Le 24 et 25 janvier prochain le Théâtre de L’Impossible sera sur les planches du THV pour nous presenter Bloody Marlowe. A cette occasion nous avons rencontré Gaëtan Bellanger comédien du TDI. Vous avez l’occasion de gagner 10 places pour les représentations du 24 et 25 janvier en cliquant ici.
Gaëtan peux tu nous parler de la pièce Bloody Marlowe que tu vas présenter avec le théâtre del’impossible les 24 et 25 janvier au Théâtre de l’Hôtel de ville du Havre ?

Oui bien sûr, il s’agit d’une libre adaptation de la pièce « Tamerlan Le Grand » écrite comme son nom l’indique par le dramaturge Christopher Marlowe, un contemporain de Shakespeare, au XVIe siècle. La pièce met en scène le conquérant mongol Timour-Leng, surnommé Tamerlan, qui, par sa soif de pouvoir fera preuve d’un véritable sadisme auprès de ses adversaires. Le spectacle raconte l’apogée de ses conquêtes.

Quel est ton rôle dans la pièce ?

Je joue l’empereur turc Bajazet, véritable ennemi de Tamerlan. Malgré la force et le poids de ma position de Sultan Ottoman, je vais me retrouver prisonnier de ce dernier et subir les foudres de sa barbarie.

Combien êtes-vous de comédiens sur scène ?

Nous sommes dix-huit sur scène. “Ce qui fait un paquet de monde à gérer !” comme dit Jean-Baptiste Lemarchand, le metteur en scène.

Comment as-tu préparé ce rôle ?

Je me suis tout d’abord documenté sur le véritable Bajazet afin de connaître les traits de sa personnalité, savoir tous les petits détails qui peuvent alimenter mon jeu, rendre le personnage vivant sur scène. Je fais ma « petite cuisine interne » où j’écris quelques notes sur les enjeux de la pièce, le sous-texte, mes objectifs dans chaque scène, comment je vois le rapports avec les autres à tel instant, comment je peux transférer ses sentiments dans ma propre vie pour m’identifier tout simplement à Bajazet… Bref la méthode Stanislavski*. C’est un travail qui m’aide énormément pour développer mon imaginaire et que j’essaie de reproduire à chaque fois pour être à l’aise. Pour ce rôle en particulier, j’ai tenté également de changer physiquement en arborant une belle barbe de sultan, que j’ai dû laissé pousser deux mois, je me suis tondu le crâne et suivi une diète de quelques semaines avant les représentations afin de ressentir ce qu’est réellement la faim et perdre quelques kilos au passage. C’est la première fois que je me pliais à ce genre d’exercice et ça a le mérite d’agir sur le mental.

*Constantin Stanilavski comédien, metteur en scène et professeur d’art dramatique russe, auteur de “La construction du personnage” . Son enseignement a notamment influencé le célèbre cours new-yorkais de théâtre Actors Studio de Lee Strasberg et Elia Kazan.

Quelle est ta technique d’apprentissage des textes ?

J’apprends le texte le plus tôt possible, ça me permet plus de liberté sur le plateau par la suite. C’est très scolaire, un peu comme tout le monde je pense. Le premier jour je retiens dix lignes, la fois d’après, dix autres et le jour suivant je dois être capable de sortir les vingt lignes sans faute, et ainsi de suite. C’est peut être la partie la plus pénible du travail.

La pièce a été présentée à trois reprises en juin dernier dans les jardins de l’abbaye de Graville, y avez-vous apporté des changements ?

Oui quelques changements, que l’on laissera aux spectateurs le bon soin de relever. 

Comment passe t-on d’un décor naturel à celui d’une scène de théâtre ? Les repères ne sont évidemment pas les mêmes ?

Les entrées et sorties sur scène seront différentes et nous avons apportés quelques modifications au niveau de la scénographie. Le rapport au public va changer aussi, la manière de porter nos voix… Jouer à l’Abbaye de Graville nous a offert un cadre unique, où le jour tombait, entre chien et loup, ce qui donnait une atmosphère particulière à la pièce et même sur notre ressenti de comédien. Là, un plus gros travail sur la lumière va être exercé, ce qui va nous projeter vers d’autres « couleurs » de jeu.

La distribution est la même ?

Non, il y a eu quelques changements. Des comédiens n’ont pas pu poursuivre l’aventure à cause des incompatibilités de planning, faute de temps etc… C’est le cas dans la plupart des pièces de notre troupe où il y a un peu de turn-over, on s’échange les rôles assez souvent et ça nous permet entre autre de nous renouveler dans notre jeu quand on a une personne différente en face de nous. C’est toujours intéressant d’entendre une nouvelle « musique », ça donne parfois un autre tempo à la scène.

C’est la première fois pour toi que tu va fouler les planches du Théâtre de l’Hôtel de Ville, as-tu une appréhension à l’idée de jouer dans un lieu comme celui-ci ?

C’est un lieu que j’affectionne particulièrement car c’est ici que j’ai découvert pour la première fois le travail du Théâtre de l’impossible. C’est aussi une salle qui a vu traverser bon nombre d’artistes de renom et ça fait son petit effet pour un jeune amateur comme moi.

Parlons un peu plus de toi, comment en es-tu arrivé à pratiquer le théâtre ? 

Au lycée Porte Océane, à seize ans, J’ai suivi les cours de Mme Thomas et M. Chauvet. j’avais pris cette option là car j’étais un gamin introverti. J’étais sensible à l’art mais je ne connaissais absolument rien au théâtre et j’ai vu que ça m’ouvrait d’autres perspectives, découvrir des auteurs, l’importance des mots… Toute une éducation ! 

Quels ont été tes premiers pas sur scène ?

La pièce de fin d’année justement « Le songe d’une nuit d’été » où je jouais le rôle de Lysandre. J’en garde de sacrés souvenirs.

Tu es arrivé depuis peu dans la compagnie du Théâtre de l’impossible, comment s’est passé ton intégration ?

Je suis rentré dans la troupe il y a deux ans pour une performance organisée dans les locaux du CEM. Il s’agissait d’un passage d’une pièce de Koltès, un partie de monologue plus précisément. Je n’ai pas rencontré la troupe tout de suite, d’un coup. Ca s’est fait petit à petit. Tout ce que je peux dire c’est que j’ai été accueilli avec bienveillance et que j’y ai trouvé mon compte. L’entente a été tout de suite bon enfant, ce qui est important quand on joue ensemble. L’esprit de troupe est vraiment ce que je recherchais en arrivant ici et j’ai été servi . J’ai de la chance d’avoir des partenaires pareils où le niveau est élevé !

Quels sont les projets de la compagnie en 2020 ?

La semaine qui suit « Bloody Marlowe », une partie des comédiennes remonte sur scène pour jouer Les Bonnes, de Jean Genet au Poulailler. Nous allons présenter Marcel Duchamp, Soigneur de Gravité de Gabrielle Colace Scarabino à Lille fin mars dans le cadre de la sélection régionale du Masque d’Or. Au mois de juin nous participons au festival le Polar à la Plage

On attend une confirmation de date pour la reprise des 3 Soeurs Jacques de Elisabeth Mazev ainsi que d’autres dates pour l’ensemble de nos pièces. N’hésitez pas à aller faire un tour sur le site du Théâtre de l’impossible ou sur sa page Facebook. Vous avez régulièrement de nos nouvelles quant à nos projets !

Peux-tu nous présenter trois artistes de la région Havraise que tu apprécies ?

Oui, je voudrais en premier lieu saluer Alabama 13 ! Un groupe d’amis au style blues-rock qui me tient à cœur, ils ont déjà fait des belles scènes au Havre et je les suis avec le plus grand intérêt ! Lâchez rien les gars ! Le metteur en scène Vincent Delaforge, qui a adapté dernièrement Marguerite Duras avec « Savannah Bay » et qui attache beaucoup d’importance à la direction d’acteur. Ce fût un plaisir de travailler avec lui. J’ajouterai Jean-Luc Bellanger, mon père, qui a toujours fait de la musique, un monsieur passionné et qui, d’une certaine façon, m’a transmis son goût pour les activités artistiques quand j’étais enfant. 

Entretien réalisé par Grégory Constantin, Janvier 2020

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