Alexandre Guérin est un artiste aux multiples talents artistiques : comédien, acteur, réalisateur et aussi musicien. Alexandre a quitté sa région natale depuis 20 ans, menant un belle carrière. Le comédien sera présent avec la Compagnie Les trottoirs du hasard, jeudi soir au Sirocco, à Saint Romain de Colbosc pour une représentation de la pièce “Les Voyages Fantastiques de Jules Verne à Méliès”.
Bonjour Alexandre, peux-tu nous dire d’où vient cette passion pour le théâtre ?

La passion du théâtre est venue un peu par hasard et sur le tard, à 19 ans. Un ami avait envie de passer le concours du conservatoire et mʼen avait parlé. Jʼétais au conservatoire de musique et donc jʼai tenté ce concours, avec réussite. Ensuite, cette passion a grossi de jour en jour.

La fibre artistique était elle familiale ?

Je dois dire que oui, ma grand mère était organiste et ma mère était mélomane, cʼest donc en toute logique quʼelle ma inscrite au conservatoire de musique dès mon plus jeune âge. Mon père était danseur, en amateur, et lui aussi m’a donné la fibre artistique.

Te souviens-tu de la première fois que tu as joué une pièce ?

Oui, cʼétait « Arlequin poli par lʼamour » de Marivaux, je lʼai jouée au théâtre de lʼhôtel de ville du Havre, cʼétait pendant ma formation au conservatoire.

A quel moment t’es-tu dit que tu voulais en faire ton métier ?

Je ne sais pas sʼil y a un moment précis, lʼenvie et le désir sont venus petit à petit. Le cheminement est difficile, je me suis jamais dit que jʼen ferai mon métier. Cʼest arrivé et je sais bien que jʼai beaucoup de chance de vivre de ma passion, cʼest un privilège, mais cʼest aussi beaucoup de concessions et de travail.

As-tu rencontré dans ton apprentissage une personne qui a été déterminante pour la suite de ta carrière ?

Il y en a eu tant durant ma formation et durant mon parcours dʼacteur! Mais je pense que ma rencontre avec le metteur en scène italien Pippo Del Bono au Havre, sur la pièce « Enrico Cinquo » a été une rencontre extraordinaire pour le jeune apprenti comédien que jʼétais…Lʼépoque, sa passion du théâtre et sa connaissance de la vie sur le plateau ont été pour moi une chance énorme durant ma formation au conservatoire dʼart dramatique.

Il y a t-il un rôle ou une pièce qui t’a ouvert les portes du métier ?

Non, il nʼy a pas vraiment une pièce ou un rôle précis. Encore une fois, ça sʼest fait par hasard, au gré des rencontres, des aventures, des films dans lesquels jʼai tourné, les metteurs en scènes que jʼai rencontrés, comme Galin Stoev , Ned Grujic, Agnès Jaoui…

Comment es-tu arrivé à la mise en scène ?

Le hasard… Oui, ça revient souvent dans mon parcours, car tout est une question de hasard… Etre là au bon moment et rencontrer les bonnes personnes! Cʼest ma rencontre avec lʼactrice Olivia Pariente, directrice artistique de la compagnie Glissandi, qui ma permis de devenir metteur en scène de son premier spectacle « Las Locas », un duo de clown burlesque avec lequel nous avons parcouru plusieurs pays, jusquʼen Corée du sud il y quelques mois… Une aventure extraordinaire et un plaisir pour moi de mettre en scène Olivia Pariente et Anaïs Tobelem.

Quelle est la pièce dont tu es le plus fier ?

La première, cʼest toujours une fierté. Dʼy arriver, dʼaller au bout du processus de travail!  Ca m’a pris 6 mois entre lʼécriture, la scénographie et la mise en scène. Cʼest un travail énorme, mais je suis vraiment fier de ma deuxième mise en scène « Rustika » avec Olivia Pariente, David Jonquières et Emmanuel Leckner, car en plus de la mettre en scène, je joue dedans donc cʼest un double travail, le fait de jouer un des rôle complique tout et pour ça jʼai eu lʼaide dʼune assistante mise en scène Lucie Dumaine. Nous avons joué cette pièce au Canada et nous avons obtenu deux prix au festival international de Mont Laurier, celui du public et celui de la meilleur mise en scène.

Tu es de passage au Sirocco à Saint-Romain avec la pièce “Les voyages fantastiques de Jules Verne à Méliès”, peux tu nous en parler ?

Cʼest la première fois que je joue cette pièce en Normandie, après une tournée de 4 ans. Enfin je vais pouvoir la faire découvrir à la famille et aux amis. Comme le nom de la pièce lʼindique, elle parle de Jules Vernes et Méliès. On met sur scène en place une rencontre entre ces deux génies dans leur domaine respectif, celui de lʼécriture de science fiction quʼest Jules Vernes et le premier magicien du cinéma Georges Méliès.

On tourne en direct sur scène des récits de Jules Vernes comme « 20000 lieues sous les mers » ou « De la terre à la lune » sous lʼoeil de Georges Méliès interprété par Jorges Tomie. Il met en scène, comme à lʼépoque des studios « Star Film » de Montreui, 4 comédiens, Jeanne Dʼalcy, interprétée par Kaloo Florsheimer, Victor, interprété par Emmanuel Leckner, Farjot, interprété par Sébastien Bergery et Delpierre que jʼai la chance de jouer.

Tout ça sous lʼoeil de la caméra de Michaud, joué par Antoine Théry. On découvre sur scène tout lʼunivers de Méliès, les premiers effets spéciaux du cinéma et on voyages à travers lʼunivers de Jules Vernes dans plus de 28 décors. Et on a le doit au génial metteur en scène Ned Grujic, il a vraiment réussi à faire opérer la magie.

Tu as d’autres passions artistiques, notamment pour la réalisation de courts métrages. Comment t’es-tu retrouvé à réaliser des films ?

Jʼai toujours aimé la réalisation, peut-être même avant dʼêtre comédien, jʼavais cette envie de réaliser des films.

Jʼai découvert cet art en regardant les premiers films de Luc Besson et Christopher Gans.

Mon père ma offert un caméscope quand jʼavais 17 ans et jʼai tout de suite commencé à réaliser des films, puis par la suite étant comédien, jʼai repris cette envie de raconter des histoires à travers le prisme de lʼobjectif qui cadre une image pour raconter quelque chose. J’aime beaucoup la photo, donc faire un film pour moi cʼest faire de la photo animée.

Tu as participé à de nombreux festivals de Kino. Quels sont, selon toi, les secrets pour en réussir un ?

Oui cʼest vrai, ce quʼon appel les Kabaret Kino, cʼest faire des films en très peu de temps avec rien, mais le faire maintenant. Ça a été créé en 1999 au Canada par de jeunes réalisateurs désireux de faire des films sans attendre des productions ou du financement.

Jʼai découvert ces laboratoires de films en 2012 à Caen, et puis au fils du temps je mʼy suis intéressé.

Cʼest un mouvement mondial et depuis peu jʼai la chance de faire partie de lʼorganisation de Kino Caen, grâce à Benjamin Hubert et Johan Clément, les organisateurs de cet événement.

Alors pour réussir un bon Kino, cʼest tout simple: il faut une bonne histoire, cʼest comme pour nʼimporte quel film… lʼhistoire, le reste cʼest lʼenvie des gens, des techniciens des acteurs et tout ça combiné donne un bon film.

Tu as beaucoup de cordes à ton arc…  Je sais que tu joues de la trompette. Le musicien est il toujours actif ?

Malheureusement non. J’essaie toujours de mettre beaucoup de musiques dans toutes mes créations artistiques, mais je nʼai plus la chance de jouer.

Mon emploi du temps ne mʼaide pas trop à me remettre à la musique, mais je compose de temps en temps les bandes originales de mes films, ça me permet de rester aussi créatif à ce niveau.

Tu ne vis plus ici depuis longtemps. Es-tu quand même attaché à la région Havraise ?

Oui bien évidement, Le Havre est une ville très graphique et photogénique. J’ai dʼailleurs fait beaucoup de photos de cette ville, lʼarchitecture est vraiment intéressante. Et puis jʼai ma famille qui vit ici, donc quand je peux, je reviens au Havre.

Cʼest rare, mais jʼessaie de le faire le plus possible. Cʼest toujours trop peu pour mes proches, mais jʼai la chance de vivre dans les Yvelines dans ce nʼest pas très loin non plus.

Pour terminer, peux-tu nous dire quels sont les artistes de la région que tu apprécies ?

Jʼai beaucoup joué avec un groupe havrais qui sʼappelait « Aminima »dans les années 2000.

Il y avait beaucoup de groupes à cette époque. Je pense quʼil y en a toujours, mais je ne les connais plus.

Cela fait presque 20 ans…

Au Havre un de mes amis fait une très belle carrière, Ludovic Louis un trompettiste, avec qui jʼai commencé la musique, et sinon je connais plus dʼartiste bas normand de Caen comme OrelsAn.

Entretien réalisé par Grégory Constantin, Décembre 2018

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