En ce début d’année Mme Chantal Ernoult, adjointe au maire chargée des affaires culturelles, a accepté de répondre aux questions posées par des artistes havrais. Les sept artistes qui se sont prêtés à cet exercice, réalisé au Art’ sport café le 12 décembre, sont Philippe Tréhet (chorégraphe), Vandi (peintre), Eric Damois (directeur de la compagnie ‘Ici et maintenant’), Sylvie Richer (gérante des Editions du Havre de Grâce), Anthony Guesdon (directeur du Art’ sport café), Denis Vase (Visu’l photographie) et Erwan Person (musicien et co-auteur d’ouvrages)

Philippe Tréhet

Erwan Person

Denis Vase

Anthony Guesdon

Eric Damois

Grégory Constantin

Mme Ernoult vous êtes adjointe au maire, chargée des affaires culturelles, pouvez-vous nous expliquer quel est votre rôle au sein de la mairie ?

Mon rôle est d’être à l’écoute, attentive à tout ce qui se fait sur le territoire, la porte de mon bureau est toujours ouverte, je vais sur le terrain ou bien dans mon bureau si possible accompagnée de quelqu’un de l’administration pour qu’il puisse instruire les dossiers et me fasse un retour sur la faisabilité du projet et la solidité de telle association ou structure. Il m’appartient de défendre ces dossiers devant les différentes commissions et les conseils municipaux.

Au-delà de la région j’ai mon propre réseau toutes couleurs confondues, je suis notamment vice-présidente de la FNCC (Fédération Nationale des Collectivités Territoriales pour la Culture) et je participe à la commission culture de l’association l’AMGVF (Maires des Grandes Villes de France).

J’initie également des projets: par exemple, la ville est à trois étages et je me suis battue pour qu’il y ait un lieu culturel à chaque étage de la ville, pour que le fort de Tourneville soit lié à la culture, le Volcan soit le centre culturel de la ville et je me suis également battue pour qu’il y ait au sud de la ville l’Electro, site dédié à la création et aussi à la diffusion, il y aura aussi le Pompidou Mobile mais également les Z’estivales et une programmation de qualité au THV… Et j’apporte également mes idées.

Depuis la fermeture du Cabaret Electric, Le Havre a vu naître des projets comme le Tétris et le Magic Mirrors, pouvez-vous nous expliquer à quoi ces projets sont dédiés ?

Ce sont deux projets distincts qui ne sont pas comparables entre eux; le Magic venait combler la fermeture du Cabaret Electric mais il a d’autres vocations, c’est une superbe salle des fêtes, il permet également d’organiser des concerts et des réunions d’associations, c’est aussi là que se déroule le festival de Graffs, le festival du goût des autres. Quant au Tétris, il a réellement pour vocation d’être le lieu de diffusion des musiques actuelles, les levels 1,2 et 3 ont permis d’entretenir la flamme, le Tétris est un lieu clé de diffusion multiculturelle et il ne faut pas oublier le CEM, élément clé des musiques actuelles, ce sont des studios de répétition, salle de répétition et également un lieu de formation, l’un ne va pas sans l’autre.

Malgré l’existence de ces deux nouveaux lieux les artistes havrais semblent manquer d’espaces pour se rencontrer, répéter ou même se produire face à un public, la ville a-t-elle d’autres projets ou bien des solutions à leur proposer ?

Je suis convaincue que le Tétris (2 salles de 800 et 200 personnes) et le CEM, deviendront des lieux de formation pour se rencontrer, répéter et se produire. Les gens doivent se prendre en main, que voulez-vous de plus ?

La mairie a su, notamment grâce à l’Unesco et à l’architecture Perret, mettre en valeur la ville, mais quels moyens pourrait-on utiliser pour mettre en valeur les artistes havrais ?
Les artistes havrais sont mis en valeur notamment lors d’expositions au Théâtre de l’Hôtel de Ville, le cercle des artistes havrais y sera d’ailleurs bientôt exposé ; les artistes sont également accueillis au programme du THV, aux festivals (ceux qui tiennent la route), on sait être les ambassadeurs des artistes havrais : les compagnies La BaZooKa et Akté ont ainsi pu se vendre en dehors du Havre.
Les festivals comme Moz’aïque et les Z’estivales sont de beaux succès, comment se décide la programmation de tels festivals ?
Comme pour le THV ce sont des personnes responsables qui savent quelle est la commande de la ville, qui voient les spectacles et font leur marché. Je suis dans une relation de confiance, je décide de la ligne artistique et donne mon avis, je sais imposer certains spectacles, quand je sais qu’il y a une attente du public mais un élu n’est pas un programmateur. C’est une responsabilité partagée.

Existe-t-il d’autres festivals au Havre ? Peut-être y en a-t-il en cours de préparation ?

Il y a le festival littéraire ‘Le goût des autres’, le festival ‘Les Ancres Noires’, l’exposition ‘Saison graphique’. Certains festivals ne sont pas des projets de la ville mais je suis attentive à tout ce qui nous est proposé tant que c’est porté par des acteurs locaux. Je suis dans l’attention, portée ou soutenue largement par la ville il y a la biennale d’art contemporain ; on peut également citer le festival de Graffs, I love LH, les Dixie Days (festival de jazz) et le festival du polar.

Pour de tels types d’événements des appels d’offres sont-ils lancés aux Havrais ?

Walter Walbrour est allé au café-spectacle ‘Le Bastringue’ voir ‘La tour de Pise’, il a trouvé ça bien et il a programmé cette pièce de Diastème au Théâtre de l’Hôtel de Ville et aux Z’estivales, les responsables de programmes font aussi leur marché, les artistes ne sont pas des plombiers.

Pouvez-vous nous parler du projet concernant la bibliothèque ?

C’est une redistribution des cartes, Niemeyer est un outil nouvelle génération, Salacrou était obsolète, nous manquions d’une grande bibliothèque en centre-ville, la ville était en retard, les ratios n’étaient pas bons, la qualité de l’offre peu satisfaisante et par ailleurs le site Niemeyer avait besoin d’être réhabilité et revivifié.

Où pouvons-nous trouver au Havre une ludothèque ?

Une ludothèque trouvera sa place à la bibliothèque Salacrou.
Qu’est devenu ‘Le Spot’, espace d’exposition situé rue Jules Lecesne ? Existe-t-il toujours ?

‘Le Spot’ est mort, vive Le Portique’! ‘Le Spot’ avait réussi à se mettre toutes les collectivités territoriales à dos.

Quels sont les moyens de la ville pour vendre ses projets et ses artistes en dehors de l’agglomération havraise ?

La ville sait défendre ses projets. Le Havre sait accompagner ceux qui le méritent à Avignon par exemple ou par réseaux professionnels comme l’Odia.

Plus personnellement quelles sont vos passions, et quels sont les artistes qui vous touchent particulièrement ?

Nicolas de Staël, Pollock, Rothco, Marquet, pour le théâtre Ionesco, Edward Bond, Harold Pinter et mes musiciens préférés sont Wagner, Max Bruch, Brahms et Mahler.

Quels sont les derniers spectacles que vous ayez vus au Havre ?

Le concert du nouvel an par l’orchestre ‘Les découvertes’, celui de Jane Birkin, ‘Le jeu de l’amour et du hasard’ (la pièce de Marivaux) au THV, deux spectacles du festival Pharenheit et l’orchestre « Les Dissonances » au Volcan .

Que pensez-vous de l’idée de donner la parole à quelques artistes pour réaliser ce questionnaire ?

Oui c’est une bonne idée.

Pour terminer que pouvons-nous vous souhaiter pour l’année 2013 ?

De l’enthousiasme, de la volonté, du dynamisme, de belles découvertes artistiques havraises, plein d’inaugurations, que Tourneville grouille de vie, que le chantier Sirius soit lancé ainsi que celui de la bibliothèque Niemeyer, j’adore voir fleurir des grues de chantier qui ont trait à la culture.

Photo de Mme Ernoult par Denis Vase

Interview organisé et réalisé par Grégory Constantin au Art’Sport Café pour le site SAH en février 2013

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