma.
La sortie de cet album est-elle fixée ?
Je vais solliciter les amoureux de la musique et les gens curieux pour nous aider à financer ce projet que je souhaite finaliser au mois de juin.
Un financement collaboratif sera bientôt proposé par le biais de Kiss kiss bang bang sur tous les réseaux sociaux, pour faire ainsi, de ce projet, une véritable histoire musicale qui, j’espère, s’accompagnera de concerts pour la plus grande joie du public.
Tu es né à Paris mais tu vis en Normandie depuis plusieurs années. Comment es tu arrivé au Havre ?
Le besoin de quitter les grandes villes était depuis très longtemps présent à mon esprit mais le travail, les habitudes, la facilité nous empêchent quelquefois de sortir de notre coquille.
Mais un jour arrive…l’invraisemblable, une rencontre inattendue, l’amour d’une femme merveilleuse avec qui je vis maintenant et qui habite Le Havre.Cette nouvelle vie est un peu… notre partition a deux.
Peux-tu nous présenter trois artistes normands que tu apprécies ?
Claude Debussy, Whaine Shorter, Arvo Part……….je… plaisante ! venant tout juste d’arriver dans cette belle ville riche en événements culturels qu’est le Havre, je ne doute pas de rencontrer des artistes très vite.
Entretien réalisé par Grégory Constantin Mars 2021
Contribution à la rédaction Fabrice Autret