Auteure-compositrice-interprète, Rakia est repérée bien vite par Orelsan à Caen, leur ville de cœur et d’ennui. Il l’accompagne et l’encourage dans ses premiers pas d’artiste.
Si parfois la voix de Rakia rappelle celle de Catherine Ringer, c’est vers un mix entre Stromae et Tracy Chapman qu’il convient de s’orienter. Stromae pour le côté happy sur des textes parfois sombres et Tracy Chapman pour la force d’interprétation et la maitrise du dépouillement.
Rakia : C’est l’histoire d’une femme née au Niger, loin de sa Normandie d’adoption, où à trois mois elle est devenue Anaïs, pour redevenir Rakia, la chanteuse Rakia. En chansons, sans nombrilisme elle cherche à savoir qui elle est et d’où elle vient. De titres en titres, elle remonte le fil de son identité et cherche à découvrir ce qui la constitue. Ses prises de positions franches et sa vision de la vie deviennent des réponses quasi universelles et nous encouragent à nous interroger nous mêmes sur nos origines.
En 2015 elle fit le Chantier des Francos sans toutefois sortir d’Ep, c’est donc une nouvelle venue qui arrive avec ses nombreuses musiques en tête qui vont de l’Afro à l’électro en passant par le hip-hop et la chanson à texte. Pas de brouillons là dedans, mais une vraie personnalité et une maturité étonnante.
« Sous le soleil », premier extrait de cet EP avant un album déjà prêt est un poème, presque un rêve pour apprendre à trouver sa place dans ce monde ni beau, ni laid. Un thème récurrent chez cette insatiable curieuse de la vie, avec ses joies et ses épreuves qui forgent une personnalité.
Rakia/Anaïs en nous racontant sa quête d’identité, sait où elle va.

Olivier Bas.